Taverne du Lotus Blanc

Le plus grand soucis quand on est un enfant, et même quand on l'est depuis un peu plus de cent ans, c'est que l'on a un manque de recul totale sur tout ce qui nous arrive. Enfin, il serait plus juste de dire que l'on est plus enclin à se laisser porter par ses sentiments et ceci même s'ils datent. Même Nagomi ne peut échapper à cette dure réalité. Certes il n'y est pas aussi touché mais il ne peut que reconnaître ce point.
Quelques échangent de regards peu rassuré se mettent en place quand Kai aborde les secrets dont ils pourraient être porteurs. Cependant ça n'a pas l'air de le déranger plus que ça …
Tsuyu ne manque pas de lâcher un sacré soupire quand on lui demande d'apporter une serpillière. Il hésite durant un instant de simplement dire qu'il ne sait pas où elle se trouve, mais sachant qu'il s'y ai rendu un peu plus tôt dans la journée ça risquerait de mal passer. Il abandonne ses quatre fréres un peu étonnés à des niveaux de visualisation faciale différente qu'ils fixent l'adulte. Allant de la neutralité la plus totale au l'élèvement de sourcils. En effet, ils n'ont absolument pas compris où voulait en venir Kai … Alors qu'il se trouve au-dessus du bras, qu'ils évitent au maximum de regarder, un chakra rouge émane de ses mains. Rapidement celui-ci entoure le membre sectionné qui se désagrège petit à petit. Si au début c'est un peu lent les bruits, ça prend rapidement de la vitesse tout comme les bruits de … mastications ? De sussions ? … Impossible à dire, quoi qu'il en soit c'est du dégoût qui se lit sur chacun des visages, même Nago' ne peut contenir cette émotion. Le rictus est petit mais tout de même présent … En très peu de temps Kai a réussi à entacher l'image qu'ils ont de lui.

Tsuyu : Bhouuaaa … C'est dégueux ...

Il s'approche d'un pas un peu hésitant et tend le balais alors que le bras termine de disparaître. Cette technique est digne des plus grand assassins … Comment faire disparaître un corps en seulement quelques secondes … C'est fou.
Ils bombent rapidement le torse, toujours le visage un peu grimaçant, tentant de faire passer la pilule le plus rapidement en chassant cette image de leurs têtes mais tout en essayant de donner l'impression que ça ne les touche pas plus que ça.
Kai semble cependant un rien réticent à l'idée d'un affrontement ou tout du moins pas totalement convaincu par cette idée. Il ne dit cependant pas non.
Eichi fait un pas en avant.

Eichi : Il y a juste un soucis. Les membres du conseil, ou en tout cas surtout … eu … il se tourne vers Haru pour un peu d'aide Tsuki. Oui voilà merci Haru. C'est surtout Tsuki qui nous a demandé de rester dans l'enceinte du Lotus Blanc. il prononce ces deux derniers mot de façon très solennelle Et je nous vois très mal te faire notre démonstration ici. Il faudrait que tu te porte garant de notre sortie.

Nagomi : On s'est déjà suffisamment mis celle-ci à dos pour le moment. Si tu es d'accord on te suis Kai.

PV & Chakra:

Les quintuplés s'enfoncent vers le camp chacun en soi des sentiments bien différents. Sous la lueur des flammes bleues d'Aki et rossées pour celles du petit brun.
Haru est plus dans un mélange d'incompréhension et d'envie de faire demi-tour. Kai n'a jamais été mauvais avec eux et c'est tout aussi vrai pour aujourd'hui. Il a juste perdu le contrôle. Mais est-ce que c'est vraiment une faute ? Oui, répondre de cette façon à Nagomi, frôlant lui aussi avec la menace avant de l'alléger totalement. Faire naître une idée est déjà suffisant pour créer une peur. Surtout quand il s'agit de telles paroles. Mais est-ce que ce n'est pas anormal qu'il flanche de temps en temps ? Si, son passé est vraiment lourd, de quoi avoir les épaules s'écroulant parfois. Nago' a juste trouvé le point où appuyer.

Aki est dans un complexe entremêlement  un peu plus mature. De la peur qui commence doucement à se volatilisé. Lui est plutôt porté par une déception et une idée brisée. Ça se rejoint un peu mais ce n'est pas exactement la même chose. La première elle est plus globale, se propageant à tout le monde. Si même Kai peut agir de la sorte … En qui dans le camp peuvent-ils vraiment avoir confiance maintenant ? Manano aurait été quelques mois auparavant une réponse directe … Aujourd'hui rien n'est plus certain … Hana, il ne voit qu'elle répondant positivement à cette question ou en tout cas pour Haru et lui. Il n'y a aucune raison de douter d'elle.
La deuxième elle est vraiment précise sur le rouquin. L'image qu'il s'est faite de Kai se révélait fausse … N'est-il pas plus proche des histoires de son père ? Pas à ce point … Mais maintenant il comprend ce que Hikaru cherchait à expliquer au travers de ses dires. Jamais il n'a demandé à ce petit duo de ne pas fréquenter ce shinobi mais tout simplement de faire attention … Jusqu'ici il avait appris à ne plus prendre en compte cette directive.

