'' Aux petites baguettes '' - Bar/Restaurant

"Yooooooooooooooooo! Reveille-toi Mikeru! C'est l'heure de ton entrainement quotidien avec pepe Arufonsu!"

Les yeux encore a moitie fermes et la tete encore completement dans le brouillard, Mikeru se releva difficilement: les sequelles de son combat contre Kami/Edoarudo se faisaient encore legerement ressentir et il se sentait extremement fatigue. Cela faisait a peine quelques semaines qu'il etait officiellement ninja et il avait deja eu affaire a un combattant extraordinaire pour lequel il avait enormement d'admiration. Depuis ce combat, Arufonsu - qui y etait present sans en avoir dit mot a son petit-fils - a mis un point d'honneur a palier a certaines lacunes que le jeune Aburame presentait et lui fit donc subir un entrainement rigoureux a ses cotes.

Il enfila donc ses vetements d'entrainement qui n'etaient d'ailleurs pas bien differents de ses vetements habituels et s'empressa de suivre son mentor dans le dojo du sous-sol, mais avant qu'il n'entame sa descente son telephone se mit a emettre enormement de bruit: c'etait aujourd'hui que lui et son equipe s'etaient donnes rendez-vous pour faire connaissance et cet entrainement risquait bien de le mettre en retard dans son petit planning.

Il descendit donc en faire part a Arufonsu qui ne manqua pas de rire a gorge deployee (en reveillant sans doute une bonne partie du quartier, d'ailleurs).

"Si tu crois que ce genre d'excuses va te permettre de sauter l'entrainement, petit! Aujourd'hui je t'apprends une de mes techniques speciales! Et tu as interet a faire vite parce que si tu arrives en retard a ton rendez-vous tu seras prive de nettoyage et de bidouillage pendant 3 mois!"

C'etaient la les mots qui provoquerent LE declic chez le jeune Aburame, qui s'attaqua a son grand-pere avec plus d'ardeur que jamais.

Bien qu'enerve a la suite du chantage que son grand-pere venait de lui faire, Mikeru put tres vite se calmer. Tout d'abord en pouvant observer qu'il avait fini l'entrainement bien a l'avance et ensuite - et surtout - parce qu'il avait encore le temps de faire une petite vaisselle avant de partir et ca, ca n'avait pas de prix. Il prit ses affaires donc et re-verifia une derniere fois le point de rendez-vous que l'equipe 3 s'etait fixee bien qu'il connaissait tout a fait le nom, l'adresse et meme le chemin pour arriver a l'etablissement, mais c'etait maladif chez l'Aburame. Et puis, une verification supplementaire n'avait jamais tue personne, que du contraire...

Il arriva donc au point de rendez-vous avec quelques minutes d'avance. Et decida donc de s'appuyer contre l'un des murs tout en etant le plus eloigne possible de l'entree: il ne s'agissait pas de gener les eventuels clients de par sa presence. Il etait donc la, a regarder frenetiquement son telephone en l'espoir que l'un de ses equipiers arriverait tres vite.

Cela faisait quelques jours que les nouvelles équipes de Genin étaient connues. Pourtant, celle dont faisait partie Ihoko était la seule qui ne s’était pas vue confiée une mission. Elle était allée poser la question à l’académie, pour savoir pourquoi, et on lui avait répondu, avec beaucoup de gêne, qu’il n’y en avait simplement pas d’autres de disponibles. Ce qui n’était pas très convaincant : la jeune femme savait pertinemment que l’Empire était débordé et avait besoin de toutes ses troupes disponibles. Donc la seule raison possible … c’était que personne n’avait confiance en eux. Comme sur le mail de l’annonce des équipes, on pouvait dégotter le numéro de portable de ses équipiers, Ihoko ne s’était pas privée. Mais le temps qu’elle le fasse, ses équipiers l’avaient déjà invitée à rejoindre un groupe de conversation. Intéressant : ils étaient donc parvenus à la même conclusion qu’elle. En y réfléchissant ce n’était pas si étonnant, pour elle en tous cas. Ils étaient les derniers choix du chapeau, la poubelle des Genins en somme. On ne les considérait pas comme de vrais ninas, tout simplement. Ou en tous cas pas comme de futurs grands ninjas. Pour les gradés, les envoyer en mission ce serait les tuer.

