Examen n°5 : Eizaburo Jimpachi

Un examen de ninja supérieur se doit d’être préparé avec minutie. Vérifier qu’aucune information n’a filtré sur les réseaux sociaux est une première étape. Evidemment, pour l’instant, ce n’est pas le cas Les organisateurs sont de hauts représentants de la hiérarchie impériale, ils n’ont rien laissé au hasard. Et puisqu’aucun candidat n’a encore terminé l’examen, impossible d’avoir la moindre fuite pour se préparer en conséquence. En ce cas, une préparation plus générale est de mise. Bagage de techniques, équipement, état de forme. Tout doit être absolument calculé pour être optimal.
Je pourrais bien entendu attendre les premiers résultats afin de me faire une meilleure idée de ce qui m’attend, mais ce serait une moins bonne option que ça en avait l’air : l’examen était déjà un raccourci en soi. Une fois devenus ninjas supérieurs par ce biais, se faire une place parmi eux ne serait pas facile. Parce qu’il était moins légitime que d’être sélectionné pour ses hauts faits en tant que ninja, sur le terrain réel. Alors si en plus je prenais la peine d’utiliser des méthodes me facilitant l’examen, l’intégration serait encore plus dure. Lors de cet examen, la réputation aurait donc une place prépondérante. Être parmi les premiers promus, c’était important.
De plus, rien ne permettait d’affirmer que les candidats pourraient nous donner de réelles informations utiles après leur passage. Les épreuves pouvaient être différentes, changées à chaque fois, ou alors ils pouvaient ne pas s’en souvenir. Les possibilités étaient multiples et le jeu n’en valait pas la chandelle. Mieux valait s’y rendre dès maintenant.

Aucun signal de départ ne me fut donné. Devant la porte des souterrains, un Anbu se contenta de me donner une feuille et d’attendre que je la remplisse. Mais dans ma tête trottait un doute : est-ce que l’examen ne pourrait pas déjà avoir commencé ?

** Cette feuille peut très bien être un simple référencement. Ou alors, un moyen de nous présenter à ceux qui voudront peut-être nous recruter en cas de réussite. Comme l’examen se passe à huit clôt, cela veut peut-être dire qu’ils n’auront aucune information sur notre passage. Ou alors, que ces informations peuvent être utilisées contre nous et que remplir cette feuille est déjà une épreuve. Après tout, on peut imaginer que l’opposition de cet examen, ce sont les personnes qui le font passer. Avant une mission, on ne donne pas des informations vraies à un ennemi. On ment pour le tromper. Alors si je mentais sur cette feuille, ne serait-ce pas légitime ? **

Il fallait bien avouer que la possibilité d’être recruté sur la base d’un mensonge ne me plait pas du tout. D’un autre côté …

** Il y un avantage à avoir un nom célèbre. Je suis déjà connu, et probablement également dans les institutions qui recruteront ceux qui réussissent l’examen. Alors si je mens, ça n’a aucune importance, ils sauront que je l’ai fait. Je ne prends pas beaucoup de risques en donnant de fausses informations. L’excès de prudence est une qualité pour un ninja. Surtout pour un stratège, qui se doit d’être minutieux. Dans le pire des cas, l’épreuve que je suivrais sera mal adaptée à mes compétences. Mais est-ce si grave ? De toute manière, je ne sais pas ce qui m’attend. En mentant, j’ai plus à gagner qu’à y perdre. Oui, ça me parait plus censé. **

Du coup, j’érige de moi un profil de bourrin, pratiquant d’un combat rapproché très éloigné de mon style réel. Je pousse même le vice jusqu’à utiliser le nom de mon père plutôt que celui de ma mère. Un nom clanique est une source d’informations de premier ordre, je ne dois pas l’exposer sans savoir à quoi m’attendre. Dans cette logique, on ne pourra pas me reprocher d’avoir falsifié ces papiers. Et dans le pire des cas, mieux vaut demander pardon que permission. Je crois être dans une démarche d’examen alors il vaut mieux que je fasse comme s’il avait déjà commencé.
Ce qui vient corroborer ma théorie, c’est ce qui suit. Une fois le papier rendu, l’Anbu m’ouvre simplement la porte et me laisse entrer dans le tunnel. A nouveau, aucune indication sinon un règlement très général. Pas de top départ. C’est encore plus évident qu’on ne m’en donnera pas et cela me conforte dans ma théorie : ce papier a de grandes chances de faire partie de l’épreuve d’une façon ou d’une autre. Je m’engouffre donc dans le tunnel de pierre, convaincu d’avoir agi avec astuce et de m’être mis en valeur.

Ce tunnel débouche, quelques mètres plus loin, sur une salle arrondie. Une porte à chaque point cardinal semble indiquer qu’ici sera le lieu de ma première épreuve de l’examen. Ou tout du moins, sa continuité.
Je prends quelques minutes pour examiner la pièce. Le piédestal au centre de celle-ci semble avoir un mécanisme. Et chaque clé sur celui-ci est marquée d’un symbole identique à une des portes. Tout semble clair. On nous laisse choisir le critère d’examen de notre première épreuve. Je prends quand même le temps de faire un tour, et de chercher d’éventuels pièges. Je m’essaie aussi à vérifier si les portes sont bien fermées. Rien ne semble être dissimulé ou ne pas être ce que ça a l’air d’être. Bon. Je dois donc choisir entre quatre épreuves proposées. Un choix cornélien s’il en est.

** Il y a fort à parier que la porte de la Force soit une épreuve de combat. Je sais me débrouiller dans ce domaine, mais ce n’est pas ma spécialité. D’un autre côté, c’est peut-être aussi la meilleure manière d’exploiter les fausses informations que j’ai fournies. S’attendre à un adversaire utilisant le corps à corps et tomber sur un tout autre style pourrait me donner l’avantage dans cet affrontement. Toutefois, je ne souhaite pas me faire évaluer sur ma force de combat. Ce n’est clairement pas mon domaine de prédilection, et puis je n’ai pas plus envie de réussir cette épreuve que ça. Ce ne serait pas très stimulant, et donc cela affaiblit mes chances de réussite. Nous avons ensuite l’épreuve de l’esprit. Et celle de la souplesse. Ces deux épreuves englobent des centaines de possibilités, même si j’ai ma petite idée sur ce qu’elles sont chacune. En tous cas elles sont bien trop imprévisibles et ce ne sont pas non plus mes domaines de prédilection. En revanche, cette porte est bien plus stimulante. Un défi tactique. Voilà encore une épreuve dans laquelle mes fausses informations peuvent jouer en ma faveur. J’ai déjà tendu un piège, en avance, et cela pourrait m’aider. De plus, j’ai très envie de m’illustrer dans un domaine où je suis censé être bon. Arudoka-sempaï m’a pris en défaut à plusieurs reprises depuis que je fais partie de la stratégie. Il m’a permis d’aiguiser mon esprit, et m’a appris de nouveaux tours, qui m’ont à leur tour permis de mettre au point mes propres stratagèmes. Il est clair que je suis devenu bien meilleur, voire très bon, à ce jeu. Ca me parait être le choix le plus palpitant, et le plus adapté. **

J’espère juste que ce sera plus complexe qu’une simple partie d’échecs. Ce serait particulièrement décevant.
Bien, je ne vois pas ce que je peux faire d’autre. Alors autant se lancer. J’ouvre donc la porte de la Tactique.

Megabu se tient seul à l’intérieur de cette pièce. Il n’y a aucun élément de décor, juste une pièce entièrement vide de cinquante mètres carrés.
Il est en train de jouer avec des cartes, avec lesquelles il jongle. Il te regarde d’un œil, tout en surveillant ses cabrioles. Et ne t’adresse pas le moindre sourire. Malgré tout, il a l’air soulagé de voir quelqu’un entrer. Peut-être qu’il s’ennuyait ?
Alors que tu passes le pas de la porte, il s’arrête et range les cartes dans une poche intérieure à son armure.