Tsuyu lui n'est plus porté par la peur mais plutôt par la méfiance la plus totale envers l'humain. Kai ne fait qu'argumenter cette vision qu'il possède des hommes au sens large. Pourquoi une telle méfiance ? Déjà les antécédents familiaux, il n'a beau jamais avoir connu Sham il sait ce qu'il s'est passé. Et dans l'histoire c'est encore pire … Ce n'est que prendre les mauvais exemple je l'accorde mais c'est ceux que le bis-colore prend en compte.

Eichi est le plus difficile à comprendre, lui est tout sourire, une main dans une poche. Pour lui Kai n'est rien de plus que l'image qu'il se fait des hommes. Une personne instable est capable de certaines choses que l'on ne pourrait pas croire. Les quintuplés ne sont pas en reste sur ce sujet, mais ce n'est pas le sujet. Ils peuvent accepter quelque chose de leur part tout en refusant totalement d'une autre. En gros, eux y ont droit mais personne d'autre.
Pour sa part la peur a aussi totalement disparue. Laissant tout simplement place à une simple confirmation.

Comme toujours Nagomi lui est neutre et pourtant à l'intérieur il est fier de son coup. L'enfant à réussi à mettre en place ce qu'il voulait. Certes, ça ne s'est pas fait sans peur mais ça a tout de même fonctionné. Montrer le visage que Kai peut vraiment avoir est quelque chose qui lui semblait important. En entendant les histoire de Haru et Aki il s'est rendu compte qu'ils comptaient bien trop sur lui, ne pouvait pas remettre à cause de ceci en question ce qu'il pouvait faire. Briser l'image d'un héros ça permet de le remettre en place. Maintenant qu'il sait que le duo le plus connu est en pleine méfiance par rapport à ce qu'il peut faire il n'a plus besoin de s'inquiéter de ce point. Il n'y a plus qu'à laisse tout ceci se tasser un peu afin de voir la nouvelle vision qu'ils auront du rouquin.

Voilà une petite heure que la troupe est de nouveau dans la taverne du Lotus Blanc, chacun réfléchi silencieusement à ce qu'il s'est passé. Même Nagomi ne porte attention à rien d'autre mise à part son occupation du moment. Réparer le comptoir avec l'aide de Haru, ce sera donc un tout nouveau noir et blanc comme leur affinité Doton le permet.
C'est Fuki qui pointe le bout de son museau en premier, tous se crispent un peu à l'idée que Kai puisse emboîter le pas.

Aki : Tout vas bien Fuki ?

Le pas de Fuki se fait entendre au sein du camp alors qu’il émerge de la cavité où il avait passé les dernières heures avec Kai et les quintuplés. Un pas lourd, mais étrangement vif en même temps. Sur son chemin, comme toujours, les réfugiés ont tendance à s’écarter, l’air presque craintif car, même s’il a été présenté comme un ami par Kai, et a prouvé sa valeur à de nombreuses reprises, l’aspect de l’ouroboros reste intimidant pour les habitants du camp, toujours traumatisés par leurs expériences avec les monstres.

Malgré tout, il a appris à vivre avec, ou plutôt, ça ne l’a jamais réellement dérangé. A vrai dire, depuis la disparition de sa famille, Fuki a du mal à s’intéresser à la vie sociale, comme l’attestent les siècles qu’il a passés à vivre en ermite dans les montagnes de Chikyuu. Cela dit, depuis qu’il est avec Kai, il a réappris à apprécier la compagnie de certaines personnes. En l’occurrence, c’est en partie ce qui le motive à ce moment précis.

Haru et Aki, il a appris à apprécier leurs facéties, et, de la même manière que son protégé, il les aime, un peu à la manière d’un parent.
C’est tout autant pour cette raison que pour Kai qu’il se dirige vers la taverne du Lotus Blanc. Les derniers événements ont secoué son protégé, mais il ne doute pas que les enfants sont eux aussi sous le choc.
Ce n’est pas ce qu’il sait faire de mieux, mais l’ouroboros sait que c’est la meilleure chose à faire pour l’instant : il faut discuter avec les gamins, et s’assurer qu’ils tiennent le choc, en plus d’essayer de réparer les pots cassés par Kai.

Les quintuplés remarquent immédiatement l’arrivée de Fuki, et c’est Aki qui prend la parole le premier.

« Si tout va bien ? Malheureusement on en est loin. » Malgré le calme habituel de sa voix, une pointe de regret se laisse entendre dans la voix de l’ouroboros.« Avec ce qui s’est passé, je dois avouer que je m’inquiète pour Kai, et aussi pour vous. » Il s’adresse surtout à Haru et Aki. « Je voulais vous voir pour… Discuter, de Kai entre autres, mais surtout de savoir si vous allez bien. Vous aviez l’air effrayés dans la grotte, ce que je comprends. »

Ses intentions déclarées, Fuki s’installe au milieu de la pièce principale, non sans avoir refermé la porte derrière lui.