C’était très vexant. Mais Ihoko ne s’arrêtait plus à la moindre difficulté. Et ses équipiers lui avaient remonté le moral sans le vouloir, en disant qu’ils auraient leur chance un jour, et que ce serait l’occasion de surprendre tout le monde. La poubelle ? Qu’à cela ne tienne, ça n’avait pas d’importance. Ce n’était pas parce qu’il partait de plus bas que les autres qu’ils ne pouvaient pas les dépasser. Leur positivisme et leurs paroles avaient inspirées la jeune femme. Et elle était très contente d’être avec ces équipiers-ci. Sans même les avoir déjà rencontrés, il était évident qu’ils formeraient une bonne équipe. Parce qu’ils avaient le point commun d’être considérés comme de la merde. Donc aucun d’eux trois ne serait seul. Et ensembles, on est plus forts.

En même temps, ils ne pouvaient pas rester là à ne rien faire pendant que les autres faisaient parler d’eux. Alors ils avaient décidés de se donner rendez-vous pour faire connaissance, et pour parler de tout ça à tête reposée. Et voir quelles perspectives ils pouvaient envisager. Même s’ils ne pouvaient pas faire de mission, rien ne les empêchait de bosser leur travail d’équipe. Même moins forts individuellement, ils pouvaient devenir un redoutable collectif s’ils se coordonnaient. C’était un bon axe de travail en tant qu’équipe, et non en tant qu’individualité. Et ce genre de choses n’était pas possible avec de fortes têtes.
En plus, Ihoko n’avait toujours pas appris à cuisiner correctement. Alors un restaurant, c’était parfait pour elle. Elle y allait souvent, mais toute seule. Un peu de compagnie lui ferait le plus grand bien.
Elle se demandait quand même si ses équipiers savaient qui elle était … et s’ils l’accepteraient toujours une fois qu’ils le sauraient.

Ihoko ne risquait pas d’être en retard : elle habitait littéralement à deux pas des ‘Petites Baguettes’. Elle allait plutôt à l’auberge en face d’habitude, qui était moins chère, donc manger un repas un peu plus huppé pour une fois la tentait bien. Elle n’avait pas acheté d’équipements de shinobi, donc elle avait quelques pièces de côté pour ce genre d’occasions.
Elle arriva donc en vue du bâtiment avec une ponctualité impeccable. Personne à l’entrée, précisément. Elle ouvrit ses sens afin d’examiner les alentours … Une seule source de chakra, située en face de l’entrée, qui provenait d’un jeune homme aux cheveux très longs. Filiforme, et coiffé d’un fier béret. Il avait le regard un peu sombre, mais était suspendu à son téléphone. Elle jeta un œil à la conversation. Mikeru avait signalé qu’il était arrivé au point de rendez-vous : ça devait être lui. La jeune kunoichi se dirigea donc naturellement vers lui.
Inutile de dire que le stress la rongeait. Elle avait tellement peur d’être rejetée qu’elle ne pouvait empêcher l’angoisse de lui nouer l’estomac.
Arrivée devant l’Aburame, elle lui tendit timidement une main tremblante. Et d’une petite voix :

« Ihoko. Je ne crois pas trop m’avancer en affirmant que tu dois être Mikeru ? »

Elle essayait de le regarder poliment, sans trop le fixer. Elle savait que la couleur sang de ses yeux pouvait effrayer les autres. Et ce n’était clairement pas son objectif, bien au contraire.

Cela faisait à peine quelques minutes qu’il était arrivé et il avait pu remarquer que les rues étaient particulièrement vides ce jour-là. Sans doute à cause du vent froid qui venait lui lacérer le visage sans lui laisser entrevoir quelque répit que ce soit. Il réfléchissait un peu à quoi pouvaient ressembler ses coéquipiers. En toute logique ils s’étaient déjà au moins croisés à l’académie et Mikeru se souviendrait très certainement de leurs visages une fois qu’il les verrait mais leurs noms… Autant lui demander de faire le poirier sur un doigt tout en faisant tourner une assiette sur un bout de bois avec sa main libre sans la faire tomber!