« Bienvenue, Eizaburo Jimpachi. Ou plutôt devrais-je dire, Eizaburo Aburame. J’ai trouvé ton formulaire d’entrée extrêmement amusant. Et très instructif. Pour tout te dire, j’espérais que tu choisisses cette épreuve après ça. »

Toujours pas le moindre sourire. Il est gracile et adroit, mais semble quand même être quelqu’un de très froid.

« Bienvenue dans l’épreuve Tactique de l’examen supérieur des ninjas. »

Il écarte les bras, de manière théâtrale.

« L’intitulé de cette épreuve est extrêmement simple, tu vas voir. En réalité, il n’y a pas d’épreuve préparée. Tu dois la préparer toi-même. Et c’est moi qui devrait la passer. Choisis un critère important pour un ninja, et prépare-moi une épreuve dans la mesure de tes moyens. Si j’échoue, alors tu auras réussi Si je la réussis, alors je pourrais toujours juger de ce sur quoi tu pensais m’être supérieur. Oh, si je juge que ton épreuve n'a rien à voir avec les qualités que doivent posséder les ninjas, je me réserve le droit de la refuser. Donc ne te donne pas la peine de me défier à un concours de yodel, ce serait insultant ... Les cartes sont dans ta main : j’espère que ton jeu est bon ! »

L’épreuve s’ouvre sur l’apparition d’un homme. Il arbore le bandeau distinctif des Jounins. Je l’écoute calmement parler, conscient que dans l’antre de la Tactique, je risque peu de me faire attaquer par surprise. Et que c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai choisi cette épreuve plutôt qu’une autre.

D’entrée de jeu, il met à découvert ce que je pense déjà. Ma maigre tentative de tromper les examinateurs a été inutile. Ils possèdent déjà toutes les informations nécessaires sur nous, probablement plus que nos noms. Il est raisonnable d’envisager qu’ils savent quel genre de missions nous avons accompli, notre cursus, et ils ont probablement une excellente approximation de l’ensemble de nos capacités. Ce qui joue en ma faveur, c’est que j’ai montré très peu de nouvelles choses depuis mon retour du clan Aburame. Y compris lors du combat contre Kai dans l’arène. Beaucoup de mes nouvelles capacités n’ont pas encore été rendues publiques, donc l’Empire lui-même ne connait pas l’ensemble de mes capacités. Malgré la situation, l’effet de surprise est encore possible.
Je regrette un peu d’avoir fait enregistrer les techniques de boue que j’ai créées. Il aurait pu être utile dans cette situation d’avoir ces techniques de côté, pour surprendre l’opposition avec. Surtout qu’elles sont particulièrement inhabituelles. Mais là, c’est peine perdue.

L’homme ne se présente absolument pas. Mais c’est logique, une présentation m’aurait donné un surplus d’informations. Je récolte donc ce que je peux d’informations en surface. Par exemple, il joue avec des cartes. C’est peut-être une piste affirmant qu’il a les capacités des membres du clan Tejinashi. En admettant que les examinateurs aient notre curriculum, la mission à Hoto a été une preuve flagrante de mes faiblesses de chef d’équipe. Mettre un Tejinashi en face de moi, c’est une manière astucieuse de me déstabiliser. Cela ne fonctionnera pas, mais ce n’est pas bête, et c’est un piège invisible, tellement subtil qu’il convient à l’endroit où je me trouve. J’apprécie l’ironie, et la tentative. Cela démontre à quel point cet examen est bien ficelé.

J’écoute attentivement le contenu de l’épreuve. Ce qui me choque en premier, c’est la métaphore du jeu employée par cet homme. Un indice de plus sur une appartenance au clan Tejinashi, ou un simple leurre ?
Pour ce qui est de l’épreuve en elle-même, aucune limite de temps n’a été précisée, donc je dois pouvoir prendre celui qu’il me faut. C’est une très bonne chose, car il y a de nombreux paramètres à prendre en compte. Je dois créer une épreuve qu’il ne peut pas réussir, sur le critère qui me plait. Mais qui doit correspondre à un critère important pour un ninja selon moi. Cependant, aucune obligation de lui dire de quel critère il s’agit, d’après ses paroles. Ce serait même une erreur, puisque cela lui donnerait une indication sur le contenu de mon épreuve.
J’examine la pièce. Une porte de chaque côté, la précédente et la prochaine. Sinon elle est entièrement nue, il n’y a que nous deux dedans. Rien pour m’aider à construire mon épreuve, à ce que je peux voir.

« Je vous remercie de votre accueil. Je vais m’atteler de mon mieux à la tâche. »

Des paroles bien évasives, mais c’est aussi pour évaluer sa réaction, et la prise de temps que je peux me permettre. Surtout que, comme il ne bouge pas, je vais devoir préparer cette épreuve devant lui. Bien, je dois donc faire en sorte qu’il ne puisse pas percevoir tous mes agissements. Par la multitude et la discrétion.

[Activation du Kikaichuu, -10 chakra]

Comme il sait déjà pour mon appartenance au clan ABurame, je vais pouvoir utiliser sans me retenir mes insectes. Cela ne lui donnera pas d’avantage d’indices qu’il n’en a déjà. J’envoie mes insectes dans toutes les directions à la fois, afin d’examiner toute la pièce. Cela me permet aussi de faire office de leurres. Quant à moi, je fais semblant de faire la même chose, et je m’assure au passage d’avoir dans ma poche la clé de la porte qui se situe derrière moi. La clé de la tactique. Ceci fait, je ferme la porte sans tourner la clé dans la serrure. De sorte qu’elle soit toujours ouvrable. Et je me tourne vers Megabu afin de l’examiner plus attentivement.

[Les insectes inspectent la pièce de fond en comble]
[Un insecte se glisse dans la serrure de la porte derrière Megabu, afin de voir si elle est verrouillée]
[Eizaburo récupère la clé de la Tactique]
[Eizaburo examine l’équipement porté par Megabu, et essaie d’apercevoir des détails physiques remarquables, comme des sceaux par exemple]

Ce que me demande Megabu n’a rien d’étonnant, dans l’antre de la tactique : imaginer un plan. Seulement, j’apprends une partie essentielle de l’épreuve lors de la randonnée insectoïde : je n’ai presque aucune information sur celui que je dois vaincre. Je connais toutes les cartes que j’ai en main, mais je ne sais pas celles que lui possède.
De toute évidence, c’est un Tejinashi. Je ne connais que les membres de ce clan qui s’aventurent dans le monde des ninjas avec des cartes pour seules armes. Un JOunin digne de ce nom ne le ferait pas.

J’ai bien tenté de concevoir une tactique basée sur le fait que je possède la clé de la porte. Mais je ne crois pas qu’elle soit viable. En fait, je manque de trop de données. Je me souviens très bien des leçons d’Arudoka. Lorsqu’on a trop peu d’informations, on doit se replier. Pour en récolter d’avantage si on le peut, ou alors se replier tout court si on ne peut rien tenter. Dans ce genre de situation, c’est une meilleure idée de ne pas tenter le diable. La stratégie la plus logique, c’est de fuir dans le cas présent. Parce que la seule information que j’ai sur MEgabu, de concrète et assurée, c’est son grade : Jounin. Je suis Chuunin. La seule information que je possède me dit clairement que je suis moins fort que lui. Et je ne connais aucune de ses faiblesses, donc je ne peux pas le piéger efficacement. Si encore j’avais eu du matériel ou un décor approprié, mais ce n’est pas le cas. Je n’ai rien contre lui. Rien d’efficace.