« Vous avez l’air occupés, j’espère que vous aurez un peu de temps à m’accorder. »

Tout le monde stoppe son occupation pour porter attention vers le nouvel arrivant. Au bout de quelques instants tout le monde retrouve la mobilité naturelle de son corps, ils ne sont plus sous crispations … Un reste de la peur qu'ils ont vécu. Pour Haru et Aki, voir l’Ouroboros parler autant montre à quel point la situation est grave. Jusqu'ici, ils avaient toujours cherché à rendre les rencontres avec lui les plus courte possible. Trop dangereux, pas à la manière dont une partie le voit au camp mais pour eux. Rester trop longtemps en contact avec un habitant de Chikyuu c'est prendre le risque de se trahir. Surtout quand il s'agit d'une famille pratiquement aussi vieille que celle des Kitsunes. Ils ne savent pas grand-chose sur la famille qu'il accompagnait jadis, juste des brides. Il y a des familles bien trop ancienne ayant foulées les terres parallèles d'Onogoro pour espérer pouvoir tout connaître sur le bout des doigts.

Haru : Bien sûr que l'on a du temps Fuki. Tu veux peut-être quelque chose à boire ? Manger ?

Si notre duo le plus connu commence à s’affairer ce n'est vraiment pas vrai pour les trois autres. Eichi est assis sur une table, les jambes dans le vide, large sourire sur ses lèvres comme toujours. Nago' lui reporte son attention sur le comptoir, quitte à ce qu'il y ait plus de pierres blanches que prévu. La venu de cette créature n'est pas ce qu'il avait prévu de base. Les liens que'Aki et Haru ont avec ce camp est bien plus fort qu'il ne l'avait penser … Il faut dire que le capital sympathie de ces deux là est vraiment énorme. Foutue capacité familiale à arriver à attirer l'attention sur soi sans qu'on ne le veuille.
Tsuyu lui se sert tout simplement un verre de jus de pomme.
Sans que Fuki n'est le temps de répondre à la question de Haru il arrive avec une coupelle d'eau. Ne sachant pas trop ce qui plaît vraiment au compagnon de Kai. Au moins, avec ça il ne risque pas de trop se tromper. Qui n'aime pas l'eau après tout ?

Aki : On va bien t'en fait pas pour nous Fuki. C'est plus sur le moment que ça a été ... il cherche un peu ses mots, pensif étonnant.

Tsuyu : Effrayant est plus juste. On ne réagit pas comme ça quand on est quelqu'un de normal. le visage de Haru fait volte face vers son frère, le foudroyant du regard à tel point que celui-ci lève les mains en signe de pseudo excuse, Eichi lui saute de la table, atterrissant doucement au sol

Haru : Je crois que tu devrais plus voir comment Kai va. Il n'allait vraiment pas bien quand on est parti.

Des échanges sont partagés entres les quintuplés. Tous comprennent rapidement ce que le blondinet et le noiret sont prêt à faire.


Tusyu se met de dos à tout le monde en activant le sceau.

Tsuyu : Ce n'est pas une bonne idée !

Aki : Si on te parle de quelque chose, est-ce que tu acceptes de n'en parler à personne ? Même Kai.

Eichi profite de ce centre d'intérêt pour s'éclipser dans la réserve. S'en étant rapproché au fur et à mesure. Il ne lui faut pas plus que quelques secondes pour trouver ce qu'il cherche. Une bouteille, un fond de fond mais c'est mieux que rien. De la porcelaine décorée de quelques fleurs roses et bleues. Il retire le bouchon sur celle-ci et boit son contenant d'un coup sec. Un petit centimètre de saké. Ça évacue les dernières traces de peur qui lui restent dans son corps.

Pour revenir au niveau du groupe dans la salle principale Haru fait un pas en avant en voyant que Fuki accepte de garder le silence.

Haru : Je ne sais pas si Kai t'a parlé de quand il était plus jeune.

Nagomi : Je suis d'accord avec Tusyu, c'est pas une bonne idée. cette fois-ci c'est Aki qui foudroie du regard son frère

Qu'importe le refus de leurs frères, Haru fait un pas en avant mais est rapidement stoppé par une des mains d'Aki, il est vrai que c'est lui qui est le plus apte à le démontrer. Il commence à défaire les bandes autour de toute une partie de son tronc, dévoilant en premier l'écaille qu'il reste sur le centre de son torse. Trace de son pacte avec Jintoku, juste une contrairement à ce qu'ils ont démontré plus tôt, désactivé avant de retourner dans le camp. Au bout de quelques secondes deux queues de Kitsunes se dévoilent. Elles bougent toutes les deux, retrouvant un peu de liberté. Histoire de se dégourdir.

Aki : Kai a un passif par rapport à la famille dont on fait partie. On fait tous les cinq partie des Kitsunes … On aime beaucoup Kai mais on sait que ce que les Chouettes ont vécus avec eux a déteint sur Kai ... voyant que son frère se perd dans ses idées, Tsuyu fait à son tour quelques pas en avant

Tsuyu : C'est quand même pas difficile ! Si Kai nous a fait si peur c'est parce qu'il n'a rien de stable. Incapable de contenir quoi que ce soit en lui. Ce n'est pas parce que l'on est des Kitsunes mais tout simplement parce que ses émotions ont beaucoup trop d'impacts sur lui. Comment on peut faire confiance en quelqu'un qui est incapable de se contenir. C'est une erreur de lui avoir demandé de l'aide

La tension est palpable entre les quintuplés présents, divisée en deux groupes.

« L’eau suffira largement. Merci. »

Fuki prête à peine attention à la coupelle amenée par Aki, préférant s’intéresser à ce que les gamins ont à dire. A vrai dire, il ne s’attendait pas à ce que les deux jumeaux soient aussi bienveillants envers Kai, ni à ce que le troisième soit si sec. Mais ce n’est que le début de ses surprises.

