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Lun 20 Fév - 16:14
Bassin alimenté par la cascade. S'y baigner est passible de mort car le lieu est considéré comme sacré.

Il est de tradition qu'à chaque fois que l'on entre dans cette ville depuis l'extérieur, on dépose une pièce dans ce bassin, afin de demander à être purifié des dangers du monde extérieur. La tradition est vieille et l'Empire ne la respecte pas toujours. Mais les habitants originaires du pays de la cascade y sont très attachés.


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Shinigami
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Shinigami
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Jeu 31 Jan - 20:54
Durant les saisons chaudes, Taki était l’une des villes les plus fréquentée de l’Empire. L’hiver c’était une toute autre histoire. Il y avait peu de monde, et ceux qui traversaient les rues étaient emmitouflés sous des litres de vêtements, si bien qu’on n’avait l’impression d’une ville fantomatique. Des toits garnis de neige pâle, et des spectres sans visage, qui disparaissaient si l’on détournait le regard un instant.

L’atmosphère était tendue ces derniers temps. Après tout, le pays de la cascade se situait tout près de la frontière avec le pays du vent, mais aussi pas très loin du pays de la roche. Les ninjas de Suna et les bandits de Yama étaient deux menaces qui pesaient sur une population en proie aux doutes. Ce n’étaient que des doutes : jamais un ennemi n’avait atteint Taki. Pas même Shousan durant la grande guerre, et leur force de frappe était de loin supérieure aux actuels ennemis de l’Empire. Mais c’était l’époque qui voulait ça. Au temps de Shousan, les citoyens de l’Empire se sentaient invincibles. Aujourd’hui, ils sentaient une fragilité. Et c’était la première fois que leurs ninjas connaissaient la difficulté. Ils étaient ébranlés.

Pour remédier à cela, les ninjas postés à Taki effectuaient des rondes régulières, le bandeau bien en vue. Afin de tenter de rassurer sa population. Ce n’était que précaution, une manœuvre plus qu’une nécessité, mais c’était légitime. Koyuki, même de son rang modeste de Genin, comprenait parfaitement tout ça et, sur le principe, était complètement d’accord. C’était d’une implacable logique. Mais elle ne différait pas des autres soldats : elle n’était pas très contente que ce soit tombé sur elle. D’habitude, elle aurait été indifférente. Et la tâche en elle-même ne lui faisait ni chaud ni froid. Ou plutôt, si. Et c’était bien le problème : il faisait froid. Elle était partie de chez elle seulement vêtue d’une veste, et elle se gelait les miches.

Heureusement, il ne neigeait pas. Pas encore. Et puis, les axes principaux avaient été dégagés. A l’arrache, il restait de la neige fondue et glissante, noire de crasse, un peu partout. Heureusement que la civilisation avait évoluée. Ils auraient eu l’air fin avec un tel climat, en sandales, comme ils pouvaient être un siècle plus tôt …
En parlant de modernité. Koyuki jeta un regard vers son portable. Rien. Elle guettait l’heure, surtout. Autant dire que la jeune femme avait hâte que sa ronde soit terminée. Mais ce n’était pas encore pour tout de suite, malheureusement.
Il n’y avait pas d’instruction précise. Il fallait juste rester dehors et se promener dans les rues. Se montrer, donc privilégier les lieux publics. Enfin, aussi fréquentés que possible, malgré l’hiver. Si les gens voyaient les ninjas depuis leurs fenêtres c’était bien aussi.
Eventuellement, répondre à une ou deux sollicitations si jamais elle en avait l’occasion. Sauf que là, non.

Koyuki arriva à un croisement, et se sentit bête. Sans destination, elle se retrouvait coincée devant un embranchement pour la quatrième fois de l’après-midi. Et à chaque fois elle se sentait conne. Finalement, elle choisit le quartier Nord, histoire de sortir du centre-ville. Elle en avait un peu marre de tourner en rond.

La fontaine située sous la Grande Cascade, juste en face des temples, était complètement gelée. Rien d’étonnant, avec ce froid. A plusieurs endroits, il y avait des trous dans la glace cependant. Des individus avaient forcés le passage pour déposer une pièce dans la fontaine. Il paraissait que ça porte chance. Koyuki n’en pensait pas grand-chose. C’était du même domaine que les anciens dieux que vénéraient les membres de son clan. Tant qu’elle ne voyait pas, elle ne croyait pas. Pas par esprit rebelle. Plutôt parce qu’elle n’éprouvait pas le besoin ni l’envie d’avoir foi en quoi que ce soit.

Il y avait quelqu’un sur la place. Inhabituel. Du coup, Koyuki se dirigea vers lui pour voir ce qu’il faisait, par souci professionnel. Il avait une grande toile calé sur un chevalet, un pinceau à la main, et une palette de couleur posée à côté de lui. La jeune femme se demanda quelques secondes si c’était autorisé de peindre sur un site sacré … Et comme elle ne savait pas, déduisit que ce n’était sans doute pas interdit. Il y avait de nombreux artistes dans son clan, aussi avait-elle vu toutes sortes d’œuvres dans sa vie. Cela dit, elle n’avait jamais eu la fibre artistique. Ni la moindre once de talent d’ailleurs.

Comme elle s’était fait repérer, Koyuki se dit que c’était poli de faire un commentaire pour faire semblant de s’intéresser. Ou au moins pour justifier son regard baladeur.

« Il est très joli cet océan. J’aime bien ce poisson, là. »

Avec le recul, on pourrait dire qu’elle aurait mieux fait de s’abstenir. Koyuki avait des problèmes de vue dès qu’il s’agissait de représentation artistique. Ce n’était certainement pas un océan que peignait ce jeune homme. Mais alors pas du tout. Pourtant, elle ne s’en rendait pas du tout compte, et était persuadée que c’en était un. Du coup, pour elle, pas de malaise. Par contre, pour le pauvre peintre …
Koyuki Kaguya
Chuunin
Koyuki Kaguya
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Ven 1 Fév - 17:23
Aujourd’hui, c’était jour de repos. Avec de la chance, le temps était particulièrement propice à la peinture. On était au plein milieu de l’hiver, la neige éclaircissait le terne des bâtiments, la glace recouvrait les flaques d’eau, créant des pièges, potentiellement douloureux pour qui n’y prenait garde. Le ciel était chargé de nuage, sur le point de se déverser sur Taki. Il fallait se dépêcher.

J’avais repéré quelques jours plus tôt un spot que je voulais m’essayer à peindre, mais qui n’était alors pas mûr. Aujourd’hui, il m’appelait. C’était le jour pour le peindre. Je décidai alors de braver le froid, pour profiter de cet alignement céleste et ajouter une œuvre supplémentaire à ma collection. Je prenais avec moi tout le matériel nécessaire : peinture, uniquement des couleurs primaires, je ferai moi-même mes mélanges, avec bien évidemment du blanc et du noir pour noircir ou éclaircir les teintes. J’embarquai également mes pinceaux, en quantité modestes, seulement cinq. Le pinceau plat, idéal pour effectuer des aplats de couleur, des lignes fines ou encore des points. Venait ensuite la langue de chat, un pinceau essentiellement utilisé pour les dégradés, les arrondis. Ses poils plus longs permettent de couvrir une plus grande surface. Le troisième pinceau, le pinceau éventail était un des plus importants : il créait des textures vraiment particulières, permettant de donner du relief à l’œuvre. Enfin, les deux derniers pinceaux étaient le trainard, dans le but de créer des lignes fines et élégantes, et le pinceau rond, grand classique pour ajouter de la couleur par petites touches. J’aurai pu prendre tant d’autres choses, des brosses, des plumes, des couteaux, des brosses à dents, mais je souhaitais ce jour là rester dans un style traditionnel. Je n’emportai pas de chevalet avec moi. Pour l’extérieur j’avais un bien meilleur outil, beaucoup plus adapté à la situation, cependant, je n’oubliais pas de prendre ma palette, ou encore de prendre une toile n°40, d’un mètre de large pour 72,7cm de haut, en format paysage.

Je parcourus rapidement les allées qui me séparaient du quartier Sud où j’habitai des quartiers Nord, où était le bassin sacré. Quelques soldats de l’Empire patrouillaient, mais c’étaient les seuls présents dans la rue, la majorité des gens évitant de sortir par ce temps. Tant mieux, personne ne viendrait perturber ma concentration, ou encore pire, ne se placerait entre moi et mon sujet.

Le bassin était là, devant complètement gelé. D’une beauté sans réel égal. Je m’installais à environ 5 mètres de cette immense fontaine au pied de la Grande Cascade et de l’Eglise des Cinq. En premier plan, je pouvais observer cette fontaine, et au fond, le début de l’église. Bien qu’elle fasse partie du décor, je décidai de porter ma concentration uniquement sur la fontaine, principal sujet de mon œuvre. Je restai planté là, à l’observer dans ses moindres détails. On voyait des morceaux de glaces fissurés ci et là, avec même des trous par endroit. Les fissures étaient espacées de quelques dizaines de cm, distance équivalent à des pas d’hommes. Encore des gens imbibés de saké qui avait voulu tester la résistance de la glace. Dommage qu’un d’eux ne soit pas tombé dedans et gelé jusqu’aux os.

Le plus important quand je commence une peinture est de m’imprégner de l’atmosphère du lieu, de ressentir ce qu’il dégage. Le tableau ne doit pas forcément être figuratif, il doit transmettre l’émotion dégagé par le sujet. C’est pourquoi la phase d’observation est nécessaire. Une fois que j’eu fini d’observer le bassin, je collais les mains ensemble, puis effectuai quelques mudras. La terre se souleva du sol, et vint créer un chevalet sur mesure, à une distance parfaite du sujet, et à la bonne hauteur. L’affinité Doton était extrêmement pratique pour cela.