La seule chose dont il pouvait se rappeler était que l’un de ses équipiers portait le même nom que feu le chef de l’Aile du Phénix, et que ça ne devait pas être très facile à porter. Il ne savait pas spécialement si ils étaient liés étant donné qu’il ne discutait lui-même pas avec ses camarades d’académie, si bien qu’il soit totalement passé à côté de maintes informations capitales lors de sa formation.

Il était maintenant midi tapantes et le ventre de l’Aburame le lui fit entendre, à même titre qu’un pendule qui sonnerait les douze coups de minuit dans ces vieux films d’horreur shinobis où le héros se balade dans une caverne remplie d’insectes kikais, avec son seul chakra pour pouvoir avancer. Surgie de nulle part, une fille à la chevelure enflamée se dirigeait vers l’établissement, faisant s’emballer le coeur du jeune homme.

*Est-ce qu’elle fait partie de mon équipe? Au vu de sa trajectoire… C’est fort possible. En plus, je ressens du chakra émaner d’elle. Rien d’extraordinaire en comparaison a Edoarudo… Non, plutôt une réserve d’énergie semblable à la mienne.*

Soudain, une main fort hésitante fit irruption dans son champ de vision.

*Ah! Elle était déjà aussi proche? Enfin, plus aucun doute possible maintenant, c’est bien ma coéquipière*

Ihoko? Mikeru avait eu l’occasion de vérifier plusieurs fois la conversation qu’ils avaient eu à trois. Ihoko Ryuuketsu. Il était sans aucun doute malvenu de lui demander si elle était bel et bien liée à Shura; si c’était le cas cela lui ferait remonter des souvenirs pas forcément désirés et si ça ne l’était pas elle risquerait de se froisser. Non. Il était mieux de ne pas du tout relever cela et la laisser en parler. Après tout, même si c’était un sujet délicat il y avait des chances pour qu’ils l’abordent plus tard.

Mikeru prit légèrement plus de temps pour observer son interlocutrice. C’était une kunoichi qui semblait être relativement fragile; sa peau très claire – bien que rougie sur le bord des joues et le bout du nez à cause du froid – ne faisant que renforcer cette impression.

Quelques secondes s’étaient écoulées entre la phrase de Ihoko et le moment où l’Aburame décida enfin à réagir, en commençant par arrêter de la fixer avec de grands yeux remplis d’émerveillement à l’égard de la personne qui se tenait devant lui, et en lui tendant aussi maladroitement sa main tout en lui répondant d’une voix qui avait pour vocation d’être totalement détendue mais qui semblait plutôt robotisée pour une personne normale, le tout en souriant tout aussi peu habilement.

“C’est bien moi.”

Ne sachant pas trop sur quoi enchaîner, Mikeru hésitait entre ne simplement rien dire ou lancer des banalités. Il n’avait jamais fait ça auparavant et c’était quelque chose qu’il espérait ne jamais avoir à faire par après, il finit par craquer et opta pour l’option numéro deux.

“Tu es déjà venue ici?”

C’était certes une question tout à fait banale, mais elle avait aussi comme objectif d’essayer de récolter des informations pour l’Aburame. Il avait certes reçu sa paie il y a peu mais il ne savait pas du tout quels étaient les tarifs de ce restaurant qui avait l’air très chic.

Ihoko fut soulagée de la réaction de son équipier. Pas de rejet violent, et même s’il ne semblait pas très à l’aise, il lui avait rendu son salut d’une main toute aussi tremblante que la sienne. Enfin, cette attitude timide ne pouvait tromper que partiellement la jeune femme : si sa main était incertaine, sa poigne était là. Et les sens aiguisés de la jeune femme lui disaient qu’il avait autant de chakra qu’elle, voire un peu plus. Deux faits un peu contradictoires, qui ne la laissait pas statuer quoi que ce soit à propos du type de ninja qu’il pouvait être.
Il avait une voix étrangement neutre. Ca oscillait quelque part entre la maitrise de soi et l’absence de ton. Et il semblait ne pas être particulièrement bavard. Il avait déjà passé de longues secondes à l’observer avant de simplement répondre.
Malgré ces étrangetés, Ihoko décida bien vite qu’il lui était sympathique. C’était peut-être un membre de l’équipe poubelle, tout comme elle, mais elle préférait mille fois quelqu’un qui acceptait de lui serrer la main à un ninja qui faisait partie de l’excellence mais qui la regardait avec des yeux accusateurs. Les personnes promptes au jugement parce qu’elles se considéraient comme meilleures que toi, ce n’étaient pas celles qui lui plaisait. Et même sans considérer qui elle était, ce Mikeru ne semblait pas être ce genre de personne. Le fait qu’elle ressente qu’il était aussi embarrassé qu’elle montrait qu’il était humain, sous ses airs de robot, avant d’être un ninja sans cœur.

La jeune femme balaya la rue du regard. Le troisième membre de l’équipe, Hikaru, qui avait d’ailleurs proposé ce rendez-vous en premier, n’était pas encore arrivé. En même temps, il n’était pas encore en retard. Mikeru et Ihoko avaient plutôt quelques minutes d’avance. Bon … Elle ne savait quand même pas de quoi ils pouvaient bien parler en attendant. Devaient-ils aborder des sujets de shinobis, ou valait-il mieux attendre Hikaru ? Et si non, ça se faisait de simplement parler de banalités ? Elle n’avait pas l’habitude de converser avec un autre ninja de son âge.
Mikeru la sortie de cette inconfortable hésitation, en proposant, justement, une banalité. Donc c’était ce choix-là qui était le bon. Bien, heureusement qu’il avait pris les devants parce qu’elle était en train de se demander s’ils devaient partager des souvenirs de l’académie …

Est-ce qu’elle était déjà venue ici ? Les petites baguettes étaient un établissement un peu trop huppé pour elle, en fait. Elle pointa plutôt du doigt l’autre bout de la rue, pour désigner l’auberge qui se trouvait en face. Plus animée, une lumière moins claire, et des hommes ivres qui en sortaient pour s’écrouler quelques pas plus loin dans la neige et se mettre à faire des angelots en braillant.

« A dire vrai, jamais. Je vais là-bas d’habitude. C’est beaucoup moins cher, et même si ça a l’air un peu bruyant y’a presque jamais de débordements. La tenancière est du genre à botter le cul de ceux qui ont trop bu et font trop de bazar. Et je trouve ça plus accueillant. »

Réalisant qu’elle avait l’air de se plaindre du choix du restaurant, Ihoko adressa un sourire gêné à Mikeru.

« Enfin, 'Aux Petites Baguettes', on y mange qu’une ou deux fois dans sa vie. C’est une grande occasion alors autant en profiter ! Surtout que ça doit être bien meilleur niveau repas. Et puis on s’entendra parler, au moins. »

Vu sa petite voix, c’était plutôt une bonne chose. Et Mikeru ne semblait pas non plus être le genre de personne qui parle très fort.
Par contre, elle s’était donné faim à parler de tout ça. Elle jeta un œil à son téléphone. Il était quasiment l’heure, et Hikaru ne devrait plus tarder.

« Tu veux qu’on aille voir à l’intérieur pour attendre Hikaru ? On peut lui envoyer un message et commander à boire en l’attendant. »

Une idée lui traversa l'esprit ...

« Tu crois qu'on peut faire passer ça comme un repas professionnel ou un truc du genre ? Si on peut se le faire payer par l'académie, on peut se remplir la panse comme jamais ... »

L’établissement que la kunoichi pointait du doigt était tout simplement le dernier endroit où on s’attendait à voir quelqu’un de son gabarit. C’était un endroit qui avait l’air rustre, peu cher et pas accueillant pour un sou, à l’image de sa clientèle dont quelques représentant étaient justement sortis en titubant pour finir leur course au sol. Malgré la neige qui s’écrasait sous leur poids et qui devait sans aucun doute endolorir leur dos ils n’avais pas l’air de s’inquiéter plus que ça du froid environnant.