Il est tout d’abord étonné par la concertation éclair des quintuplés, mais accepte tout de même de garder le secret qu’il s’apprête à entendre, sans être sûr qu’il ne regretterait pas de ne pas pouvoir en parler à Kai.
La jeunesse de Kai, il en avait entendu parler, oui. Les kitsunes un peu moins, bien qu’il lui soit arrivé en de très rare occasions de comprendre que Kai ne les portait pas dans son cœur. L’ouroboros laisse tout d’abord échapper un soupir fatigué.

« Des Kitsunes… Je ne peux pas dire que ça va arranger les choses. A vrai dire, je connais votre famille, assez pour l’avoir évitée tout au long de ma vie. » Il marque une pause, le temps de trouver les bons mots. « J’ai bien connu les Chouettes, et surtout leur créatrice, Gakusha. J’ai aussi eu vent de conflit entre les Chouettes de l’ère précédente et les Kitsunes, mais de ce que j’en sais, ce sont surtout les traits de caractère de ces derniers qui en sont à l’origine. Enfin. Je ne suis pas venu ici pour réveiller des vieux conflits entre deux familles qui n’existent plus. » Fuki s’intéresse enfin à la coupelle d’eau, donc il boit quelques gorgées avant de reprendre. « Oui, j’ai entendu parler du passé de Kai, très peu par lui-même. Mais visiblement moins que vous. Et je dois vous avouer que ça m’inquiète, surtout quand trois d’entre vous apparaissent de nulle part. Je sais que les Kitsunes peuvent être rancuniers, et j’espère que votre arrivée n’est aucunement liée à Kai ni à son ancien pacte avec les Chouettes. »

Sur ces mots, il pose son regard sur les deux des nouveaux quintuplés qui sont présents dans la salle, comme pour les jauger. A aucun moment ce regard ne s’attarde sur les deux garçons qu’il connaît déjà. Son regard reste ensuite sur Tsuyu.

« Je te trouve trop dur avec lui, d’autant plus que vous prétendez savoir ce qu’il a vécu sous l’emprise de Masamune. Vous comme moi, nous faisons partie d’une famille éteinte, vous n’avez même pas besoin d’imaginer ce que ça fait de perdre les siens. Imaginez maintenant que vous deviez être le responsable de cette perte. Même si ce n’est pas réellement son cas, Kai se sent responsable de ce qui est arrivé à son clan, et à l’Empire. C’est ce qui l’a rendu comme il est, et il commence seulement à laisser réapparaître ses émotions, et à les redécouvrir. Sachant ça, c’est normal qu’il n’arrive pas à tout gérer parfaitement. Et laissez-moi vous dire qu’il s’en sort bien, compte tenu de ce qui est enfermé en lui.
Ce qui est arrivé est un cas extrême, et, très honnêtement, je doute que du chantage sur le point le plus sensible soit le meilleur moyen de redécouvrir la culpabilité. »

Cette remarque est directement adressée à Nagomi, le ton de Fuki est plein de reproches, mais finit par s’adoucir lorsqu’il reprend la parole après quelques secondes de silence.

« Enfin, je dis tout ça, mais je n’espère pas vous convaincre, après tout je connais les Kitsunes. J’aimerais seulement savoir qu’il a encore une chance de regagner votre confiance, Haru et Aki. Vous comptez énormément pour nous. »

Le voix de l’ouroboros baisse peu à peu. C’est très inhabituel pour lui de prendre la parole si longtemps, à cœur ouvert de cette manière. Il finit cependant en reprenant sa neutralité habituelle.

« Cela dit il y a un autre point qui me chiffonne : le fait que vous connaissiez le passé de Kai. Puis-je vous demander comment vous avez pu en entendre parler ? »

La force est le poids des mots. Voilà ce qui peu résumé en une petite phrase les heures qui se sont écoulées jusque maintenant. Haru aide son frère à remettre les bandages autour du bas de son tronc et de façon à cacher l'écaille. Tous écoutes avec attention Fuki, certain serrant les poings. Même Eichi a repointé le bout de son nez, juste un fond mais suffisant pour lui faire rougir les joues. Une façon bien étrange pour un enfant de surmonter ce qu'il lui arrive et il faut le dire, mal saine.

Encore une image néfaste de leur famille, une habitude qu'ils ont et pourtant c'est la première fois qu'ils se retrouvent confrontés à ceci. Hikaru leur a beaucoup parlé de la façon dont les Kitsunes pouvaient être perçu. Beaucoup omettent de prendre un point en compte, ils sont des protecteurs et des messagers. Mais ici la chose est encore différente, encore une fois expliqué par leur père. La vision des Chouettes est étriquée sur ce qu'il s'est passé. Il faut dire que le temps a coulé sous les ponts pour elles mais non pour les Renards. La rancoeur est quelque chose qui les caractérises énormément. Ce que certain oublient, eux le gardent au plus profond afin de ne jamais oublier et ne plus se faire avoir. Réduire le conflit au fait que tout ceci est à l'origine du caractère de ces créatures c'est oublier bien vite l'insistance voir le harcèlement qu'ils ont subit. Il est simple d'attaquer et de balayer directement ceci d'une simple phrase comme quoi il n'est pas là pour raviver des anciennes histoires. Enfin, attaque est un grand-mot, réécriture de l'histoire serait peut-être plus juste.
Cette fois-ci c'est Nagomi qui fait plusieurs pas en avant, retenant Tusyu par l'épaule. Il ne montre aucun signe de vouloir intervenir mais au cas où. C'est le plus sensible sur ce sujet, il porte une grande importance à la mémoire des Kitsunes même s'il n'a jamais connu les Kitsunes. Entendre quelqu'un la bafouer de cette façon ne lui plaît vraiment pas.

C'est Nagomi qui prend la parole le premier, se jugeant plus calme et posé que ses frères il s'est tout simplement imposé. Ignorant tout simplement la dernière question de Fuki.

Nagomi : Tu relèves toi-même le soucis Fuki. Kai s'en sort bien par rapport à ce qu'il a vécu. D'un, je n'ose dans ce cas imaginer ce que ça serait s'il avait plus de mal avec tout ceci. Car je suis navré, mais perdre ainsi le contrôle sous quelques mots c'est tout sauf s'en sortir bien. On ne minimise en rien ce qu'il lui est arrivé et on n'a pas à se mettre à sa place. Nous ne sommes pas une famille éteinte ! cette dernière phrase est dite sèchement, comme s'il voulait que cette information soit encrée dans la cervelle de Fuki Comme tu peux le voir nous sommes cinq, tous frères. Nous n'avons rien d'une famille en fasse de disparaître d'Onogoro ou de Chikyuu. Aki tente de prendre la parole mais se retrouve directement coupé par son frère Qu'est-ce qu'il aurait fallu faire dans ce cas ? Ne rien dire et faire comme si rien n'avait été fait ? Apparemment il y a eu incompréhension sur ce que Kai voulait que l'on fasse mais ça on ne peut rien y changer, tout comme on ne peut changer ce que j'ai dit. Mais je suis navré, contrairement à ce que l'on pourrait penser je ne regrette rien. Tu dis que c'est un cas extrême, parfait on peut l'entendre. Mais peux-tu affirmer que ça n'arrivera pas de nouveau. Que en se retrouvant dans une situation faisant écho à ce qu'il a vécu il ne se laissera pas de nouveau submergé par ses émotions et ce qui apparemment se trouve en lui … Ce qui d'ailleurs ne rassure en rien. Car en plus de ce qu'il ressent un autre facteur inconnu doit être pris en compte. Que se serait-il passé s'il n'y avait pas ce clone ? Je ne dis pas qu'il s'en serait pris à nous mais je ne dis pas non plus que c'est une possibilité à ignorer. Et encore une fois on ne porte pas un jugement sur ce qu'à vécu ou fait Kai, tout ceci n'appartient qu'à lui. Les avantages d'une telle ère je suppose. Et oui, c'est à prendre en compte. Mais je suis navré, ce qui est pour moi le point primordiale c'est que nous ne soyons pas en danger. Et si pour ça de vieux démons doivent être libérés pour que l'on sache à quoi s'attendre je n’hésiterais pas à recommencer. Si tu nous demandes de prendre son vécu en compte prend aussi ce qui a de la valeur à nos yeux. Contrairement à Kai et toi, on ne peut pas pointer notre nez dehors et espérer survivre. Nous on est obligé de compter sur ce camp, être vu comme des monstres c'est prendre le risque d'être mis à la porte. Très clairement une mort plus que probable. Je n'ai en rien cherché à faire du mal à ton ami, juste à assurer notre sécurité.

Haru et Aki ont l'air un peu gêné, les arguments avancés par Nago' sont plutôt convainquant quand on prend en compte le climat mondiale. Tsuyu lui semble plus détendu, comme si les paroles de son frère avaient redorées le blason des Kitsunes alors que pas du tout … L'effet d'un beau parleur je suppose. Eichi lui fixe tout simplement Fuki, petit sourire aux lèvres, encore un qui n'est qu'en accord avec le petit brun.

Nagomi : Et pour répondre à ta question  sur pourquoi on en sait autant sur le passé de Kai. Pour sa jeunesse, il a juste fréquenté l'humain qui était lié à notre famille. Hikaru. Rien de plus. Pour le reste, je ne pense pas que ce serait une bonne idée de t'en parler.

Aki : On ne vous tourne pas le dos Fuki … Juste que Kai n'est peut-être pas celui que l'on pensait … C'est quoi ce qui est enfermé en lui que tu as mentionné ?

Haru : Il nous faut juste un peu de temps … Et je ne sais pas ce que tu en penses Fuki, mais vu l'était de Kai je ne crois pas que ce soit une bonne idée qu'il vienne avec nous. Voir ceux qui s'en sont pris au camps … et à Kiko il sèche une larme du bord de sa manche risque peut-être de trop le déstabiliser.

PV & Chakra:

L’ouroboros continue d’écouter ce qu’a à dire Nagomi quelques temps, jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il se retrouve en terrain dangereux : les kitsune sont des beaux parleurs, ce n’est pas le cas de Fuki. Au cours de sa longue vie, il a eu l’occasion de discuter quelques fois avec des membres de cette famille. Il en ressortait à chaque fois la même conclusion : il est impossible de faire changer d’avis un Kitsune, il parviendra toujours à prouver qu’il a raison, même quand il a tort. C’est en tout cas vrai à l’égard de l’ouroboros, qui finit rapidement par se désintéresser de ce que dit l’enfant. Il aurait pourtant de nombreuses questions à lui poser, notamment sur sa capacité à utiliser le ninjutsu, généralement absente chez les habitants de Chikyuu, ou bien sur ce Hikaru, dont il a déjà entendu le nom par Kai, qui est toujours resté extrêmement évasif sur ce sujet.

Seulement Fuki connaît ses limites, et il n’aime pas parler plus que nécessaire. Probablement la raison pour laquelle il ne porte pas les Kitsunes particulièrement dans son cœur. Aussi l’ouroboros reporte son attention sur Haru et Aki. Non seulement ces deux-là semblent tout à fait francs avec lui, mais en plus, il s’agit en réalité des deux seuls enfants parmi les cinq dont il se soucie réellement. Pour lui, les trois nouveaux arrivés ne sont rien d’autre que des inconnus.

« Je comprends parfaitement que vous soyez déstabilisés, qui pourrait vous en vouloir ? Et il est vrai aussi que vous méritez des explications. »

Le vieux reptile se fait d’un coup très pensif, le sujet qu’il s’apprête à aborder est particulièrement délicat.

« Il s’appelle Hafubi. C’est un… Être artificiel, créé par Masamune à partir des vestiges d’un bijuu, une existence contre-nature. C’est surtout une créature qui n’a longtemps connu que la cruauté de Masamune, avant d’être enfermée dans le corps de Kai. Pendant que Kai était sous l’emprise de Masamune, Hafubi prenait régulièrement le contrôle de son corps pour se déchaîner, mais quand il a fini par en être libéré, Kai a petit à petit réussi à le garder sous contrôle. Jusqu’à il y a deux semaines, la situation était relativement sous contrôle, au prix de beaucoup de temps et d’efforts de la part de Kai, et d’une surveillance constante de la mienne. Jusqu’à ce qu’on aille ensemble à Chikyuu, notre fameuse expédition.

Là-bas, Kai a pu entrer en contact directement avec Hafubi, et constater qu’il n’était pas qu’une créature emplie de rage, mais qu’il pouvait la ramener sur le droit chemin, et une sorte… D’entente est née entre les deux. Aujourd’hui, si Hafubi reprend le contrôle, c’est parce qu’il sent que Kai est en danger, seulement il réagit encore trop facilement à ses émotions, ce que nous oblige à rester extrêmement prudents. A vrai dire, tout à l’heure Kai avait encore le contrôle, il a simplement senti la conscience de Hafubi s’éveiller, et a cherché à extérioriser de la manière la plus directe possible.» Fuki marque une courte pause avant de reprendre. « Ce qui n’était peut-être pas la meilleure chose à faire. »

Suite à son explication, particulièrement longue selon ses standards, l’ouroboros prend le temps de terminer sa coupelle d’eau avant de s’approcher de Haru pour lui toucher le front du bout du museau, un geste affectueux pour lui, bien que ça ne soit pas forcément évident pour tout le monde.

« La mauvaise idée selon moi, c’est que vous y alliez seuls. Ton frère l’a dit, Haru, vous ne pouvez pas espérer survivre. Il n’y a que deux choix sages selon moi : soit vous me laissez m’occuper des bandits avec Kai, soit vous renoncez à votre vengeance. Ça serait dommage que le camp perde ses deux joyeuses étincelles pour une raison aussi vide de sens. »

Fuki a totalement raison de couper court à l'échange avec Nagomi, pour les Kitsunes la parole est un art que l'on aiguille autant qu'une arme pour d'autre famille. C'est d'ailleurs la plus puissante de cette famille aujourd'hui pratiquement éteinte. On pourrait croire que ceci dérange le petit brunet mais pas tant que ça, dire qu'il se fout totalement de ceci serait faux mais ce n'est pas le plus important. Toute cette tirade n'avait pas pour seul but de convaincre l’Ouroboros, ce point est même ce qui aurait bien mais pas obligatoire. Faire naître une idée dans une cervelle est déjà un pas en avant. Si les points levés n'avaient pas vu le jour dans la tête du petit duo le plus connu du camp elles ne pouvaient qu'avoir germées maintenant. Ils ne pourront plus faire sans à présent.
Nago' n'avait pas prévu une réaction spécifique mais la quasi totalité de celles qu'il avait planifiées ne pouvaient que tourner en sa faveur. Le silence n'avait pas été pensé mais suivant le sens où l'on prend celui-ci cette réponse peut totalement appuyer certain de ces points. Surtout le fait d'avoir ignorer les questions. En ne donnant pas son avis, Fuki laisse planer un doute qui mine de rien dans ce genre de cas a toujours tendance à pencher vers la plus mauvaise des réponses. Maintenant reste à voir la façon d'on cette information sera emmagasinée, comme toujours ce genre de point est totalement subjectif … pas totalement ça, plutôt appuyé par le vécu. Qu'importe pour Nagomi, c'est le premier jours.
Eichi lève les yeux au plafond, apparemment il cherche à prendre la parole mais est stoppé par le brunet d'un simple regard. Un échange tout ce qu'il y a de plus banale. Pour Nago' ses paroles se suffisent, il ne sert à rien d'ajouter quoi que ce soit. Il suffit que le temps entre en jeu. Surtout que rien n'est certain, tout ceci a été simplement mis en place sous cette demande de Kai mal compris. Il ne servira peut-être à rien dans le futur de continuer à nourrir cet animal que le petit neutre a mis en place.

Tsuyu manque de s'étouffer en entendant le statut de l'être enfermé dans le rouquin. Nago' lui garde sa neutralité mais ses yeux pétillent quelques instants sous cette nouvelle. Eichi lui est très certainement celui qui reste le plus neutre. Le duo restant aborde des yeux ronds. Heureusement ce n'est pas la seule information très étranges données sur le moment. Entre le fait que ce soit un être artificiel créer à base d'un Bijuu, que celui-ci ait vu le jour des mains de Masamune ou encore qu'il possède une conscience propre qu'il peut imposer à son porteur. Une sorte de Jinchûriki, les enfants ont entendus des brides d'histoires sur ces hommes portant un démon en eux. Très flou mais suffisamment pour savoir que Kai est très certainement le premier à porter un être crée de toute pièce. Ou en tout cas de façon officielle … Enfin, l'est-il vraiment ? J'en doute. Ils entendent cependant tous cinq un écho par rapport à leurs propres statuts. Il y a donc six homoncules dans ce camp.

Haru est Aki sont encore sous le choc de tout ceci, jamais ils ne se seraient doutés de tout ceci par rapport à Kai. Sans parler de cet acte de contacte mis en place par Fuki, le voir avoir un geste envers une personne montre bien la portée de ses paroles. Dire ce qu'il tente de montrer par celui-ci est impossible. Mais pour eux deux c'est bien un signe très important de sa part.

Aki : Je comprend ta demande Fuki … Mais tu l'as dis, la rancoeur est dans notre nature. Ces deux options ne sont pas envisageable. Mais comme tu l'as dit on doit être prudent.

Haru : On ne partira pas seul, on te le promet.

Encore une fois Nagomi fait un pas en avant, esquissant un sourire qui étrangement, bien qu'il le soit, ne semble absolument pas faux. D'ailleurs intérieurement il ne l'est pas, c'est juste que l'enfant est incapable de pouvoir montrer des émotions ou en tout cas pas tant que celles-ci ne sont pas extrême. Envers des inconnus en tout cas.

Nagomi : On est parti du mauvais pied et je ne te dis pas ceci pour améliorer notre entente. Je m'en fiche si tu veux tout savoir. Aki lui donne un coup de poing sur l'épaule, pas trop fort mais suffisamment pour lui montrer son mécontentement Ce que je veux dire c'est que l'on peut que se rendre compte d'à quel point tu tiens à Haru et Aki. Et comme je te l'ai dit le plus important pour nous c'est notre sécurité. Le bien être en fait partie. Et on ne peut pas nier que Kai et toi vous pouvez apporter ceci à nos deux frères. il cherche un peu ses mots, pas courant pour l'enfant, Haru le regarde avec un large sourire, Tusyu intrigué de savoir ce qui sera dit Ce que je veux dire c'est que c'est quelque chose à prendre en compte. Pour cette raison je peux t'assurer que tout ce qui a été dis ici ne sortira pas d'ici. il reprend son aplomb Mais je crois que ce que tu viens de dire ne fait qu'appuyer ce que je disais. Ce n'est pas une menace, juste un fait. Si le conseil sait ce que nous sommes réellement il y a des risques que ça se sache. Je crois que sur ce point on se rapproche de Kai. Nous risquons tous six d'être vu comme des monstres et tu le seras par écho si tel est le cas. Je ne dis pas que si ça se sait ça sera le cas, simplement qu'Onogoro est sous un règne de terreur, et ce sentiment est enclin à éveiller le meilleur comme le pire de chacun. Eichi saute de son tabouret, tombant dans un silence pratiquement surnaturelle

Eichi : Tu parles trop Nago'. il rigole sous le regard que lui devine surpris à force d'avoir passé du temps avec Nago' veut juste dire que si les gens savent ils pourront accepter cette information sans rien faire tout comme prendre peur de ce qui pourrait arriver. Dans ce cas c'est à coup sûr que c'est la porte que l'on prendra. c'est Tusyu qui enchaîne

Tsuyu : Si vous vous pouvez vous le permettre, nous non. Plus tout ceci reste secret et mieux c'est. Un jour ça sera inévitable, mais si tel est le cas j'espère que nous nous serons prêt.

Haru : Vu que l'aucune de tes propositions n'est envisageable. il se tourne et foudroie du regard Nago', prévenant toute interaction de sa part Je suis désolé de revenir sur ça mais c'est important. Est-ce que tu penses que c'est risqué que Kai vienne avec nous ? Dans le sens où ses émotions pourraient être mise à mal. il attrape la main d'Aki Si tu penses que oui, je propose que dès que l'on est au meilleur de notre forme on se mette en route. le bruit de pas lourd de Nagomi se fait entendre Tu ne le connais pas Nago', quoi que tu dises ça a bien moins d'importance que ce qu'Aki et moi avons comme avis sur la question. Si Fuki le pense prêt c'est qu'il l'est. le blondinet acquiesce de la tête en signe d'approbation.

PV & Chakra:

C’est difficile à percevoir de l’extérieur, mais Fuki est soulagé de la réaction de Nagomi. À tout moment le brunet aurait pu mal prendre l’absence de réponse de sa part, et la discussion serait vite partie vers une joute verbale pour laquelle il n’aurait eu ni la patience, ni les armes.

Soulagé aussi que Haru et Aki entendent raison, et acceptent de ne pas se risquer à l’extérieur sans personne pour les accompagner. En soi, l’ouroboros a obtenu ce pour quoi il est venu : s’assurer que les enfants ne se mettent pas bêtement en danger.
Ses paroles ont eu encore plus d’impact qu’il l’espérait, compte tenu de la réaction des quintuplés par rapport à Hafubi. La question de que faire de tous ces secrets reste en suspens, mais au moins, il est parvenu à rétablir en quelque sorte l’image de Kai, en espérant qu’il parvienne à garder cette confiance et à la mériter. Encore une discussion que Fuki devra avoir en rentrant. Décidément, e pacte avec Kai demande à l’ouroboros de se mettre dans ce genre de situations bien plus souvent qu’il ne l’aurait jamais imaginé.

Enfin, la discussion avec les quintuplés arrive enfin presque à son terme, il n’ont plus que quelques doutes que Fuki se doit de dissiper avant de pouvoir lui aussi rentrer prendre enfin la nuit de sommeil qu’il mérite. Après tout, lui aussi rentre de mission.

« Ca fait beaucoup de secret de tous les côtés, et je ne peux pas dire que c’est quelque chose que j’apprécie particulièrement. Cela dit ce n’est pas à moi de décider de si vous devez les révéler ou non. Il vous revient de réfléchir à ce que vous voulez garder pour vous. J’aimerais juste qu’un jour, quand le moment s’y prêtera, vous en discutiez avec Kai. Je ne peux pas vous dire à l’avance ce qu’il en pensera, d’autant plus qu’il ne semble pas porter cet Hikaru dans son cœur, mais quitte à ce qu’il l’apprenne un jour, mieux vaut que ça se fasse dans un moment de calme.
Quoi qu’il en soit, vous avez raison, on n’est jamais certains de comment les gens réagiront s’ils apprennent. Mieux vaut rester prudents. »

Fuki reporte ensuite son attention à nouveau sur Haru, surpris qu’il envisage déjà d’être accompagné par Kai.

« Je pense que c’est tout simplement forcément risqué que vous sortiez, que Kai soit là ou non. Ce que je sais, c’est que s’il… s’énerve, ça ne risque pas d’être contre vous. S’il vous accompagne, c’est pour vous protéger avant tout, je n’imagine pas qu’il pourrait se retourner contre vous. » L’ouroboros marque une pause pendant laquelle il semble jauger les enfants. « Par contre quelque chose me chiffonne. Vous n’êtes clairement pas équipés pour sortir. Il faudra remédier à ça. Vous pourriez aller vous Hana avec Kai, disons demain en milieu de journée ? J’aurai eu le temps de lui parler, vous pourriez venir le chercher. Qu’est-ce que vous en pensez ? »

La sûreté de Haru sous la réponse de Fuki s'estompe. J'imagine … ce n'est pas du tout ce à quoi il s'était attendu. Est-ce que c'est suffisant ? Vu son petite sourire s’effaçant un peu et  sa motivation diminuer pas vraiment. Est-ce une mauvaise tournure ? Un choix de mot bancale ? Il ne sait pas vraiment mais il résonne dans sa tête comme s'il devait faire attention à celui-ci. Aki lui semble aussi avoir tilté sur ce point. Eichi lui porte son attention sur le verre abandonné de Tsuyu qu'il boit d'une traite. Tsuyu aborde un petit sourire, Nago' lui a tout simplement les mains dans les poches. Imagine n'a échappé à personne. Quand comme les Kitsunes on pratique l'art de la parole, le moindre mot a la moindre importance. Surtout quand il résonne bizarrement aux creux des oreilles.

Aki : On vous rejoindra demain sans faute. il lâche un large sourire, un peu forcé Je crois que le mieux c'est que tout le monde aille se coucher, avec toutes les émotions d'aujourd'hui je suis pas mal fatigué. Nagomi baille pour appuyer ces propos En tout cas, merci beaucoup Fuki. Grâce à toi on en sait un peu plus et on comprend un peu mieux.

C'est Haru qui ouvre les portes pour que Fuki n'ait pas besoin de le faire, les pattes ce n'est pas le plus pratique pour ce genre de chose.

Aki : Bonne nuit Fuki.

Tous font un signe de la main en signe d'au-revoir à la créature. Une fois certain qu'il n'y a plus personne, ou en tout cas que quelques minutes se soient écoulées.

Tsuyu : Je trouve qu'un « j'imagine pas » est bien mince comme réponse pour une telle réponse. Une façon de dire qu'il n'y a rien à craindre mais que c'est possible.

C'est Haru qui monte le premier, l'enfant le plus touché par cette histoire. Rapidement suivit par Aki qui jette tout de même un coup d'oeil de Nagomi. Il n'est pas conscient du jeu qu'il vient de jouer mais quelque chose en lui, dans son subconscient le sait. Rapidement c'est la totalité des petiots qui se retrouve dans la même pièce sous une couette. La journée a été éreintante pour eux, le sommeil n'a pas été bien long à trouver.

PV & Chakra: