Chasses aux branques [Mission rang C]

« Bande de chiennes. »

Je crache sur le visage d’un brigand KO. Il est à moitié dans le ravin qui a défoncé l’endroit où vient de se mettre sur la gueule. Un beau bordel. Il y a des cartes partout. Surtout dans les brigands. Il y en a dans leurs orifices naturels, mais elles leur en ont aussi créés des nouveaux. Le terrain a morflé ses grands morts aussi. Tectoniquement parlant, il est cassé.
Le mec évanoui ne me répond pas. Je frappe du pied dans sa tête, pour voir. Un craquement sinistre me répond : je crois que je viens de le tuer sans faire exprès.

« Merde. Gyan, je viens d'en crever un. L’autre garage à bites, elle a donné un pourcentage de pertes ? »

Le garage à bites, en l’occurrence, c’était Megumi Yokota, notre supérieure. Une Jounin. C’était elle qui choisissait les missions pour nous et qui nous donnait nos ordres. En vrai, elle n’était pas méchante. Mais à chaque fois que je la voyais, ou que je l’imaginais, j’avais envie de lui défoncer la gueule. Je supportais mal sa façon de nous regarder avec gentillesse comme si on n’était des gamins un peu paumés. Et ce que je supportais encore moins, c’était qu’elle nous mette une branlée quand on dépassait les bornes. Quelqu’un d’aussi con qui nous maitrisait aussi facilement, jamais je n’arriverais jamais à l'accepter.
Et son surnom ? Simple, elle avait une histoire d’amour différente par semaine. Trop bonne, trop conne. Elle enchainait les amourettes, ça finissait toujours mal. Et ça nous retombait sur la gueule à chaque fois.
C’était elle qui nous avait envoyé à la chasse aux trous du cul. Comme si le sien ne suffisait pas pour tout le monde, il fallait qu’on lui en ramène dix de plus. Ca manquait tellement de mecs à Taki qui lui étaient pas passés dessus, elle voulait refaire le plein.

« Grblblb … A … L’…aide… »

« Ta gueule. »

Un nouveau coup de pied. Putain de merde, encore un.

« Euh, Gyan … »

On se comprend d’un seul regard avec le bro. Faut qu'on bouge si on veut garder quelques prisonniers à ramener.
Et on se met en route, en suivant les brigands qui s'enfuient, de loin, à dos d’écureuil géant. La routine, quoi. Même si ce con de Kyuto fait mal au cul quand il court. J’en revenais toujours pas quand j’y repensais, de comment Gyan avait convaincu la descente de lit à poils roux de nous porter sur son dos pendant tous nos déplacements. Au début, c’était juste les missions, mais à chaque compliment, plus de concessions, et finalement on allait acheter notre pain à la boulangerie à dos d’écureuil. Enfin, quand le boulanger ne nous livrait pas à l’hôtel avant d’ouvrir sa boutique : l’avantage quand la plèbe te doit du pognon. Surtout quand c’est du pognon que tu lui as volé, puis prêté avec des intérêts. Et le pire, c’était qu’il nous remerciait encore.
C’était pour ça que j’avais besoin de mon frère : il n’y avait que lui qui arrivait à dire ce genre de compliments. Et on se compensait en quelque sorte.

En suivant la rivière de pisse qui nous séparait des bandits, on finit par arriver devant leur repaire. Une caverne moche à crever. Gyan se tourna vers moi.
Nous annoncer ? J’adresse un sourire au frangin. La meilleure partie dans toutes les missions, c’était celle-là. Je m’élance en avant, plein d’inspiration. Je me sens poète, ça tombe bien. Je repousse une mèche de cheveux rebelle, puis je me campe solidement sur mes appuis pour crier, de sorte à être sûr qu'ils nous entendent à l'intérieur.

« Hé, Jean-Foutre, ramènes ton cul ! Ta sœur m’a dit que t’étais là ! C’était hier soir, pendant ma séance de spéléo ! »

C'est quoi ce bordel ? C'est la question que Noporou se pose depuis qu'il voit arriver des membres de son groupe arriver au pas de course criant comme ceux à qui ils piquent leur argent. C'est à rien y comprendre. Pourtant ils n'ont été envoyé que pour un petit pillage dans une ferme du coin. Un manque de nourriture qui commençait tout doucement à mettre tout le monde sur les nerfs. Normalement ils ne visent pas dans le si petit, mais là depuis une semaine ils ne faisaient que la fête. Autant dire que l'alcool et la nourriture commençait à voir le fond. Sans parler de ces deux filles sur qui ils avaient mis la main dessus. Elle commençaient tout doucement à avoir les hanches déboîtée.

Noporou : C'est quoi ce bordel ?

L'homme le plus baraqué de la grotte, ce qui n'est pas totalement vrai mais il l'aime le penser, se redresse alors que le premier criard arrive dans la grotte. Du sang lui coule de la tête mais il n'a pas l'air en très mauvais état.

Ozuru : Chef ! On est dans la merde ! Y a deux ninjas qui nous sont tombés dessus alors que l'on se rendait à la ferme ! Ils ont déjà pas mal dégommé nos troupes !

Noporou : Et c'est seulement deux personnes qui te mettent dans cet état ? il crache à terre Vous venez avec moi, on va régler le cas de ces nabots. On s'en prend pas à mes hommes comme ça !

Trois autre personnes se lèvent, ils rejoignent le chef qui se tient un peu en retrait.

Noporou :Tu fous quoi Ozuru ? Tu crois vraiment que tu vas rester ici ? Tu vas venger tes frères oui ! Quand à vous, vu que vous êtes que des chiffes molles vous allez vous occuper des blesser s'il en arrive. Sinon, prenez les armes avec nous.

L'homme au visage percé attrape une masse appuyée contre le mur. Si des connards veulent s'en prendre à ses hommes ils vont voir de quel bois il se chauffe. Il faut un nouveau pas en avant alors qu'une voix retenti dans la grotte. L'un de ces petits fils de pute se permet de l'insulter ? Très bien, c'est cette voix qui va d'abord en prendre plein la gueule. Noporou fait signe à l'un des hommes qui marche devant lui de prendre l'une des femmes qui jonche le sol. Elle gémit mais est déjà trop faible pour se débattre.

Tous six arrivent vers les fouteurs de trouble. Des gamins ? Rien de plus ? C'est ce deux petits cons qui ont fait tout ce bordel ? Popuri lance la femme un peu plus loin, elle s’écrase lamentable sur le sol. Son sol raclant la roche de la grotte.

Noporou : En parlant de sœur, je crois que j'ai retrouvé la tienne petite merde. il recrache, il parle pour les deux, ne sachant pas quel raclure a plus de couille que l'autre Bientôt tu pourras nous appeler tonton !

Xamodi : Ouai bien dit chef !

Le groupe est prêt à en découdre. Ils ont beau être que des brigands, ils n'en sont pas moins con. Rester en groupe est hors de question, par contre protéger la tête de l'hydre l'est bien plus.