Pour sa part, Mikeru n’était pas un grand sorteur comme vous pouvez vous en douter et un établissement comme celui dans lequel le duo s’apprêtait d’entrer lui convenait mieux. Après tout, le calme, c’était son élément. Un nouveau coup de vent vint fouetter le visage des deux jeunes gens, faisant s’envoler leurs cheveux et permettant ainsi à Mikeru de pouvoir s’attarder sur les yeux de celle qui lui donnait la réplique, ce qui lui valut quelques secondes d’émerveillement, à nouveau. Jamais il n’avait pu voir des iris d’un rouge aussi profond – enfin, de vous à moi, il n’avait jamais vu des yeux rouges non plus, mis à part quelques images d’utilisateurs de Sharingan à l’académie – et c’était une nouvelle occasion pour lui de se rendre compte à quel point le monde était merveilleusement diversifié. Lorsqu’Ihoko lui proposa de rentrer, il se surprit même à lui répondre en souriant.

“Très bonne idée. Je commence à avoir froid en plus.”

Bien évidemment, malgré son visage qui se décrispait ses capacités d’orateur n’avaient pour autant pas évolué, bien que depuis le début de leur échange c’était la première fois qu’il arrivait à enchaîner deux phrases sans pause flagrante. Encore une fois, Ihoko repris la parole. Elle avait pour idée d’envoyer la note du restaurant à l’académie… Ce qui était une idée qui ne plaisait pas vraiment à Mikeru – il ne voulait pas vraiment donner l’impression de vivre à leur crochet – mais il fallait se rendre à l’évidence: il était totalement fauché et si l’Empire pouvait se permettre d’inviter des Genins fraîchement promus au restaurant, après tout, pourquoi pas?

“Je ne pense pas. Mais… Qui ne tente rien n’a rien!”

C’était en ouvrant la porte du restaurant qu’il répondit à sa comparse, pour se retrouver nez à nez avec l’hôtesse d’accueil quelques pas plus loin.

“Bonjour et bienvenue Aux Petites Baguettes! Nous n’avons malheureusement plus de places disponibles, alors à moins que vous n’ayez réservé je vais vous demander de patienter pour avoir une table.”

“On a une réservation. Euh… Ono, je crois.”

“Vous croyez? Enfin. Je vous vois sur la liste… Vous êtes trois personnes, c’est ça?”

“Oui, mais on attend le troisième.”

“D’accord, je vous prie de me suivre en ce cas monsieur-dame!”

Mikeru emboîta le pas à l’hôtesse qui conduit les deux Genins à une table sur l’un des côtés, juste à côté de l’une des fenêtres qui donnaient sur la rue, et qui permettait d’apercevoir l’auberge qu’Ihoko avait pointé du doigt peu de temps avant. Il y jeta un petit coup d’oeil en prenant place en face d'Ihoko après l'avoir invitée à s'installer et put apercevoir de par la fenêtre l’un des deux fêtards sortis plus tôt vider ses tripes sur le côté de l'auberge d'en face. Répugnant.

"Vous désirez quelque chose en patientant?"

"Un thé à la menthe s'il vous plaît."

Il attendit que sa coéquipière commanda également et regarda à nouveau l'auberge. Sur ce coup, il avait utilisé tout ses atouts et ne savait plus du tout quoi lui dire. De plus, avoir vu cet homme régurgiter l'avait fait entrer dans un combat intérieur des plus difficiles: il lui fallait résister à l'envie d'aller nettoyer ce répugnant, dégoûtant, disons abus de fête, et de le faire ravaler à celui qui avait osé salir le paysage extérieur. C'était d'une voix presque robotique qu'il s'adressait à Ihoko.

"Je m'occupe du message."

Sortir son téléphone de sa poche le soulageait tellement: il finissait enfin par se retrouver dans un monde qu'il connaissait. Peut-être que se replonger l'espace de quelques secondes dans un écran lui permettrait de retrouver l'inspiration quant à lancer une discussion. Mais une seule vraie question lui piquait la langue sans qu'il n'ose vraiment la poser. