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|  Mar 30 Avr - 11:55 | | Pas imposant. Il n’a compris ce que je voulais dire. Enfin, ce n’est pas très grave, puisque de toute manière ce jugement que mes mauvaises habitudes ont émiées appartient au passé. Mais c’est révélateur : il n’a pas l’habitude de juger les gens sur leur apparence. Comme quoi, son ouverture d’esprit sur le sujet est plus grande que la mienne. Je me targue d’être intelligent, parce que je le suis, mais là nous avons une preuve que tant que je m’accroche à ce genre de manies et que je n’arrive pas à en décrocher, je ne peux pas avancer. C’est peut-être même l’essence du problème : sauver les apparences, c’est ce qui m’empêche d’aller de l’avant dans bien des domaines.
« Ne t’en fais pas. Même si ça ne m’avait rien apporté sur le plan personnel, l’académie m’a payé pour l’enseignement. Comme une sorte de professeur remplaçant, si tu préfères. Donc ce n’est pas comme si j’aurais pu perdre mon temps. De plus, mon entrainement est au point mort ces derniers temps. Je cherche de nouvelles possibilités, mais c’est plus dur que je ne le pensais. Donc j'avais du temps pour tenter quelque chose d'inédit. »
En même temps, depuis mes débuts de ninja, j’ai toujours tout maîtrisé très vite. Du coup, je me retrouve à un point où mes facilités ne suffisent plus, où il faut aller plus loin. Et notamment, choisir une autre spécialisation pour parfaire ma panoplie. Et sur ce point précis, je n’ai pas encore d’idée fixe, et donc je suis à la traine. Toute l’avance accumulée sur les autres Genins pendant toutes ces années s’étiolait lentement. Il n’y a qu’à voir Kai ces derniers jours : il a rattrapé mon niveau en Ki Taijutsu. Ce genre de petit plus n’est plus seulement réservé à moi, désormais. Bon, en même temps j’ai face à moi le même genre de spécimen que moi. Dur à la pâte et bosseur. Je suis quand même prêt à parier que dans les autres équipes, il n’y en a pas des dizaines. J’ai encore un peu de marge de manœuvre. Mais quand on vise l’excellence, il ne faut pas trop prendre son temps non plus.
Kai ne connait donc pas plus de membres du clan Uzumaki hauts placés que ça. Dommage. En même temps, ils sont nombreux, donc quelque part c’est logique. Il mentionne quand même avoir croisé Masamune. Cet homme est une énigme pour moi, mais aussi un modèle. De grandes ambitions, un pouvoir certain, mais il faut voir ce qu’il en a fait ! Avec de l’argent et de l’influence, il a simplement rendu le monde meilleur qu’il ne l’est. Je l’admire beaucoup. En fait, si j’avais pu choisir une personnalité dans l’Empire pour me guider sur la voie du ninja, c’est sans doute lui que j’aurais choisi. Je n’en suis pas à avoir des étoiles dans les yeux, ce n’est pas mon genre. Mais je respecte beaucoup cet homme et ce qu’il représente.
Ce qui est plus surprenant, et ce que je comprends des paroles de Kai, c’est qu’il a plus ou moins abordé les arts ninjas par le biais du Fuinjutsu. C’est une approche très particulière.
« Je vois. Ca explique ton application et ta faculté à suivre scrupuleusement des instructions, tout en voyant les aboutissants derrière. C’est parce que tu pratiques le Fuinjutsu depuis l’enfance … C’est formateur, c’est évident. Certains diront que ça n’apprend pas le travail de terrain. Mais après tout, comment aborder le terrain sans de bonnes bases théoriques ? Je ne comprendrais jamais ces ninjas qui se jettent tête baissée dans la mêlée, sans penser aux conséquences ou à se préparer efficacement avant. Si tu veux mon avis, je pense qu’ils ne sont pas du genre à faire long feu. »
Il me parle ensuite du clan Aburame. C’est vrai, c’est le nom que j’ai choisi. J’aurais pu prendre celui de mon père, mais j’ai toujours voulu garder celui-là. Déjà, parce que même si en terme de politique il est moins grand, il possède tout de même du prestige, et il est plus à même de m’ouvrir des portes dans le monde shinobi. Mais aussi, sentimentalement, parce que je me suis toujours senti plus proche de ma mère que de mon père, tout simplement. L’héritage, les responsabilités. Ca ne m’avait pas rendu plus amical avec lui, contrairement à cette enfance désormais très lointaine.
« J’ai quitté les terres du Nord à dix ans, donc je ne garde presque pas de souvenirs du clan Aburame. J’en ai fait partie, mais en devenant ninja de l’Empire, on renonce plus ou moins à l’appartenance au clan. Peut-être pas radicalement, mais comme les clans du Nord prônent la neutralité, il est difficile de continuer à entretenir des relations avec là-bas dans ces circonstances. Mais ma mère y habite toujours. Je la vois peu, mais c’est mon seul vrai lien avec le clan Aburame. »
« Quant à comment … Je suis le fils de Kensei Jimpachi. Tu dois connaître les entreprises pharmaceutiques Jimpachi, j’imagine. Quand j’ai eu dix ans, il m’a rapatrié dans l’Empire pour me donner une ‘éducation digne de ce nom’. Je suis devenu shinobi parce que ce qu’il voulait faire de moi ne me plaisait pas. Me faire un nom par moi-même, et fonder ma propre légende, ce genre de choses. Je ne sais moi-même plus très bien pourquoi, à vrai dire. Mais j’avais besoin de me construire. C’est comme ça que j’en suis arrivé là. »
Quelque part, j’ai l’impression que nous suivons des voies contraires. Kai perpétue une tradition qui lui parait être la bonne, tandis que moi je fuis un héritage que je n’approuve pas. J’ai bien sûr omis de lui parler de certaines choses qui me dégoûtent dans les activités paternelles. Et qui m’ont réellement éloigné de lui. Mais ce n’est pas le moment de sortir des dossiers pareils. Ceux-là, je les garde contre mon père au besoin.
Comme notre commande est arrivée, j’adresse une prière à Inari, déesse des moissons, pour le repas, et à Dôjin, la mère nourricière, et je me mets calmement à manger.
Finalement, c’est peut-être un point commun de plus. La voie que je suis, c’est celle de mon clan d’origine, après tout. Ils ont été fondés en tant que clan ninja, avant de se retirer des affaires du monde.
« J’imagine que ce n’est pas un objectif très élaboré. Et toi, qu’est-ce que tu attends de la vie de ninja ? » | Eizaburo Aburame Chuunin  Messages : 150
Date d'inscription : 28/02/2017
| | |   | Mer 1 Mai - 13:06 | | Un salaire versé par l'Académie ? C'est vrai que j'aurais pu m'y attendre, après tout, c'est par elle que je suis entré en contact avec Eizaburo. Ce qui me surprend plus, c'est d'apprendre qu'il peine à avancer dans son entraînement. Vu la pertinence des exercices qu'il avait élaborés, je me serais plutôt attendu à ce qu'il soit capable d'appliquer ces méthodes à lui-même. Mais comme il le dit très justement, il a probablement fait le tour de ce qu'il est capable de faire grâce à ces exercices, ce qui expliquerait pourquoi il a décidé de prendre sur son temps pour me former.
Quelque chose d'inédit, c'est vrai que nous semblons être assez différents dans nos styles, même si nous sommes entrés en contact avec le monde des shinobis de la même manière : en suivant les enseignements de nos clans respectifs, ceux-ci se transmettent des secrets très différents.
Le fuinjutsu pour mon clan, qui repose sur des générations d'expertise, de recherches et d'expérimentations, scrupuleusement transmises pour être peaufinées et donner ce pour quoi les Uzumakis sont connus aujourd'hui. Et pour les Aburame, leur lien ancestral avec des espèce d'insectes connues d'eux seules, un savoir que j'imagine très secret, et donc l'application est radicalement différente des sceaux de mon clan.
C'est vrai que nos formations ont été très différentes, et nous ont en quelque sort modelés en tant que shinobi, ou en tout cas, ont été déterminantes dans la manière dont nous avons appris à apprendre.
"C'est vrai que le fuinjutsu force à acquérir certaines qualités, j'ai d'ailleurs la comparaison dans mon entourage proche avec mon frère aîné, qui lui n'a commencé à apprendre le fuinjutsu que récemment. Le moins qu'on puisse dire est qu'il n'a pas la même rigueur, même s'il compense cette lacune sur d'autres aspects.
Pour ce qui est de l'aspect peut-être un peu trop théorique de cette spécialité, je dois bien avouer que c'est assez vrai, ça m'a d'ailleurs joué quelques tours lors de mes premières mission. Heureusement, l'expérience permet de combler les lacunes en matière de connaissances pratiques. Et puis, c'est un défi intéressant, de réussir à trouver des manières d'utiliser le fuinjutsu de manière efficace dans le feu de l'action.
D'ailleurs, c'est quelque chose que mes ancêtres ont appris à faire avec brio, et je compte bien suivre leur exemple."
Je ne m'attendais pas à ce que Eizaburo s'ouvre comme ça sur son passé, d'autant plus qu'il ne m'a pas l'air particulièrement joyeux. Être forcé de quitter son clan, pour vivre d'une manière radicalement opposée, en suivant des principes dans lesquels il ne se retrouve pas, ça n'a pas dû être facile. Pas étonnant qu'il ait décidé de s'écarter de la vie que son père lui avait programmée, pour suivre sa propre voie, plus proche des valeurs qu'il avait acquises auprès de son clan, dans lesquelles il se reconnaissait. Ca me fait un pincement au coeur quand il me dit qu'en tant que shinobi de l'Empire, il ne peut rendre visite à sa famille que très rarement, à cause de la neutralité de celle-ci. C'est quelque chose que j'ai du mal à me représenter, moi qui ai toujours été aux côtés de ma famille.
Alors que nous discutions, notre plat arrive. La présenation est très soignée, rien à voir avec ce à quoi je suis habitué, des moris soba, accompagnés d'une sauce épicée dont l'odeur me fait venir l'eau à la bouche. J'imite la prière de Eizaburo avant de commencer le repas, plus par politesse que par habitude, et je commence à déguster mon plat. C'est absolument délicieux, presque envoûtant, et je serais resté presque captivé pendant tout le repas sans la quastion de Eizaburo.
"Pas un objectif très élaboré ? A mon avis, tu fais ce que tu penses être juste, et tu es animé par une volonté de te construire toi-même, différent de ce que le monde attendait de toi. C'est un objectif tout à fait louable.
Quant à moi, eh bien, quand je suis entré à l'Académie, c'était pour suivre les traces de mon frère, et surtout de mon oncle, qui est en quelque sorte un modèle pour moi. Ca n'allait pas beaucoup plus loin que ça : devenir comme lui, et m'ouvrir un maximum de portes pour progresser en fuinjutsu. Mais, avec le temps, je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas que ça. Être le meilleur de tous, avec les spécialités que je pratique, je ne pense pas que ce soit un objectif très réaliste, même si j'estime ne pas être un shinobi ridicule. Par contre, porter l'idéal de paix de l'Empire, être capable de mettre fin aux conflits qui existent avec les pays voisins, et pouvoir assurer la sécurité du plus grand nombre de civils, ce sont des choses qui me parlent."
| Kemonaru Akishino Genin  Messages : 307
Date d'inscription : 13/06/2018
| | | | | Jeu 23 Mai - 16:41 | | Je sens dans ses paroles et son ton que Kai a une vraie passion pour son Fuinjutsu. Ce n’est pas seulement le fait d’être né Uzumaki qui a fait de lui un utilisateur de sceaux. Il aime vraiment ce qu’il fait, et il cherche à devenir meilleur pour lui-même avant de le faire pour sa famille ou son clan. Il est tombé au bon endroit et a trouvé ce dont il avait besoin dès sa naissance. Je l’envie un peu, même si moi je n’ai pas la fibre scientifique comme il semble l’avoir. J’aime accroître mes connaissances, mais c’est avant tout dans un but de perfectionnement de soi, et pour être préparé théoriquement a beaucoup de situations. C’est plus général. Un moyen, et non une fin comme pour ça l’est pour lui.
Le repas arrive à ce moment, aussi je ne rebondis pas plus en avant sur la question. Cela tombe plutôt bien, car je ne vois pas ce que je peux ajouter à tout ça. J’ai appris que mon ancien élève possède beaucoup de points communs avec moi, mais je commence à cerner nos véritables différences. C’est déjà bien de savoir tout ça.
Comme d’habitude, la nourriture est excellente et savoureuse. Ce n’est ni le restaurant le plus cher de Shi, ni le plus abordable cependant. Mais la qualité du service et le contenu de celui-ci sont tous les deux irréprochables. Je ne me lasse jamais de déguster leurs plats, à chaque fois que j’y viens c’est un pur bonheur gustatif. Et pourtant, les mets ne semblent pas si élaboré ! La cuisine ici a juste l’art de perfectionner le simple pour en faire quelque chose d’inaccessible ailleurs.
Le repas est animé de nouveau, par Kai qui me dit qu’il trouve mon objectif louable. Je ne sais pas trop quoi lui répondre. C’est toujours agréable d’être compris par un pair, mais je ne vois pas comment réagir à cela.
Heureusement, il coupe court à mon questionnement en me parlant de son propre nindô à lui, et de ce qu’il projette de faire en tant que ninja. Un modèle. Être bon dans ce qu’il fait. Jusque-là rien de surprenant, et rien d’inattendu vu ce qu’il m’a dit jusqu’ici. J’ai moi-même mon propre modèle en la personne de Masamune Uzumaki. Quelqu’un de modeste qui a tracé un chemin de grandeur, et redorer tout le blason de son clan par ses propres décisions et initiatives. Un homme de qualité et digne de respect comme il y en a peu au sein de l’Empire. Peut-être pas de ma famille, mais je peux comprendre la nécessité d’avoir un modèle à suivre. Et bien qu’on ne puisse jamais le suivre avec exactitude, au moins cela donne-t-il l’exemple requis pour savoir que nos propres objectifs ont déjà été atteints par quelqu’un. Et donc qu’on peut nous aussi les atteindre en s’en donnant les moyens. Puis viendra l’éternelle question d’égaliser, surpasser, ou demeurer pour toujours un ton au-dessous. Les trois pouvant amener au contentement, cela dit.
La suite est un peu plus étonnante. Porter l’idéal de paix de l’Empire et protéger les civils. C’est plus modeste, mais aussi plus honorable. Je m’essuie la bouche avec ma serviette, pour me donner contenance et réfléchir à cela. Qu’en est-il de ma propre position sur le sujet ?
« Je pense comme toi que l’idéal de paix de l’Empire est fabuleux. Utopique, peut-être. Mais si le monde entier est sous l’égide d’une seule et même nation, alors il deviendra possible de travailler à supprimer la guerre des pages d’histoire. Après tout, depuis que l’Empire existe, les conflits internes se résument principalement à l’Aile du phénix. Qui est une résultante de la terrible guerre avec Shousan. Si l’Empire parvenait à ses fins … ce serait merveilleux. Je ne pense pas qu’il y arrivera. Mais je pense qu’il vaut mieux se battre pour un idéal impossible à atteindre que pour de mauvaises raisons. Et si notre pierre à l’édifice, c’est de protéger des civils et de garantir, au moins, la paix à l’intérieur de nos frontières à défaut de pouvoir les étendre … C’est déjà très bien. »
Je semble songeur quelques instants.
« Notre Empereur est un homme bon et efficace. Il veut perpétuer une œuvre fondamentale, et nous amener cette paix dont tu parles. Mais as-tu déjà vu ou connu notre ancienne impératrice ? Je me souviens l’avoir vue une fois sur les terres du Nord, quand j’étais petit. Une visite diplomatique. C’était une personne incroyable. Malgré ses erreurs, elle a fait naître une nation sans précédent. J’espère que l’Empereur Kensei réussira à la perpétuer. Seulement contrairement à elle, il n’y arrivera jamais seul. Mais si nous l’aidons, il n’y a pas de raison. J’espère qu’il est vraiment tel que je l’imagine. Suivre un homme comme ça, ça me parle à moi aussi. »
Mettre fin aux conflits avec les pays voisins … Mon visage s’assombrit.
« J’ai récemment rencontré des pirates et un ninja du pays de la neige. Crois-moi, la paix dans cette direction est un vrai défi. Je ne sais pas comment on va y parvenir. Mais à mon avis la diplomatie est à exclure. Nous sommes tellement … différents. Et pas dans le bon sens du terme. Les ninjas de la neige sont totalement différents de nous. Nous ne sommes pas des tendres non plus, j’en conviens. Mais l’écart dans nos tempéraments … je doute qu’on puisse résoudre ce conflit autrement que par une guerre franche et violente. Pour Suna … Je ne sais pas quoi penser de tout ça. Mais l’Aile a fait du mal, beaucoup de mal. Même sans leur leader ils continueront à en faire. Le chemin de la paix est pavé de guerres. J’espère quand même qu’on pourra donner à nos enfants un monde dans lequel elle règnera. Si le sang est sur nos mains, peut-être qu’ils n’en auront plus à verser … » | Eizaburo Aburame Chuunin Messages : 150
Date d'inscription : 28/02/2017
| | | | | Sam 25 Mai - 18:27 | | Eizaburo semble partager ma vision de l’Empire. Ça me conforte dans mon envie dans le servir, non pas que j’aurais douté s’il avait pensé autrement, mais savoir qu’un confrère partage ce point de vue et cette vision avec moi ne peut que me rendre heureux. Comme Eizaburo le dit, c’est peut-être un idéal utopique, inaccessible, mais il a le mérite de nous donner un but, une ligne à suivre. Après tout, il faut au moins viser la lune pour apprendre à voler.
L’Impératrice Nanaki. Je n’ai jamais eu la chance de la voir, même si je connais tout de son histoire, et de ce qu’elle a accompli. C’est tout simplement la plus grande héroïne de l’Empire à mes yeux, une personne si fabuleuse qu’il est impossible d’espérer l’égaler. Bien sûr que l’empereur Kensei aura besoin de nous pour suivre la route qu’elle a tracé, et si Eizaburo m’affirme que, comme moi, il est prêt à le suivre, je suis certain que nous sommes loin d’être les seuls à adhérer à cette vision.
Les autres villages ninja. Je ne me suis jamais vraiment penché sur leurs cas.
« Les ninja du pays de la neige… A vrai dire, je n’ai jamais rencontré de ninja étranger, ni beaucoup de civils d’ailleurs. J’ai quand même entendu ce qui ce dit sur ceux de Yuki, qui sont réputés pour leur violence. On les décrit presque comme des monstres. Vu ce que tu me dis, j’imagine que cette image n’est pas si éloignée de la vérité. Je dois t’avouer que ça m’inquiète… Je ne pense pas être tout à fait prêt pour la guerre. Enfin, en tant que médecin, je serais sûrement capable de rester loin des lignes de front, pour soigner les blesser. Mais je n’ai pas envie de voir mes compagnons blessés pour autant. »
Le village de Suna, il ne fait pas beaucoup de bruit en ce moment, mais je ne me sens pas pour autant à l’aise lorsque Eizaburo le mentionne.
« Si le village de Suna est l’héritier de l’Aile du Phénix, ça risque d’être encore plus difficile pour moi. Aucun doute qu’ils frapperaient loin derrière les lignes de front, cherchant à atteindre les civils et les hôpitaux. Je ne pense pas être encore assez fort pour faire face à ça. »
Je m’arrête quelques temps. Ce n’est pas le sujet de conversation le plus joyeux il faut bien l’avouer. Et je ne pense pas avoir eu l’air très encourageant. Cependant, je ne pars pas non plus perdant sur ce sujet. Je me rends compte que mes paroles pourraient donner cette impression.
« Enfin, je compte bien combler ce problème. Devenir plus fort pour être capable de faire face à une attaque, voire à une guerre, c’est aussi pour ça que j’ai voulu faire cet entraînement. Être capable de protéger la paix, de la défendre. »
Je n’ai plus grand-chose à dire sur le sujet. A vrai dire, je préfère éviter de parler d’éventuelles guerres pour l’instant. Pas seulement parce que je ne pense pas y être encore prêt, mais aussi parce que nous sommes entre collègues, à fêter un entraînement réussi. C’est une soirée qui se doit d’être joyeuse, et je compte bien sur le dessert qui arrive pour aller en ce sens. | Kemonaru Akishino Genin Messages : 307
Date d'inscription : 13/06/2018
| | | | | Ven 31 Mai - 7:54 | | Le dessert fait une entrée remarquée. La maison ne se moque pas de nous. C’est un immense gâteau incrusté de fruits confits, et dorée dans une crème sans doute pas bonne du tout pour le régime. Je suis d’autant plus reconnaissant que je sais pertinemment que celui-là ne figure pas sur la carte. Ils l’ont fait spécialement pour nous, une attention que je ne suis pas du genre à oublier. Avant de partir, je ne compte pas oublier un généreux pourboire pour le cuisinier.
Tandis que nous attaquons cette pièce maîtresse de notre repas, la conversation sur la guerre se termine. Kai n’a jamais croisé de ninja étranger, alors. Je dois bien avouer que ce Jounin de Yuki a été ma première expérience en la matière, et que je n’ai donc que peu d’avance sur lui. Mais oui, il m’a semblé très différent de ce que peuvent être les ninjas de l’Empire. Et l’affronter ne fut certainement pas une partie de plaisir … Enfin, trop de mauvais souvenirs à l’instant n’est pas la bonne idée, aussi je mets tout ça de côté. Je n’ai pas fini de les recasser et de trouver des solutions pour que la prochaine fois se déroule autrement.
Pas encore assez fort pour faire face à ça. La guerre. Je fixe longuement Kai. C’est sûr qu’il est plus mâture que ce dont il a l’air. Son niveau d’apprentissage et sa soif d’apprendre sont bien supérieurs aux autres Genins que j’ai pu croiser. Malheureusement, ça ne suffit effectivement pas pour les dangers auxquels les ninjas sont amenés à faire face.
« Je me souviens d’une phrase, dans un livre de Takeda Shingen. C’était un stratège plutôt célèbre, qui officiait au pays du fer. Un samouraï. Il parlait beaucoup de Bushido, notamment, mais ce n’est pas ces lignes de réflexion-ci qui sont vraiment intéressantes. Un peu trop … Fanatiques, je trouve. Bref. Il a dit que les guerriers, que ce soient des samouraïs ou des ninjas, ont tous un point commun : nous côtoyons la mort. Chaque jour de notre existence. Elle plane autour de nous, prête à saisir nos ennemis, ou alors à nous saisir nous-mêmes. Un grand guerrier, selon lui, c’est quelqu’un qui apprend à vivre avec elle à son côté. A en avoir conscience. Parce qu’alors, lui appartient le choix de l’éviter, ou de la laisser le prendre. C’est une réalité dont l’acceptation nécessite un immense courage, et elle sépare les vrais guerriers de ceux qui ne font qu’illusion de l’être. »
Je prends une deux cuillérées du gâteau. Bon sang, ce que c’est bon.
« Si tu veux mon avis, personne n’est assez fort pour faire face à ça. C’est une fois qu’on y est confronté qu’on sait si on est prêt ou pas. Pas avant. C’est une voix bien dangereuse qu’on a choisi en devenant ninjas … »
Et une voie jonchée de sacrifices. Nous allions probablement beaucoup perdre sur notre route. Des personnes, mais aussi des fragments de notre humanité. Et de notre talent, de notre force, va dépendre la quantité de choses que nous devrons sacrifier. Les moins préparés y perdront tout simplement la vie. Le sacrifice ultime qu’on peut offrir à une cause. C’est le genre de choses qu’on ne nous dit pas de cette manière à l’académie. Je trouve que leur façon de le présenter n’est pas assez crue. Mettre sa vie au service de l’Empire, c’est bien trop vague.
Petit à petit, le gâteau s’épuise. Il faut dire, la faim a beau diminuer, ce sont des journées bien chargées que nous laissons derrière nous. L’estomac prend grand soin d’emmagasiner quelques réserves, cette fois … Heureusement, les ninjas font de l’exercice physique régulier. Enfin, les bons. Parce que nous allons avoir des poignées d’amour à brûler, après tout ça.
Je jette un coup d’œil sur ma montre. Il commence déjà à être plutôt tard.
« Bien. Je suis ravi d’avoir pu discuter un peu avec toi. Je n’imaginais pas trouver quelqu’un avec qui j’ai autant de points communs parmi les autres Genins. Mais je me lève tôt demain : je crois qu’il est grand temps pour moi de me consacrer à mon propre entraînement. J’ai quelques idées, et il me faudra un esprit alerte pour bien les exploiter. »
Je me lève.
« Pour le repas, ne t’en fais pas, je t’ai invité, alors je te l’offre. Et ne veille pas trop tard. Il va te falloir un peu de temps pour récupérer de cet entrainement … un peu extrême. J’espère que la maîtrise du ki te sera utile dans tes prochaines missions. A plus. »
Je fais un signe de main à l’intention de mon jeune camarade, puis me dirige vers le comptoir. Je dépose quelques pièces, indiquant que c’est pour le cuisinier. Un Eizaburo paie toujours ses dettes. Après un repas comme ça, hors de question de ne pas manifester mon contentement.
Bien, il est temps de quitter cet établissement. J’ai besoin de dormir un petit peu, maintenant. | Eizaburo Aburame Chuunin Messages : 150
Date d'inscription : 28/02/2017
| | | | | Sam 1 Juin - 18:55 | | Le dessert est à l’image du reste du repas : tout simplement délicieux.
Alors que nous le dégustons, Eizaburo rebondit sur le sujet de la guerre. Réaliser et accepter que nous frôlons la mort en permanence. Comme il le dit, c’est quelque chose de très difficile, mais qu’il faut bien être capable de faire si l’on veut prétendre se battre pour quelque chose. Il faudra bien que je finisse par m’y faire aussi, l’entraînement ne fait pas tout.
Je reste songeur suite à la remarque de Eizaburo. Puis, ne sachant quoi le répondre, je me concentre plutôt sur le gâteau. Il est peut-être un peu lourd, mais après les privations de ces derniers jours, c’est exactement ce qui me fallait. Sans parler du goût, qui est un luxe que j’avais presque oublié, en seulement deux jours.
Les pensées ne se bousculent pas dans ma tête. A vrai dire, la faim étant apaisée, c’est la fatigue qui prend le relais, et je me sens bien incapable de me détacher de mon repas pour tenir une conversation.
Eizaburo doit sûrement s’en rendre compte, puisqu’il se lève, concluant notre repas.
« Ravi aussi d’avoir pu échanger avec toi. A vrai dire, je suis aussi surpris que toi, à première vue j’aurais plutôt pensé que tu te contenterais simplement de l’entraînement. Comme quoi il ne faut pas toujours se fier aux apparences. »
J’imite mon collègue alors qu’il se lève.
« Merci beaucoup. Effectivement je ne pense pas faire long feu ce soir. En tout cas je te souhaite un bon entraînement, en espérant que tu aies des résultats aussi convaincants que les miens ces derniers jours. Salut. »
Je lui rends son signe de la main en le regardant s’en aller, puis je me décide à sortir également, non sans laisser moi aussi un pourboire, évidemment bien moins conséquent que celui de Eizaburo.
Arrivé chez moi, aucune surprise : je m’écroule sur mon lit, et je ne suis même pas certain de ne pas m’être endormi avant d’atterrir. | Kemonaru Akishino Genin Messages : 307
Date d'inscription : 13/06/2018
| | | | | Sam 1 Juin - 19:26 | | Kai/Eizaburo : 35 xps
Eizaburo : +40 drâkes | Shinsetsu Tsubazame Medic / Ninja  Messages : 551
Date d'inscription : 13/02/2017
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