Je sortis la peinture, et commençai à faire des mélanges. Je voulais un bleu extrêmement clair pour représenter la glace. J’utilisai donc très peu de bleu avec une bonne quantité de blanc. Des couleurs simples, qui devaient représenter la simplicité de la nature. Une fois la bonne teinte trouvée, je créais d’autres teintes, légèrement plus claires, ou légèrement plus foncées, dans le but d’augmenter le relief par la suite. Puis j’empoignai ensuite la langue de chat, et appliquai de bonnes couches de couleur à mon tableau. Je devais tout d’abord rendre compte du fond de ma toile, l’émotion caché derrière ce décor, avant d’affiner et de faire ressortir l’aspect esthétique.

C’est alors que je fus stoppé dans mon élan par une voix, qui m’était étrangère, me demandant si je peignais un océan. Et même si je faisais un poisson. C’était une voix féminine. Elle devait faire référence à la tâche de peinture que je n’avais pas encore fini d’étalée.

« Bonjour. C’est intéressant votre remarque. Vous me parlez d’océan. Ce n’est certes pas mon sujet de peinture. Comme vous pouvez vous en doutez c’est la fontaine gelée juste en face de moi, ce que mon positionnement laisse à suggérer. Cependant, votre idée d’océan coïncide parfaitement avec l’intention que je voulais mettre derrière cette toile. De part son emplacement, et sa symbolique, cette fontaine est immense, bien plus que son côté physique. Elle représente la foi, qui pour beaucoup est quelque chose de complexe, de mystique, dont on ne connaît pas vraiment la vérité. Elle pourrait donc être comparé à un océan, dans lequel il est possible de se perdre. Et pour le poisson, vous parlez certainement de cette tâche au milieu de la toile, qui ressort étrangement, parce que je ne l’avais pas encore étalée. »

Je me tournai vers la toile à nouveau. Puis fixai intensément la toile.

« Huuuum. Oui. Effectivement. Ce serait encore mieux. »

Cette femme venait de me donner un nouvel aspect à travailler. Il est vrai que mon talent résidait plutôt dans les portraits, parce que les gens peuvent s’exprimer sur eux-mêmes, tandis que la nature elle non, il faut ressentir, et je n’étais pas encore des plus experts en la matière. Mais la remarque de cette jeune femme, totalement spontanée était pleine de bon sens et véritablement formatrice.

Je fixai à nouveau mon attention sur elle.

« Il est rare de voir des gens avec qui partager sur la peinture. Ce monde souffre d’un grand manque de sensibilité. Je me nomme Kami. Enchanté. Et vous ? »
Hana
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Sam 2 Fév - 3:45
Koyuki resta quelques instants bouche bée. Elle n’était pas facilement surprise, mais là il y avait de quoi. C’était bien la première fois qu’elle faisait un commentaire sur une œuvre d’art et qu’elle obtenait une aussi bonne réaction. Le jeune homme semblait lancé sur un sujet qui le passionnait réellement. Même si intellectuellement elle comprenait parfaitement tout ce qu’il disait, Koyuki avait du mal à se laisser entrainer par son enthousiasme.
Mais, peu habituée à cette réaction, la jeune femme était plutôt satisfaite. Si ses parents la voyaient, ça leur couperait la chique.

Quant au jeune homme, c’était assez troublant, mais elle l’aurait défini ainsi : sa main était celle d’un adulte, sa technique aussi. Mais sa façon de concevoir l’art était proche de celle d’un enfant. Très ouverte, et très imagée. Peut-être un peu naïve, mais communicative. Enfin, sa ligne de réflexion semblait quand même un peu trop profonde, donc elle avait sans doute tord dans sa façon de le dire. Mais c’était l’impression qu’il lui laissait même si elle avait un peu de mal à se la traduire.
Comme souvent dans ce genre de situation, Koyuki eut recours à la métaphore aviaire. Pour mieux appréhender le monde elle avait réellement besoin de donner à chaque individu un surnom d’oiseau. C’était sa seule façon d’envisager une interaction avec eux.

** Il est coloré, et il parle beaucoup. C’est un perroquet. **

Dès lors, la conversation lui parut bien plus facile à appréhender.

Alors que Koyuki se remettait de ces réflexions inhabituelles pour elle, il se retourna de nouveau vers elle. Ainsi, le perroquet s’appelait Kami. Elle le fixa quelques secondes d’un regard mort. Avant de finalement emprunter le seul chemin qui semblait logique à ses yeux :

« Moi c’est Koyuki. »

Une réponse spontanée, avec une voix robotique. Elle lui rendait simplement la pareille, parce qu’on lui avait appris à fonctionner de cette manière quand elle était dans une situation de doute.
Mais lorsqu’elle songeait au jeune perroquet, qui se nommait Kami au passage, c’était plus simple de tenter d’avoir une discussion plus poussée. Même si elle n’était pas certaine d’être l’interlocutrice que Kami semblait imaginer avoir en face de lui. Elle était suffisamment expérimentée pour savoir que ce serait malpoli de chercher à tout prix à le démentir et à éviter le sujet. Comme l’illusion semblait le rendre content, autant continuer sur cette voie.

« Je suis née au clan Kaguya. »

Pour Koyuki, les implications tombaient sous le sens. Mais elle se dit que ce serait peut-être une bonne idée de préciser son propos.

« Il y avait beaucoup d’artistes comme toi, chez moi. »

Elle tordit légèrement le cou sur le côté, comme pour le détailler, puis haussa les épaules.

« Enfin, non, tu es différent. Ils cherchaient l’excellence. Je crois que toi, tu es dans le rêve. »

C’était difficile de mettre des mots sur ce à quoi elle pensait. Koyuki ne réalisait même pas que ses paroles pouvaient être mal interprétées et prises comme une insulte. Mais pour le coup, ce n’était pas du tout son intention. Elle le trouvait réellement différent, mais c’était un des nombreux avantages de Koyuki : elle ne cherchait pas à déprécier autrui. Et si ses pensées étaient parfois un peu floues, elle n’était jamais méchante. En plus, c’était finalement plutôt un compliment qu’elle lui faisait. Surtout qu’elle comprenait plutôt bien son cheminement de pensée : à elle aussi ce bleu lui rappelait l’océan. Même si la forme n’était pas celle voulue, bien entendu. En fait, c’était même assez rare qu’elle comprenne quelque chose au travail d’un artiste.
Peut-être qu’elle s’était trompée. Qu’elle n’était pas totalement dénuée de sens artistique. Mais simplement qu’on ne lui avait jamais présenté une façon de le concevoir qui lui convienne. Du coup, elle était inhabituellement curieuse de voir jusqu’où elle pouvait comprendre.

Elle se souvenait quand même avoir voulu peindre une fois. En fait, elle avait même tout essayé sous la férule impitoyable de sa mère. Danse, chant, dessin … Rien n’y faisait. Elle avait toujours cru avoir le sens de l’art d’une huître.
Koyuki se tourna vers la peinture en cours de création. Elle la fixa de longues secondes. Puis trouva même un commentaire :

« Mais du coup, le poisson … Enfin, cette tâche. Ca pourrait avoir une signification de ne pas l’étaler et la laisser comme ça non ? »
Koyuki Kaguya
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Sam 2 Fév - 17:11
Koyuki. Neige légère, ou neige en poudre. C’était drôle de voir comme son prénom ne lui sied guère. Je pouvais distinguer en l’observant de micro spasme sur ton son corps. Ces mouvements presque imperceptibles combinés à sa tenue légère au vu de la température extérieure laissaient supposer qu’elle avait froid. C’est drôle de voir qu’un simple nom pouvait ne pas du tout représenter une personne. J’étais plutôt bien placer pour parler. Kami. Dieu. Qui pouvait bien porter un tel nom ? Peu de gens je suppose.

Je me contentais d’un hochement de tête à sa présentation. Après tout, elle ne semblait pas avenante au possible. Simplement courtoise. Ça m’allait bien, j’avais prévu de passer du temps seul, comme d’habitude, et de me concentrer sur la peinture. Mais bon, elle m’avait fait relativiser mon travail en quelques mots, donc je n’avais pas perdu mon temps à lui répondre. Peut-être même serait-elle sympathique cette personne, ou pas. Enfin, elle ne changerait sûrement pas ma vie, loin de là. Mais si pour une fois la compagnie de quelqu’un pouvait être sympathique ça ne serait pas déplaisant. Peut-être même que c’est elle qui n’aurait pas envie de continuer la conversation, et qu’elle allait se contenter d’un adieu, et de formules de politesse.

Il n’en fut rien. Elle réagit même à ma dernière remarque. D’une façon quelques peu… inattendue. Pas dans le sens improbable. Dans le sens où je ne m’étais pas préparé à cette réponse, et que je restais quelques instants sous le choc. Evidemment, je gardais un visage impassible, il aurait fallu quelle possède mon niveau de perception visuelle pour qu’elle s’en rende compte, sait-on jamais. Kaguya. Ikusa. Le flot de souvenirs remontant à la surface. Je sentais sous ma veste en daim marron foncé la moindre cicatrice, la moindre brûlure, comme si toutes ces marques venaient d’être infligées sur mon corps à cet instant. Cela faisait des années que j’avais tenté d’oublier mon père, ou du moins de vivre sans cette pensée, sans cette crainte. Il est mort, c’était déjà un point qui me rassurait, qui me confortait. Mais sans préparation les souvenirs peuvent être douloureux.

J’eu donc un moment de silence, le temps me remettre discrètement de cette souffrance remontée tout entière, d’un coup. Moment que Koyuki brisa, en reprenant la parole. Il est vrai que les Kaguya étaient réputés pour être de grands artistes, notamment grâce à leur chef, Maïa Kaguya, dans la longévité l’avait menée à un point de légende. Mais c’était totalement à l’opposé de mon vécu. Heureusement, elle finit par dire que je leur semblais différent. Que mon art n’était pas le même que le leur. Encore heureux. Mais que pouvait-elle savoir de ma vie en même temps ? Elle ne devait pas être plus âgée que moi au vu de sa morphologie faciale. Rien, c’était juste du pur hasard.

* Si seulement tu savais ce que font les Kaguya. Tu serais prête à renier ton propre clan, ta propre famille. Enfin, cela ne concerne que moi, et mon vécu. Je n’ai pas à lui donner des leçons de vie. Je n’ai jamais été proche de ce clan de toute façon. Ikusa non plus je suppose, vu que je n’en ai jamais rencontré. Pourtant il tenait à ce que je me renseigne dessus. Peut être parce que son sang coulait dans ses veines. *

Elle retourna sur mon tableau. Décidément, elle fusait dans sa tête cette jeune femme. Comment devais-je prendre le fait qu’elle n’insiste pas ? Avait-elle compris que cela me dérangeait ? Non, impossible, même moi je n’aurais pu le remarquer. Peut-être s’en fichait-t-elle tout simplement ? Ne pas répondre pouvait aussi lui montrer que c’est un sujet que je souhaitais éviter, cela donnait beaucoup d’informations sur moi. Non, il fallait répondre. Quelque chose de simple, de vague.

« A vrai dire, j’ai connu un Kaguya également. Mais c’était il y a fort longtemps. J’aurais même tendance à dire dans une autre vie. Je ne sais pas si j’aurai pu déceler en lui une âme d’artiste. Quoi que… Tu parlais d’une forme d’excellence. Si son domaine de prédilection pouvait être considérer comme de l’art alors oui, peut-être, peut-être qu’on peut dire qu’il correspond à ce type de Kaguya. Vouloir aller toujours plus loin, trouver toujours de nouvelles techniques. Oui… Ça lui ressemblait bien. »

Serais-je si différent de lui finalement ? Moi aussi je voulais toujours m’améliorer. Parfaire mon art. Et moi aussi j’étais un Kaguya. Non, j’étais différent. Mon objectif était de rendre compte de la véritable essence des choses. Lui ne voulait que son plaisir personnel. Définitivement non, nous n’avions rien en commun. Bref, retournons sur l’art, ce sujet restai mon favori, bizarrement.  

« En fait, je ne fonctionne pas forcément comme ça. Ce n’est pas moi qui décide de donner une signification à ce que je fais. Je me contente de laisser parler mon ressenti. Je regarde mon sujet, je tente de m’en imprégner. J’ai une assez bonne vue, alors j’essaye de capter le moindre détail, de comprendre le sujet dans sa globalité. Une sorte de tout. »

« Quoi qu’il en soit, je ne saurai pas dire avant la signification de ce que je fais. Mais je peux me prêter également à l’exercice comme si j’étais un observateur extérieur. Mais je n’aime pas faire ça. Pour moi un tableau ne doit pas être décortiquer, essayer d’en découvrir le moindre secret. La moindre bavure de pinceau est-elle volontaire ou pas ? Tout cela ne m’intéresse pas. Je me contente de me placer devant une œuvre, et de voir ce qu’elle a à m’offrir. Ressentir les émotions. Mais apparemment dans le monde de l’art c’est être marginal. C’est dommage. »

« Mais pour répondre. Laissez la tâche comme ça pourrait donner du relief à une production plate. L’élément à atteindre dans l’océan que tu parlais. Quelque chose comme un objectif personnel. L’océan représente l’individu, le relief représente la quête. Ça pourrait être ça. »
Hana
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Dim 3 Fév - 17:04
Koyuki ne tira aucun enseignement du moment de silence de Kami. Tout simplement parce qu’elle était habituée à ce que les personnes auxquelles elle adressait la parole ne lui réponde pas immédiatement. Elle nota quand même, forte de l’expérience de quelqu’un d’étrange, que son interlocuteur n’était pas spécialement surpris. Donc qu’il contrôlait très bien son faciès, ou qu’il ne l’était réellement pas. D’habitude, les gens surpris par sa façon d’être la fuyaient et écourtaient rapidement la conversation. Comme le jeune peintre n’en faisait rien, elle opta donc plutôt pour la seconde option. C’était simplement un esprit ouvert.
Il était presque impossible pour elle d’être réellement contente. Mais ça aurait été inutile de nier qu’elle était satisfaite. Le fait de parler à quelqu’un était inhabituel. Enfin, au moins le fait de parler longtemps. Car ces quelques échanges étaient déjà une éternité dans la tête de quelqu’un qui n’a connu que des échanges courts et sans intérêt. Ou longs, mais principalement constitués par des monologues de type vocifératif, et où elle n’avait pas le moindre mot à dire. Elle n’énervait pas ce garçon, ni ne lui faisait prendre ses jambes à son cou. Ce qu’elle appréciait autant que son émotivité de poulpe le lui permettait.

Elle avait commencée à se pencher sur le tableau quand Kami lui avoua avoir connu un Kaguya qui n’avait aucune âme artistique. Du coup, la jeune femme se redressa. Etrange. Mais en même temps, s’il l’avait connu au sein de l’Empire, comme elle supposait qu’il en faisait partie à juste titre, c’était peu probable que ce soit un réel membre du clan. C’était peu courant, mais elle était la preuve que cela pouvait arriver. C’est d’ailleurs ce qu’elle utilisa comme base pour sa réponse, car c’était la seule chose qu’elle parvenait à conclure de cet échange-là :

« Je ne pense pas qu’un nom fasse de quelqu’un le membre d’un clan. Et même si plusieurs personnes peuvent partager les mêmes valeurs, chacune sera toujours différente. »

Ca pouvait paraître extrêmement profond, de sa part, mais ça ne l’était pas. Elle suivait une logique assez mathématique, et ça ressemblait pour elle à une évidence. Tant et si bien qu’elle l’avait prononcé sur le même ton qu’elle aurait utilisé pour parler du repas qu’elle avait mangé ce midi. Une très bonne soupe miso, si vous vous posez la question.

Ce n’était pas que Koyuki était particulièrement intéressée par le contenu de la discussion en elle-même. Elle avait peu d’espoir, même si Kami lui en avait fait entrevoir, de réussir à se trouver une sensibilité artistique. C’est clair qu’elle ne dirait pas non, et que si l’occasion se présentait elle la saisirait. Mais on lui avait tellement martelé l’esprit, en lui disant qu’elle n’en avait pas du tout, qu’elle peinait à se persuader qu’il y avait une chance.
Non, ce qui la frappait et l’intriguait, c’était plutôt la passion dont Kami faisait preuve. Pour elle, qui n’en avait jamais ressenti, rencontrer quelqu’un qui brûlait d’une telle ferveur, c’était quelque chose qui lui donnait vraiment envie de l’écouter. Et de réfléchir avec tout ce qu’elle avait pour lui répondre. Elle n’avait pas honte de se l’avouer, mais elle se voyait mal le lui dire ainsi. Donc elle préférait tenter de lui faire croire qu’elle s’intéressait à l’art plutôt qu’à la personne, pour ne pas avoir à se justifier. C’était certain : si elle lui disait de cette manière, il fuirait à toutes jambes.

En attendant, l’ensemble de ses neurones étaient en activité. Elle n’arrivait malheureusement pas à avoir autre chose qu’un flux de pensées glaciales. Mais elle l’utilisait de son mieux pour suivre. Il parlait de sa façon de faire, et de percevoir son art. Comment pouvait-elle répondre à pareilles paroles ? Peut-être pouvait-elle tenter un compliment pour se dédouaner ?

« Parmi tous les artistes que j’ai croisé jusqu’ici, tu es le seul qui a retenu mon attention. Alors je pense que ta méthode est la bonne. Je ne suis peut-être pas le public le plus qualifié, je suis également qualifiée de marginale, et je ne pourrais jamais comprendre réellement ce que tu fais. Mais tu es l'artiste que je préfère. »

C’était prématuré, diront beaucoup de personnes. Mais c’était la vérité. Koyuki avait beau ne rien ressentir en regardant ses œuvres, le fait de savoir qui était la personne qui les avait peinte et qu’elle était la plus passionnée de toutes celles qu’elle avait croisé, suffisait largement à lui faire admirer son art.
Enfin, ce n’était pas juste un compliment qui allait faire l’affaire. De quoi pouvait-elle bien lui parler ? Elle trouva la réponse à peine après s’être posée la question :

« Pourquoi tu as commencé à peindre ? »

C’était simple et extrêmement protocolaire comme cheminement d’esprit. Typique de Koyuki. Mais ça ressemblait au début d’une interview. Et tout le monde aime les interviews.
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Dim 3 Fév - 19:16
Comment se justifiait l’appartenance à un groupe ? Koyuki posait là une question extrêmement complexe, dont il n’existait certainement aucune réelle réponse. Moi-même je ne me sentais pas le moins du monde Kaguya, alors que ce sang réputé noble coulait dans mes veines. De plus, pour être Kaguya devions-nous être purs ? J’étais un hybride, issu d’un autre hybride. Ce sont les actes qui définissent une personne, pas sa naissance. Sinon, j’aurai moi aussi été un monstre, tel mon père. Peut-être que je ressemblais à ma mère en fin de compte ? Décidément, Koyuki faisait ressortir des questions auxquels je n’avais pourtant jamais prêté attention. La question de l’identité, quel vaste sujet.

Et pourtant, elle avait semblé dire ça comme ça. Sa voix ne trahissait aucune émotion, tout comme la mienne, pourtant, il y avait de nombreuses connexions entre nous. Finalement je pouvais dire qu’on se ressemblait, un peu peut-être. Une sorte de monotonie, de spleen, pour reprendre la formule d’un célèbre poète des anciens temps. Il était rare d’avoir des discussions aussi profondes sans avoir le snobisme qui l’accompagnait en temps normal. Ou alors le côté beauf de celui qui n’y connaissait rien mais qui voulait quand même intervenir en faisant une analogie avec le cul de la grosse Ginette d’à côté. C’était… plaisant.

Il était rare que je me retrouve une personne qui m’intéressait. Et pourtant, elle ne parlait que peu, se contentant d’une simple réaction à mes propos. D’ailleurs, il était également rare que quelqu’un d’intéresse autant à ce que j’avais à raconter. A l’académie, les enfants de mon âge ne juraient que par le combat, de tuer des gens. Des problématiques tellement éloignées de la vraie vie. Du coup je ne les fréquentais pas, je crois ne même pas me souvenir l’un deux. Pourtant, elle avait dû faire partie de la même promotion que moi, et je ne l’aurai pas remarqué ? Son bandeau et son armure montraient bien qu’elle n’était que Genin tout comme moi. En plus, à l’académie nous étions mélangés par année. Boarf, je divaguais, et ce n’était pas spécialement intéressant. Quoi qu’il en soit, c’était une personne rare que je venais de rencontrer.

A peine je venais de la rencontrer d’ailleurs, et déjà elle me disait que j’étais son artiste préféré. Le seul qui a été capable de retenir son attention. Même si elle précisa rapidement que ce n’était pas une référence. Je fus tout de même touché par sa remarque, même si je m’évertuais une nouvelle fois à ne pas laisser transparaître d’émotion. C’est la première fois qu’une personne faisait des commentaires sur mon travail, et en plus ils étaient positifs. J’avais bien eu des retours de quelques parents en famille d’accueil, mais rien d’impartial, surtout de l’encouragement pour me pousser à continuer. Comme on pourrait dire à un enfant que son dessin est beau alors qu’il est dégueulasse. Après, quasiment personne d’extérieur n’avait vu mes œuvres. Sauf les passants qui jetaient un regard curieux. Peut-être devrais-je songer à exposer ? Cela me permettrait une rentrée d’argent.

« Pourquoi est-ce que j’ai commencé à peindre … ? » Sa remarque m’avait tiré de mes pensées. Et surpris, une fois de plus. Quelle personne singulière.

« A vrai dire, je ne sais pas trop. Je l’ai découvert quand j’étais encore très jeune, vers dix ans. Je suppose qu’à l’époque je n’avais pas de véritable raison. Un enfant s’intéresse à tant de choses. Peut-être pourrais-je essayer de réfléchir à une raison. Alors je te dirais ce que j’en pense aujourd’hui. Que c’est un moyen de garder une trace de ce monde, que c’est pour transmettre des émotions, qu’il s’agit de mieux connaître les autres, mais également mieux se connaître soit même. Mais ce serait attribuer des paroles à un enfant de dix ans, qui n’étaient sûrement pas mes pensées. Je pense même qu’elles en étaient très éloignées. Je peux dire que j’ai commencé comme passetemps surement, et qu’avec les années ça a pris une place de plus en plus grande dans ma vie. »

Je mentais. Ou du moins je n’énonçais pas toute la vérité. Mais je ne tenais pas à dévoiler ce pan de ma vie. A l’académie, s’il y avait une chose d’importante que l’on m’est inculqué, c’est de ne faire confiance à personne. Moins les gens connaissent de détails importants, plus tu es protégé. Je n’en connaissais pas suffisamment sur cette personne pour lui dévoiler qui j’étais. Le lien serait évident. Alors oui j’aurai pu lui dire que j’avais vécu une enfance difficile et que c’était un exutoire. Mais peut être aurait-elle fait le rapprochement. Ou pas. Cela étant, toutes ses informations étaient facilement trouvables si on savait où chercher, après tout c’est l’armée qui m’avait pris en charge à la mort d’Ikusa. Tout devait être consigné quelque part. J’aurai dû jouer franc jeu, c’est plus saint pour une relation. Tant pis.

« Au fait. Tu dis que tu n’as pas la fibre artistique. Je pense juste que personne n’a été assez doué pour te la faire ressortir. Les gens ne comprennent la plupart du temps pas ce qu’est l’art. Tu me parlais tout à l’heure que les Kaguya recherchaient l’excellence. Et bien à mon sens ils ne comprennent pas ce qu’est l’art. L’excellence rejoins le Beau. Pourtant est-ce que le Beau est Art ? Je ne pense pas. Ce serait plus semblable à un artisan qui forge une épée de bonne facture. Ce sera d’une qualité irréfutable, mais dénué de toute émotion. Non, l’art ce n’est pas ça. Et tout le monde peut faire de l’art. »

« L’art se doit tout d’abord d’être un questionnement. Sur quoi est-ce que je veux travailler ? Quel sujet ? Quel médium ? Toutes ces questions fondent le raisonnement. Faire du Beau, cela ne veut rien dire. Moi par exemple mon sujet de travail est l’essence des choses. Mais c’est compliqué. Pour des gens non-initiés, il existe des exercices très facilement abordable. Tiens, on va recouvrir cette production de blanc. Et je vais te faire faire quelque chose pour te le prouver si tu veux. »



[Si Koyuki joue le jeu ouvre le spoiler en dessous]

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Lun 4 Fév - 21:20
Koyuki s’y attendait un peu. C’étaient des phrases si simples, auxquelles elles ne parvenaient pas à s’identifier : un enfant s’intéresse à tant de choses ; un passe-temps ; transmettre des émotions. Autant d’expressions dont elle comprenait le sens littéral, mais qu’elle ne pourrait jamais appliquer à elle-même. Enfin, au moins elle saisissait le sens de la réponse et elle parvenait, à peu de choses près, à envier Kami. La jalousie était loin de la brûler, mais la pensée de vouloir ce qu’il avait lui traversa tout de même l’esprit. Ce fut très bref.
En tous cas elle trouvait quelque chose de tout cela, une vraie réponse pour elle : personne n’avait obligé le perroquet à choisir la peinture ou même à faire de l’art. Il avait choisi cela de lui-même et s’y retrouvait épanoui. Il n’y avait qu’à voir son visage, radieux alors qu’il parlait de peinture, afin de le comprendre.
Par contre, même si la conversation retenait toute son attention et qu’elle en avait oublié sa ronde, le visage de Koyuki restait fermé et monocorde. Ses yeux semblaient cependant un peu moins morts, mais ça relevait de l’impression. C’était peut-être parce que le fait de faire tourner ses neurones pour répondre aux besoins de l’interaction sociale diminuait sensiblement l’impact de ses cernes sur son visage taciturne.

D’ailleurs, le processus de réflexion reprit de plus belle lorsque Kami lui parla de la conception de l’art du clan Kaguya. Il avait l’air d’attacher une importance très précise à chacune de ses paroles, ce qui lui mettait d’autant plus de pression qu’elle parlait souvent intuitivement. A dire la vérité, elle ne se souvenait même pas avoir parlé d’excellence …  Par contre, savoir qui des Kaguyas ou de Kami était le plus proche de la vérité artistique, elle en était bien incapable. Elle aurait tendance à dire que le monde entier donnerait raison aux Kaguyas, qui étaient des artistes parmi les plus réputés du continent. Mais Koyuki, elle, n’avait jamais rien perçu en eux et elle n’avait pas menti en affirmant qu’elle préférait Kami.
Cependant, sa logique, qui elle était irréprochable, lui intimait de ne pas le dire cette fois : Kami avait l’air d’apprécier qu’elle prenne le contrepied de ce qu’il disait, et qu’elle amène des sujets auxquels elle était incapable de répondre. A chaque fois il semblait pensif, mais content de l’être, et lui pouvait sans doute répondre à toutes ces interrogations qu’elle amenait.
Du coup, elle ne donna pas son avis, mais préféra ouvrir le sujet comme elle le pouvait, avec simplicité :

« Je ne sais pas. Je suppose que tout dépend des yeux qui le voient. Le mieux serait que tu ailles voir ça de tes propres yeux, te fier à mon impression sur ce sujet c’est peut-être passer à côté de la tienne. Je n’ai pas une bonne réputation là-bas, mais je pourrais te guider à l’occasion, si tu veux. »

Elle ajouta pensive :

« En plus, il existe un endroit où Kaguya-Hime organise une sorte de défilé où chacun peut proposer sa propre conception de l’art, par le biais du talent qu’il souhaite. Bon, il y a énormément de peintres qui proposent de lui tirer son portrait. Et quelques morts. Mais ce ne sont peut-être que des rumeurs, parce que les étrangers que j’ai rencontré disent qu’elle est ouverte d’esprit. »

Maintenant que Koyuki y pensait, elle n’avait sans doute jamais aligné autant de mots simplement pour discuter. Et elle n’avait également jamais rencontré la princesse de son propre clan, alors qu’elle était une déesse vivante, et la chef de son clan. Peut-être qu’elle n’en avait réellement jamais fait partie, après tout. Si elle n’avait pas eu le squelette indestructible des Kaguyas, elle se serait sans doute pensée adoptée.

Le regard de la jeune fille passa sur la toile vide que lui proposait Kami. Elle devait peindre ? Mais pourquoi ? Elle n’avait rien à se prouver, elle savait très bien que son sens de l’art était bancal et que sa conception du monde était limitée. Seulement, Koyuki ne voulait pas décevoir quelqu’un qui était en passe de devenir son seul ami sur le territoire impérial. Elle se força donc, même si un peu réticente, à attraper le pinceau qu’il lui tendait. Quand il parla d’utiliser l’instrument qu’elle voulait, le regard de la Kaguya coula naturellement vers son sabre. Avant qu’elle comprenne que la peinture abîmerait peut-être la lame.
Bon, le pinceau ferait l’affaire. Elle secoua la tête quand il lui dit pouvoir faire toutes les couleurs. Des nuances de bleu et du noir, cela suffirait très bien.

** Fusionner des animaux. Deux c’est plus simple que trois, donc va pour deux. Mais je fais quoi comme animal ? **

Le regard de la jeune femme se baladait un peu partout pour chercher de l’inspiration. Comme une grosse dame passait au fond de la ruelle, elle comprit ce qu’elle devait faire. Un oiseau obèse. Et l’animal le plus gros qu’elle connaissait, c’était tout simplement l’éléphant.
Mine de rien, Koyuki pratiquait la médecine. Alors même si sa technique de peinture était discutable, au moins ses gestes étaient précis et le tracé propre. Elle avait juste à imaginer que c’était un scalpel entre ses mains pour manier l’instrument avec suffisamment de prudence.
Elle avait quand même l’impression d’être une enfant à qui on apprenait à dessiner. Mais au moins, contrairement à son enfance, Kami n’avait pas l’air de la juger plus que ça. Comme elle ne savait pas où il voulait en venir, le mieux était encore de suivre les instructions de son mieux. A ce jeu-là, par contre, elle était plutôt forte.

Une fois son tracé fini, elle reposa le pinceau, histoire d’éviter de mettre de la peinture partout à cause d’un faux mouvement.

« Quelle est la deuxième étape ? »

____________

L'oeuvre de Koyuki :
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Mar 5 Fév - 11:55
Aller à une grande représentation Kaguya où de multiples arts se côtoyaient ? Je n’arrivais pas à savoir si l’idée m’emballait. Pour le côté artistique évidemment, toute rencontre est bonne à prendre, c’est de cette façon que notre art évolue, quand il se confronte à l’autre. Mais le côté Kaguya me dérangeait un peu. Je ne reniais pas mon sang, loin de là, j’étais à moitié Kaguya, mais je ne sais pas, j’avais comme une crainte qui s’éveillait en moi. Un résidu du traumatisme de l’enfance peut-être. Et pourtant, être face à Koyuki ne me créait pas ce sentiment. Pourquoi devrais-je avoir peur des Kaguya ? Cela ne faisait aucun sens. De plus, désormais le clan était allié avec l’Empire, cela offrait une assurance supplémentaire. Il fallait y réfléchir. Je ne donnais pas immédiatement de réponse à la jeune femme.

A ma grande surprise, elle accepta le petit jeu que je lui proposais. Je pensais qu’elle allait refuser. Elle relançait sans cesse la discussion, mais comme elle l’avait dit, l’art et elle, ce n’était pas une grande passion. Je m’étais alors attendu qu’elle décline. Mais j’étais tout de même très satisfait de son accord. Elle ne paraissait pourtant pas emballée, elle restait toujours très neutre dans ses expressions. Cela créait un décalage de plus en plus difficile à appréhender.

Je l’observais travailler. Elle montrait une grande concentration à exécuter la tâche que je lui avais confié. Ses gestes étaient précis, même si le dessin était, d’un point de vue graphique, pas terrible. Les couleurs également étaient basiques. Elle se contentait d’utiliser du noir, du bleu, et une pointe de vert pour un œil. Qu’est ce qu’on avait du coup : une sorte d’éléphant, si on considérait le trait noir comme une trompe. Enfin, la tête d’un éléphant plutôt. Accolé à la figure, on discernait très facilement deux ailes, semblables à celles d’une chauve-souris. Jusqu’ici la consigne était respectée, et elle créait quelque chose de cohérent. Puis vint le moment où elle rajoutait les pattes. Une était dessinée où était censée se trouver la gorge chez un animal normal, la seconde en haut du crâne. Cela créait un sentiment… étrange.

Heureusement, le dessin qu’elle faisait n’avait aucune espèce d’importance, mais ça elle ne le savait pas. Elle avait effectué quelque chose de simple, la deuxième étape allait donc être plus facile, que si elle avait fait une production complexe. Elle n’avait pas non plus la production la plus facile cependant. J’avais hâte de voir la réponse qu’elle allait donner à mon problème.

« Impeccable. C’est exactement ce que je t’ai demandé. Tu vois, déjà tu arrives à suivre une consigne simple. Généralement les gens se prétendant artistes, ou se croyant meilleurs que les autres, se plantent déjà à cette étape. Voulant rendre une production belle, ou ce que tu veux dans le même genre, ils m’auraient rajouté tout un tas de détail superflu, et non attendu. Ils auraient fait un ciel, des nuages, des jeux de lumière, un sol, des éléments de décor. Alors que rien de tout ça ne leur était demandé. En ce point tu es déjà plus douée qu’eux. »

Je la traitais comme si c’était un élève. Et s’il y avait une règle immuable quand on enseignait quelque chose, c’était la valorisation. L’apprenti devait se sentir en confiance, et qu’il sente que son senseï croyait en ses capacités. C’était une théorie qui avait été développée dans une œuvre théâtrale présentant le personnage de Pigumarion : si la personne référente montre qu’il croit aux capacités de l’élève, alors celui-ci aurait des résultats supérieurs.

« Bien. Concernant la deuxième partie maintenant. Cet animal légendaire que tu viens de créer, il vit dans un environnement qui lui est propre. Quand il est au sein de cet environnement, il est camouflé, caché. Ton objectif, c’est de camoufler cet animal. Mais pour faire cela, tu n’as pas le droit de le recouvrir. C’est-à-dire que tu ne peux pas rajouter d’élément sur ton animal. Ni à l’intérieur de celui-ci. Tu as le droit d’utiliser à nouveau tous les matériaux que tu veux, et d’utiliser l’espace resté vierge autour de lui. Bon courage à toi. Pendant que tu fais ça, je vais te faire un exemple pour quand tu auras terminé. »

J’étais persuadé qu’elle réussirait cette deuxième étape. Tout le monde peut faire une production artistique, plus ou moins qualitative, certes. Mais c’était une manière de montrer que chaque individu possède une âme artistique, même si on nous a martelé toute notre vie pour dire que ce l’on faisait, était nul.

Je réfléchissais rapidement à ce que je pouvais faire rapidement pour lui illustrer une réponse à cette problématique. Je n’allais n’utiliser que du blanc et du noir pour ma production, ce serait suffisant. Je joignis mes mains, et créai un petit bloc de terre lisse avec le sol meuble. Cela me ferait une toile, de très basse qualité certes, mais suffisante pour illustrer mes propos.
Hana
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Jeu 7 Fév - 23:49
Suivre une consigne ? Ah ça, on ne pouvait pas dire qu’il avait tort. Koyuki suivait à la lettre tous un tas de protocoles qui l’empêchaient de sombrer dans la solitude et la démence. Elle avait envie d’aller vers les autres et avait dû apprendre malgré un handicap certain en la matière. En tous cas, même si elle ne pouvait malheureusement pas dire qu’elle prenait plaisir à peindre, elle était quand même flattée que Kami soit assez patient pour chercher en elle une âme d’artiste. Pour ça, encore, elle avait vraiment envie de l’impressionner malgré son maigre talent artistique. Evidemment qu’elle aurait voulu faire quelque chose de plus beau … mais elle ne le pouvait pas. Si cela pouvait lui donner du crédit auprès de son nouvel ami, tant mieux.
Par contre, elle se souvint qu’il avait, lui, parlé de sa production avec panache, et avec une réelle passion. La Kaguya avait envie de faire pareil que lui, mais ne savait pas trop comment s’y prendre. Elle voyait dans le jeune homme quelqu’un d’ouvert, aussi elle tenta tout de même sa chance, en espérant qu’elle ne se trompe pas sur son sujet.

« Je ne l’ai jamais dit à personne, mais j’aime les oiseaux. Pas pour les oiseaux en eux-mêmes, mais parce qu’ils sont ce qui m’aide à percevoir l’humanité. Vois-tu, pour chaque personne que je rencontre et pour laquelle j’ai besoin de réfléchir, je lui trouve un oiseau. C’est un moyen de comprendre qui il est, en quelque sorte. Sans ça, je n’y arrive pas. »

C’était peut-être un peu de trop, après tout ils ne se connaissaient que depuis quelques minutes. Mais Koyuki était quelqu’un d’honnête : Kami ne semblait pas encore avoir perçu qu’elle avait un problème. Ou alors il n’en montrait rien. Et cet aspect de la discussion la mettait quand même plutôt mal à l’aise : elle ne voulait certainement pas lui mentir ou lui cacher la vérité. Elle espérait simplement qu’il ne prenne pas la fuite en entendant ça. Surtout que c'était, de sa part, une marque de confiance.

« Toi, tu es un perroquet. C’est un oiseau très coloré. »

C’était peut-être difficile à croire, mais en lui disant cela, elle avait voulu lui faire un compliment pour se rattraper de ce qu’elle venait de lui dire. Quelle galère. Elle n’arrivait pas du tout à parler avec passion de son œuvre comme il l’avait fait. On lui avait pourtant dit plusieurs fois qu’elle n’était pas douée pour le mimétisme … Enfin, Koyuki n’aurait pas pu se tenir tranquille si elle n’avait pas essayé.

La seconde étape était plutôt difficile. Et elle semblait cruciale, vu la façon de la présenter de Kami. Elle pensa aussitôt à recouvrir l’animal, mais il balaya l’idée très rapidement. Tant pis, elle allait devoir s’y mettre autrement. Pendant que Kami faisait son propre dessin, elle fut d’ailleurs très tentée de le regarder faire mais se retint parce que ce n’était pas ce qu’il voulait, elle se détourna complètement de lui afin de se plonger dans sa réflexion.
Elle n’avait pas le droit de recouvrir l’animal et devait utiliser les bandes blanches. Le seul problème, c’était qu’elle ne savait pas dans quel milieu naturel vivaient les oiséléphants. C’était un animal légendaire qu’elle avait inventé, après tout. Le sien. Donc elle pouvait choisir, et lui donner celui qui lui plaisait le plus, n’est-ce pas ?
Elle savait dans quel milieu elle voulait se camoufler, elle. Koyuki pouvait donc le doter de cette capacité qu’elle aurait aimé avoir. Ce qui lui manquait, maintenant, c’était de savoir de quelle manière on le représentait. Il lui fallut quand même de longues minutes de réflexion.

Puis, ce fut le déclic. Elle déposa tout, pinceaux et peinture. Et elle tendit la main, faisant ressortir un petit os pointu du bout de ses doigts. Un os avec lequel elle entreprit de découper les contours de son animal avec une précision chirurgicale. Il ne restait plus du tout de bandes blanches, seulement le petit animal. Elle le déposa sur le sol, juste devant Kami.

« Son milieu naturel, c’est le monde qui l’entoure. Il n’y a rien à dessiner : le monde entier est à lui. »

C’était un peu facile, peut-être. Mais c’était ce qu’elle voulait : Koyuki n’était pas assez compliquée pour lui inventer un milieu naturel. Celui dans lequel elle avait toujours voulu se camoufler, c’était déjà bien assez.

Elle se déplaça pour voir l’autre côté de la motte de terre que le jeune homme avait rassemblée. Elle était curieuse de voir comment il s’y était pris, lui. La jeune femme pensa quand même à ranger l’os qui lui dépassait du doigt, au passage.
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Ven 8 Fév - 18:50
Catégoriser les gens par rapport à des noms d’oiseaux. C’était une façon de faire quelque peu originale, singulière. Je ne l’avais pas remarqué mais cette jeune femme était différente, dans son monde. Mais est-ce que c’était un mal ? Je ne pouvais pas juger. Moi-même j’étais plutôt singulier. De nombreuses années on s’est moqué de mes peintures, de ma passion. Mais cela ne m’a empêché de vivre et d’avancer pour autant. Elle avait sûrement fait de même.

Tout de même, cela m’intriguait. Je voyais l’intérêt d’associer un trait de caractère à un oiseau. Même si je n’étais pas du tout assez calé en oiseau. Mais comment justement cataloguait-t-elle ces oiseaux ? Et moi, j’étais un perroquet. Très coloré. Je ne savais que faire. C’est pourquoi je me lançais.

« Alors comme ça je suis un perroquet ? Je t’avoue que je ne sais pas trop comment je dois le prendre. Mais si tu me dis que tu n’en parles à personne, c’est que je dois t’apparaître un minimum sympathique. Et donc que si tu me le dis ce doit être positif. Enfin je vois ça comme ça. Donc je vais le prendre comme un compliment. Je te remercie, je suis content d’être un perroquet dans ce cas ! »

« En revanche, je suis quelqu’un de très coloré. Qu’est ce que ça peut vouloir dire ? J’aimerai m’essayer à l’exercice. Pour beaucoup, la couleur est quelque chose de positif. Elle exprime surtout les sentiments, les émotions, les ressentis. Huuuum… Être quelqu’un de coloré, est-ce que ça aurait un rapport sur le fait que tu me trouves vivant ? C’est un peu particulier comme question, mais il est tellement courant de croiser des personnes n’ayant aucune expression dans la rue, qu’on peut se laisser penser qu’ils sont morts. Ça doit être ça non ? Je te parle avec passion de ma peinture depuis tout à l’heure, c’est d’ailleurs le début de notre conversation. Si je fais fausse route interromps moi, je pourrais paraître prétentieux si je fais fausse route ! »


La conversation devenait de plus en plus intéressante. Cela faisait longtemps que je n’avais pas trouvé quelqu’un qui me faisait réagir autant. Les artistes étaient rares sur Taki, et le peu que je rencontrais étaient les plus côtés, des personnes sans plus aucune passion, qui se contentaient de quelques œuvres par ci par là pour empocher un maximum de drake. C’est à cette pensée que j’ai un déclic.

« Tu sais, tu me disais que tu doutais de ton sens artistique. Mais plus je parle avec toi, et notamment sur la confidence que tu m’as faite il y a quelques instants, plus j’en viens à avoir une certitude. Ta façon de voir le monde. Ton visage inexpressif, tes associations avec des oiseaux. C’est totalement une forme d’art. C’est une performance. Tu proposes une réponse à un problème. C’est ça être un artiste ! Tu as du mal à cerner les gens, c’est le cas de tous. Et pourtant tu as inventé une solution. Les comparer avec des oiseaux pour en tirer les grandes lignes, c’est un véritable coup de génie. Je suis sûr que tu cernes mieux les gens que 80% des gens qui n’ont qu’une conversation banale et impersonnelle. Pour preuve, les trois quarts des gens qui se seraient arrêtés pour observer mon tableau, déjà ils n’auraient pas été très nombreux.  Et de deux, et bien ils se seraient contentés de me dire : wahou qu’est ce que vous peignez bien ! Alors qu’au fond ce n’est pas ça la question. La question c’est qu’est ce que les gens comprennent. Et c’est ce que tu as fait. Donc en fait tu es une artiste. Pas encore accomplie certes, mais tu en es déjà une «

Il était rare que j’enchaîne les mots avec autant de passion. Et pourtant, ils coulaient de ma bouche comme un torrent inarrêtable, prêt à tout pulvériser sur son passage, je ne pouvais me contenir. J’avais toujours sous les yeux, posé par terre, son oiseau éléphant, qu’elle avait soigneusement découpée avec un bout d’os, typique d’une Kaguya. Pourquoi faire simple quand on pouvait s’extraire les os et les rendre tranchant ? Elle m’informa que son milieu naturel serait le vrai monde, dans lequel elle aimerait se cacher. Intéressant. En fait elle m’exprimait pleinement qui elle était.

« Je dois avouer que ce n’était pas forcément le genre de réponse auquel j’aspirai. Mais tu as réadapté l’exercice afin de m’exprimer qui tu étais. Et ça, c’est encore plus productif. Je pense que ma création ne sera d’aucune utilité, on pourra en reparler plus tard mais pour l’heure elle n’est plus nécessaire. » D’un geste de la main, je fis disparaître la sculpture toile en terre. La toile fut perdue.  Inutile.

« Alors, tu as donc choisi de faire un oiseau éléphant. Cet oiseau, je suppose que c’est celui auquel tu t’associes. Je ne sais pas de quelle espèce il est, ni quels sont ses caractéristiques. Mais ça, c’est à toi de voir si tu veux me le dire ou pas. C’est très personnel comme démarche je suppose. Comme un artiste qui ne veut pas dévoiler son œuvre préférée. Tu es parfaitement libre. Mais même si tu ne veux pas me dire réfléchis-y. Ce ne pourrait que t’être intéressant je suppose. J’ai moi-même peint mon autoportrait un jour. C’était… édifiant. »

« Ensuite vient l’éléphant. Quel animal fascinant. Tout le contraire de la légèreté de l’oiseau. Un animal lourd, lent. Il y a une vieille expression qui dit : Comme un éléphant dans un magasin de la porcelaine. En gros, ne pas être à sa place, risquer de tout casser, de tout détruire à chaque instant. Je le mets en lien avec le fait que tu ais posé ton oiseau éléphant par terre en me disant que tu aimerais qu’il vive dans ce milieu naturel, le monde qui nous entoure. L’utilisation du verbe aimerait. Cela signifie qu’il n’y arrive pas. »

« J’ai l’impression que tu me parles de toi. Petit oiseau qui n’est pas à sa place dans sa place car différent, mais qui n’a qu’une envie, celle d’être accepté. C’est fort ce que tu as transmis comme émotion pour quelqu’un qui n’est pas une artiste. »

« Mais pardon, peut-être que je m’emporte et que je vais trop loin. Je te prie de ‘m’excuser si je t’ai offensé… »
Hana
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Mar 12 Fév - 4:12
Koyuki écarquilla les yeux. Elle ne se serait jamais attendue à ce genre de réaction. Non seulement Kami ne semblait pas outré par sa façon de classifier les gens, mais plutôt il la trouvait gravement intéressante. C’était du jamais vu pour elle, si bien qu’elle ne savait pas du tout comment réagir. En fait, qu’elle lui ai attribué le rôle de perroquet semblait le ravir. Normalement, les autres personnes étaient plutôt en colère d’être limitées ou comparées à un oiseau. Lui, non.
Quand il lui demanda si toutes les explications qu’il venait de donner étaient les bonnes, elle se retrouva bien conne. Mais elle ne se voyait pas ignorer la question alors qu’il semblait aussi ravi d’avoir décortiquer son mode de communication avec le monde extérieur. Koyuki était en passe d’avoir son premier vrai ami, elle ne voulait pas le décevoir. D’un autre côté, l’amitié reposait sur un principe d’honnêteté. Enfin, c’est ce que les livres disaient. Donc si elle lui mentait, ça reviendrait à créer une illusion et pas à avoir un véritable ami. Alors elle ne pouvait pas se défiler. Elle était obligée de lui dire la vérité.

« Je n’en ai aucune idée. Je n’y réfléchis jamais. Je passe simplement tous les oiseaux que je connais dans ma tête, et j’en choisis un parce qu’il me rappelle la personne sur laquelle je me concentre. Je ne suis pas capable de te dire si ce que tu dis est vrai. Même si d’un point de vue strictement logique, ça semble tenir la route. »

Et des oiseaux, elle en connaissait ! Elle ne savait pas grand-chose d’eux, sinon des idées reçues ou les grandes lignes de ce qu’elle pensait être leur personnalité. Mais Koyuki avait dévoré de nombreuses encyclopédies à leur sujet quand elle avait réalisé qu’elle pouvait appréhender le monde extérieur par leur biais.
Et ce que la jeune femme avait toujours cru être sa seule voie pour regarder le monde autrement que par un regard neutre, un moyen d’avoir un avis et d’émettre un jugement sur autrui, ou simplement des tentatives d’identifier les individus … Kami, lui, voyait ça comme une forme d’art. Elle était terriblement gênée, en vérité. C’était sans doute parce qu’elle n’était pas habituée à ce débordement de passion. Encore moins quand il était dirigé à son encontre. Personne n’avait jamais essayé de deviner ce qu’elle pensait ou de savoir de quoi était faite sa vision du monde.

Elle ne pouvait pas le laisser parler tout seul. Donner le change. Son raisonnement était logique, malgré tout ce que pouvait penser Kami. Mais si elle ne lui donnait pas, elle reprenait la confiance qu’elle avait placé en lui en lui avouant pour les oiseaux. Ce n’était pas envisageable.

« Si je te suis bien, tu penses que le fait d’avoir des difficultés à voir le monde, mais essayer quand même par tous les moyens en sa possession, c’est être un artiste ? »

Elle marqua quelques secondes de pause. Koyuki cherchait à agencer ses mots en adéquation avec sa réflexion. Mais elle se livrait un peu de trop en les formulant de cette manière. En plus, elle était naturellement méfiante quand il s’agissait de relation sociale : sa famille lui avait souvent prouvé que ce n’était pas facile de converser avec elle et que les autres avaient tendance à fuir.

« Pour te dire la vérité, je ne suis pas sûre d’être d’accord. En fait, ce serait dommage. Parce que ça fermerait l’art à ceux qui n’ont aucun mal à s’exprimer. Je pense qu’il faudrait trouver une définition plus générale. C’est peut-être une petite partie d’une définition plus globale, plutôt, non ? »

Attendez. Koyuki s’interrompit pour réaliser que Kami avait presque réussi à la persuader elle-même que son point de vue sur le monde était celui d’un artiste. Après tout, il n’avait peut-être pas totalement tort.

« Mais est-ce que l’art peut ne pas avoir du tout de composante technique ? Je pense que tout le monde en a le potentiel, car chacun a sa vision du monde. Mais l’art, ce serait plutôt de parvenir à la retranscrire en quelque chose de beau … non, de puissant. Oui, cette définition-là me parle d’avantage : moi je pense que l’art, c’est être capable de représenter sa vision du monde et de lui donner une puissance, une âme. »

Pour être honnête, avec elle-même cette fois, Koyuki avait du mal à comprendre que c’était elle qui venait de prononcer ces mots. Certes, elle s’était appuyée sur ceux de Kami afin de procéder à sa façon et de construire une phrase qui lui convenait. C’était un protocole très robotique … mais comme rarement dans sa vie, pas que. Il y avait une intonation. Pas dans sa voix, mais dans ses paroles. Non, plus elle y pensait, et plus elle réalisait que c’était la toute première fois. Mais elle se débattait au fond d’elle-même : en cet instant, elle aurait voulu pouvoir être heureuse, et se libérer des chaines qui l’entravaient. En fait, elle était entre une envie implacable de félicité, et une immense frustration de ne pas pouvoir l’avoir. Elle était en cage, et cette conversation le lui faisait réaliser de plus en plus.
Et la frustration continuait de s’accumuler sans qu’elle puisse rien y faire : elle ne pouvait ni être joyeuse, ni pleurer de ne pas pouvoir l’être. Elle était triste sans pouvoir l’être. Mais il n’y avait aucun moyen qu’elle le signale à son interlocuteur …

Heureusement, il se concentrait maintenant sur ‘son œuvre’. Là, par contre, ce fut facile de reprendre son train de pensée habituel, jusqu’à en oublier ce qu’elle venait de ressentir. Puisqu’il lui demandait, et c’était plus simple pour elle, de simplement lui dire à quel oiseau elle correspondait. Et ce que signifiait son dessin, aussi.

« En fait je n’avais pas d’idée pour les animaux. Alors j’ai pris un oiseau, sans penser auquel précisément, parce que c’est le premier auquel j’ai pensé. L’éléphant, c’est à cause de cette dame là-bas près du porche, en train de fumer. Elle est grosse. Alors j’ai pensé à un animal gros. Je suis désolé. Cependant, si la vérité n’était pas celle-là, la tienne semblait plausible quand même. Tu es très doué pour inventer des théories, j’aimerais pouvoir faire pareil. »

« Par contre, tu es la première personne qui ne m’ignore pas à cause de ma façon d’être. Alors ça ne me dérange pas de te dire à quel oiseau je me sens ressembler. J’ai toujours voulu être une hirondelle, c’est mon objectif. Alors en attendant de le pouvoir, je suis une hirondelle avec une aile cassée. »


Koyuki coulissa légèrement la hanche pour se placer de profil, et lui montrer le bandeau qu’elle portait sur le bras, et le tapoter du bout de l’index, pour signifier son appartenance aux ninjas.

« Mais le monde est ce qu’il est. Alors même une aspirante hirondelle doit vivre en faucon pour pouvoir survivre. »

Le fait était que Kami aussi portait un bandeau de ninja. Ce détail n’avait pas échappé à Koyuki, c’était juste que jusqu’ici elle n’y avait accordé aucune importance puisque leur conversation ne s’y prêtait pas. Mais elle était réellement intéressée, maintenant.

« Et toi ? Pourquoi un perroquet doit-il vivre en faucon, lui aussi ? »

C’était étrange, et les sentiments qu’elle aurait voulu ne pas réprimer étaient contradictoires. Mais ce qui était certain, c’est que cette situation était nouvelle pour elle. Elle n'avait jamais autant parlé avec quelqu'un, parce que jusqu'ici c'était inutile et qu son esprit pragmatique ne voulait pas insister. Mais là, elle pouvait communiquer avec quelqu’un dans son langage à elle, sans se retenir. Parce qu’il cherchait réellement à la comprendre. Alors elle ne se privait pas, surtout qu’elle apprenait énormément de choses. Et elle sentait que si le monde était peuplé de personnes comme lui, son aile serait soignée depuis bien longtemps.
Koyuki Kaguya
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Mar 12 Fév - 19:07
Ainsi, les références aux noms d’oiseaux n’avaient aucune signification particulière, juste une liste qui défile, et elle s’arrêtait à un qui lui parlait. Elle fonctionnait à l’instinct énormément. Je comprenais parfaitement pourquoi elle disait que les gens ne parvenaient pas à la cerner. Même pour moi c’était compliqué. Mais j’appréciais ce moment d’échange. Comprendre l’autre, c’est ce qu’il y a de plus fascinant. Dommage que la plupart des gens n’aient rien d’intéressant à apporter. Mais elle, elle était vraiment fascinante. Elle ne rejetait pas mon interprétation en bloc, elle disait qu’elle n’en savait rien.

« Tu sais. Ne pas savoir n’est pas une mauvaise chose. Si je dois me référer à la peinture, je ne sais pas encore totalement ce que je veux dire, vers où je vais. Je me cherche. Et en me cherchant dans mon art, je me cherche moi-même. Toi aussi tu es entrain de te chercher. Bientôt je pense que tu auras les réponses à tes questions. Si tu en as. Mais tu finiras par mieux te comprendre cela ne fait aucun doute. Et ça passera par ce genre de discussion justement. »

Je devais faire attention à ne pas dépasser mon statut, nous ne nous connaissions que très peu, et pourtant je l’analysais déjà comme je pouvais analyser une œuvre, ce pouvait être mal interprété. Mais cette discussion devenait passionnante. Elle tourna ensuite sur un sujet de désaccord. Koyuki ne comprenait pas vraiment ma pensée. Il est vrai que je n’avais pas été spécialement clair pour le coup, et c’était dommageable. Je devais éclaircir ma position.

« Concernant la notion d’artiste, je comprends le fait que tu trouves ma remarque déroutante. Maos je ne suis pas sûr qu’on la prenne de la même façon. Quand tu comprends avoir des difficultés à voir le monde, je ne parle pas que pour des gens en particulier. Je pense que chaque individu ne comprend pas réellement le monde qui l’entoure. Pourquoi est-ce qu’un jour il pleut, et l’autre il fait grand soleil. Des bases de recherches montrent que c’est l’eau qui s’évapore. Mais est-ce qu’on sait vraiment plus loin que cela ? Personnellement moi non, mes connaissances s’arrêtent ici. Alors, je me fais ma propre interprétation. C’est en ça que je pense que chaque individu qui se questionne, qui trouve des solutions est un artiste. Donc oui en soit on peut estimer que c’est la part d’une définition plus globale. »

Il en allait de même pour la place de la technicité dans l’art. Nos avis divergeaient. Elle prétendait ne rien y connaître, pourtant, le débat était proche de deux spécialistes d’arts. Elle se sous-estimait grandement.

« Pour le côté technique, pour moi il est secondaire. Il y a des gens considérés comme des artistes, et pourtant leur technique n’est pas spectaculaire, voir même ils n’en ont pas du tout. Par exemple, je pourrais te citer un artiste assez réputé, Kasimiru Malebitechu, qui a fait une œuvre du nom de Carré blanc sur fond blanc. L’œuvre, je suppose que tu la visualises assez bien. Et bien techniquement parlant, c’est le néant. On apprend à faire des carrés dès le plus jeune âge. Et peindre blanc sur blanc, il n’y a aucune réelle complexité. Et pourtant, le message que l’on peut comprendre est grand : le côté absurde de l’art. Tout n’est pas que retranscription, c’est également des messages. L’art n’est pas que figuratif, loin de là. Je ne sais pas si tu vois où je veux en venir. »

Sa réaction à mon analyse de son œuvre me surprit cependant. Ainsi elle n’avait quasiment pas réfléchi à ce que je lui avais demandé de produire. Elle s’était contenté d’observer son environnement. Je ne m’attendais pas à ça. Et pourtant, encore une fois, je ne pouvais m’empêcher de penser que cela m’en apprenait beaucoup sur elle.

« Est-ce que c’est parce que tu n’as pas pensé à quelque que ça ne m’exprime pas qui tu es ? Quand tu t’habilles, tu ne réfléchis pas forcément, et pourtant on peut en apprendre beaucoup sur ta personnalité. Tu portes beaucoup de noir, et tu es assez monotone, ça se marie bien, peut-être ne l’as-tu pas réfléchi ainsi. Après tu peux trouver mon interprétation absurde, il n’en reste pas moins que c’est ce que moi je comprends de toi à travers ta production. Mais il ne faut surtout pas le prendre mal ! »

Cette fois, elle se mit à me parler d’elle-même. De quel oiseau il s’agissait. Elle se livrait. C’était une chose très intéressante pour une personne qui paraissait au premier abord aussi renfermé. J’appréciais sa démarche.

« Une hirondelle. C’est un bel oiseau. L’oiseau qui annonce la fin du froid et le début du renouveau. Encore une fois, je ne peux m’empêcher de faire des liens avec ce que je disais tout à l’heure. Si tu ne sais pas encore qui tu es, ce que tu veux être, ça correspond avec cette notion de l’hirondelle à l’aile cassée. Quand tu sauras vraiment quel est ta voie, alors peut-être te sentiras-tu hirondelle à part entière. »

Maintenant, je devais parler de moi. Est-ce que j’avais vraiment envie de me prêter à cet exercice ? Pas spécialement. Mais elle, elle l’avait fait. Je devais donc lui rendre la pareille. Après tout, j’avais l’impression que je pouvais lui faire confiance. Et ce n’étaient que des faits facilement trouvables, je ne prenais pas de réels risques.

« Pourquoi est-ce que je suis obligé de devenir un faucon ? C’est une longue histoire. Disons que je n’ai pas vraiment eu le choix. Mon père à moi, si tu ne l’as pas reconnu avec mon nom de famille, on pourrait dire que c’est un casoar. Un être violent, malsain, sadique. Il m’a laissé tout un tas de marques sur le corps. Regarde ce bras. Brûlures, cicatrices. Dis-toi que c’est identique sur la quasi-totalité du corps, malheureusement. Enfin, ce n’est pas très important, mais peut-être est-ce pour ça que je ne recherche pas le beau à tout prix. Mais c’est une autre histoire. Quoi qu’il en soit, ce père aimant, a été tué lors du combat mené entre Shuura et l’Impératrice. Je ne sais pas les circonstances exactes, et je prends ça comme un soulagement. J’avais alors 8 ans. Dès lors, j’ai été placé en famille d’accueil, ma mère n’étant pas présente pour m’élever. J’ai été baladé de gauche à droite. Puis on m’a intégré l’académie. Je n’avais pas le choix. J’étais pupille de la nation, donc je devais juste faire ce qu’on me disait. Alors maintenant je paie ma dette. Et une fois que ce sera fait, alors je pourrais être moi-même.
Hana
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Jeu 14 Fév - 5:36
Koyuki commençait à perdre pieds dans la conversation. Elle ne s’ennuyait pas, bien au contraire : c’était la première fois de toute sa vie qu’elle aimait discuter avec quelqu’un. C’était plutôt qu’elle commençait à saturer : cela faisait beaucoup d’un coup, et son cerveau, qui était sur marche, menaçait dangereusement de passer sur arrêt. S’être autant livrée aurait pu ne pas être un problème en soi : elle appréciait la compagnie de Kami, et elle le considérait déjà comme son ami. Mais cette introspection un peu forcée commençait à trouver ses verrous, et elle était incapable de les ouvrir. C’était très fatigant mentalement parlant. Surtout que pour toutes les questions artistiques, qui secondaient leur échange, elle n’avait pas réellement d’avis et se contentait d’en construire un en se basant sur de la pure logique, ce qui lui demandait une gymnastique neuronale intense, et participait grandement de son épuisement.

Heureusement elle pouvait se raccrocher à deux choses : le fait que Kami prenne la peine d’employer son langage à elle, ce qui l’aidait à garder la tête hors de l’eau. Et qu’il consente enfin à parler de lui, ce qui relâcha son attention et lui permis de redevenir enfin un simple spectateur, et d’écouter sans plus se contraindre à réfléchir.
Ca, elle pouvait encore le faire. C’était plus facile. On lui trouvait toujours un grand talent pour écouter, surtout qu’elle ne donnait, ensuite, pas son avis inutilement et se contentait de quelques mots, ou de rien du tout. Bien souvent, c’était plus efficace pour la personne que Koyuki ne pouvait l’envisager, elle qui se contentait de ne pas réagir et de dire des phrases de circonstances, en interprétant ce qu’elle entendait.

Alors le père de Kami était un casoar. Elle l’imaginait sans aucun problème. Et elle ne l’enviait pas du tout. Il lui arrivait d’éprouver une pointe de regrets en pensant à son enfance, et au fait que personne ne l’a jamais comprise. Ses frères et sœurs aussi lui tapaient dessus. Mais c’était lors de combats martiaux et réglementés, pour apprendre. Ce n’était pas de la violence, ou de la cruauté. Elle n’était pas du genre à relativiser, mais elle essayait, afin de mieux comprendre le calvaire de Kami. Mais puisqu’elle ne l’avait jamais subi elle-même, se mettre à sa place relevait de la pure hypothèse. Une fantaisie, qui n’avait aucun sens. Elle retint donc l’essentiel : le casoar avait dû le faire souffrir. De là, la nouvelle de sa mort sembla être une délivrance. En quelque sorte, le perroquet avait réparé son aile cassée ce jour-là. Le fait qu’il puisse montrer ses cicatrices prouvaient que cette blessure, elle aussi, avait en quelque sorte cicatrisée, et qu’il avait pu reprendre son envol. Sans trop savoir comment le lui dire, elle était contente pour lui. Finalement, tout était bien qui terminait bien.

Cela lui rappelait cette légende dans le Kami-no-Michi. Il existait un certain équilibre, et rien n’était totalement mauvais ou totalement bon. Si les choses arrivaient, c’étaient à cause de conséquences. De ce fait, le Jigoku, que les Cinq appelaient Enfer, n’était pas réellement une punition pour les êtres qui mourraient. Il était plutôt une sorte de balance. Afin de purifier son âme en vue de la réincarnation, il fallait en ôter tout le déséquilibre.
Mais ce processus n’était pas propre au monde des onis : il commençait ici, dans le monde réel. Et Kami avait en quelque sorte vécu cette expérience. La balance avait jouée en sa faveur, alors qu’elle s’était moquée de lui pour les premières années de sa vie.
Elle espérait pour lui qu’elle continuerait d’être équilibrée jusqu’au Jigoku. Ainsi, il n’aurait ni à souffrir dans une vie, ni dans l’autre, et il pourrait directement rejoindre le cycle éternel.
Koyuki ne croyait pas réellement à tout cela, mais c’était le meilleur parallèle qu’elle ait pour lui souhaiter le meilleur. Alors elle l’utilisait, même si elle ne le dirait probablement jamais à son ami.

Finalement, elle ne sut trop que dire. Son histoire n’était ni si triste, ni si mauvaise. Et à une histoire équilibrée, ne correspondait ni le réconfort, ni l’encouragement. Koyuki n’avait pour ainsi dire aucun mot à lui offrir. D’autres ce seraient peut-être targués du fait qu’ils le comprenaient, mais elle ne le plaignait pas, ou tout du moins plus, et ne l’enviait pas plus. Elle se contenta donc de hocher la tête, et de commenter le chemin qu’il prenait plutôt que le passé qu’il venait de lui raconter.

« Moi, celui que j’ai rencontré aujourd’hui, c’est quelqu’un qui arrive déjà à être lui-même. Ne te laisse pas avoir par l’apparence de faucon que tu as dû prendre. »

Au moment où elle se demandait si c’était suffisant, une sonnerie retentit. Trois petits bruits aigus, ni plus ni moins. La Kaguya sortit son téléphone de sa poche, pour regarder qui lui envoyait un message. Surtout que ce n’était pas une habitude chez elle. Lorsqu’elle lut, ses yeux se levèrent légèrement vers le haut, comme si elle réfléchissait. Puis, une discrète illumination. Une petite ampoule en fin de vie, tout au plus. Elle venait de se souvenir.

« Je suis désolée, j’ai oublié que j’étais en patrouille. Et j’ai déjà dix minutes de retard pour remettre mon rapport … On se revoit une autre fois. »

Elle partit, sans plus de cérémonie. Koyuki n’était pas très attachée aux longs au revoir. Et elle n’était pas non plus du genre à manquer un rendez-vous quand on lui avait donné une heure précise, au contraire, elle suivait toujours à la lettre toutes les instructions qu’on lui donnait. Ce qui rendait compréhensible le fait que l’académie s’inquiète de ce qu’elle soit en retard. Ca devait même leur paraître aberrant.
Tout en s’éloignant, elle répondit rapidement qu’elle arrivait et que tout allait bien, et partit au petit trot de la placette où se trouvait la fontaine.

Comment se souviendrait-elle de cette rencontre ? Eh bien, comme d’une parenthèse très plaisante. Et elle espérait aussi qu’elle reverrait le peintre : il était quand même son seul ami qui n’ait pas été contraint de l’être par les circonstances.
Koyuki Kaguya
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Sam 16 Fév - 11:45
Koyuki resta sans répondre à mon long discours. J’espérais ne pas l’avoir froissée et qu’elle n’avait juste rien à dire à ce propos. La conversation avait pris une tournure inattendue pour la situation. Deux inconnus se livrant, ou plutôt un analysant l’autre et soi-même, au détour d’une création artistique. Voilà qui me plaisait vraiment.

Mais la conversation coupa court. Koyuki devait retourner à son poste de mission, après qu’un son vint interrompre notre discussion. Dommage, j’aurai encore pu parler avec cette jeune femme pendant de longues minutes. Mais la beauté du moment était aussi dans son aspect éphémère, décroché de toute réalité, à l’écart de nos vies respectives. Je n’eus même pas le temps de lui dire de dernier mot, que déjà elle filait rejoindre ses supérieurs, collègues, ou qui que ce soit d’autre.

Je repensais à la dernière remarque qu’elle m’avait faite. Est-ce que j’arrivais réellement à être moi-même ? Rien n’était moins sûr. Je n’avais aucune certitude sur ce qui me poussait à rester dans l’armée. J’avais présenté cela comme étant un devoir, une sorte de retour à ce que l’Empire m’avait offert. Mais ce n’était pas tout à fait vrai. J’avais désormais atteint la majorité, je vivais seul. Qu’est-ce qui me poussait à rester ? La sécurité ? La crainte de voler de mes propres ailes ? Dans ce cas, ce n’était pas elle, mais moi l’oiseau à l’aile cassée.

« Au final, décider de sortir peindre ce matin aura été une décision importante… Que peut-être je n’aurais pas dû prendre. » murmurais-je en regardant nos créations à Koyuki et à moi.

Je restais quelques instants à observer l’oiseau-éléphant jonchant sur le sol, les résidus de ma création sur la terre en miette par terre, ainsi que la toile que j’avais donné à Koyuki pour lui prouver qu’elle était une artiste. Elle était désormais inutilisable, la forme de l’oiseau-éléphant découpé avec précision grâce à sa phalange d’index trônant au centre, comme ayant pris possession de cette toile.

Je fus interrompu dans mes pensées par l’arrivée d’un messager.

« Genin Kami Seisen. Vous êtes attendu dans deux jours précisément pour un match d’exhibition dans l’arène de l’académie de Taki. Celui-ci aura pour objectif de montrer aux étudiants un combat de shinobi tout juste sortis de l’académie, afin de leur montrer le niveau vers lequel ils devront tendre. Votre adversaire sera Mikeru Aburame. »

« Très bien. »

Alors comme ça, la réalité nous rattrapait très vite. Je devrais remettre à plus tard mon introspection. Je devais préparer ce combat. Même si l’idée de me battre ne me plaisait pas, j’avais des ordres. Et si je pouvais ne pas me ridiculiser en gagnant, ce n’en serait que mieux. Je pris mes affaires, et retournai à mon domicile.

[Fin. C’était cool !]
Hana
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Sam 16 Fév - 12:21
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