Seulement, les leçons d’Arudoka concernaient des scènes de bataille. Donc de vie ou de mort. Là encore ma logique est simple et efficace : le danger de mort n’existe pas dans cet examen. Je n’ai aucune raison de ne rien tenter. J’ai peu à perdre et beaucoup à gagner. Je préfère réussir l’examen, bien évidemment. Donc je ne compte pas me précipiter.
Je ferme les yeux quelques instants, tout en réajustant mes lunettes sur l’arête de mon nez. Concevoir une stratégie, c’est imaginer la suite d’évènement qui nous mène à la victoire. Le constat est implacable : si je m’en fie aux pures données, je ne me vois pas gagner.
Les informations ne me permettent pas de concevoir une stratégie. Je rouvre les yeux. Je vais devoir réussir l’épreuve de la Tactique sans faire aucune stratégie. Tout simplement. Une tactique sans tactique. Et qui se base sur l’un de mes points forts. Sur quelque chose que je sais faire, et qui me donne une chance de gagner. Peut-être qu’il sera bon à ça lui aussi, ou peut-être pas. Je m’en fiche, si je pense à lui je n’arrive à rien de toute façon. Alors ma stratégie, ma tactique, n’en sera pas une. Je vais simplement faire quelque chose que j’aime faire et à quoi je suis bon.

Un léger sourire prend naissance sur mon visage, l’illuminant un bref instant. Il y a bien quelque chose qui correspond à ça. Et l’idée m’amuse énormément. Cela risque d’être très culoté comme démarche. Surtout face à un probable Tejinashi. Mais si je ne prends pas en compte ses capacités, et que je dois juger de qualités ninjas sans passer par les tactiques militaires … il a quand même quelque chose à quoi je suis bon. Et dans lequel j’ai beaucoup appris, il y a quelques mois. A l’académie j’ai été presque invincible à ça. Puis devenu ninja professionnel, les choses sont devenues plus complexes. Mon cousin Aburame, Mikeru, m’en a appris quelques ficelles qui vont pouvoir m’être très utiles.
Oui, c’est décidé. Ce terrain-là, je le connais. Reste à trouver les mots qui convaincront Megabu du bien-fondé de mon épreuve.

« J’ai fini de préparer les termes de l’épreuve que je vais vous proposer. Ce sera une épreuve d’adresse, et de créativité. Mais aussi une épreuve de force. En d’autres termes, une confrontation. Mais pas un combat frontal. Non. Voici comment nous allons décider de qui sera le vainqueur de ce duel. »

Je passe une main dans ma poche, et je lance un objet dans sa direction. Une balle. Une balle de shinoball. De mon sac, je sors une belle batte en bois bien reluisante.

« Nous allons nous affronter au shinoball. Ce sport a été créé pour s’amuser, et divertir le public. Mais il n’en reste pas moins le théâtre d’un duel entre deux ninjas, où l’utilisation de techniques est permise. Donc un vrai duel, sans avoir besoin de faire couler de sang, et avec des contraintes bien précises. Parfois, lorsqu’on élabore une tactique, on doit respecter certaines contraintes. Les règles du shinoball seront ces contraintes. Les connaissez-vous ? »

J’ajoute, avec un sourire entendu :

« Bien évidemment, nous n’avons qu’une seule balle et une seule batte. Alors nous allons aussi ajouter une autre contrainte : celui qui brise une batte parce qu’il lance trop fort, ou qui amoche la balle parce qu’il frappe trop fort, ou en utilisant une technique trop puissante, aura perdu immédiatement. En revanche, la pièce est petite. Si on touche le mur opposé, c’est donc un home-run, malgré la courte portée. Il va aussi falloir doser sa force. »

Voilà qui devrait limiter la seule donnée que j’ai en ma possession : la différence de puissance. Finalement, ma tactique n’est peut-être pas si mauvaise que ça … Reste à voir si cette épreuve n’est pas rejetée par Megabu. Mais c’est un Tejinashi. Un joueur. Probablement. Alors il me semble qu’il va être attiré par le jeu. Et s’aventurer sur ce terrain que je maitrise pas mal. Reste à espérer qu’il soit plus habile avec des cartes qu’avec une balle, ça reste une forme d’arme de lancer. Donc ce ne sera pas simple non plus. Seulement, quitte à avoir choisi une épreuve difficile, j’ai bien l’intention de m’amuser un peu, tout en mettant quelques chances de mon côté.

Comme les données me donnent perdant, le côté arbitraire et chanceux du shinoball me convient tout à fait. Je me le répète encore une fois : je n'ai vraiment rien à perdre.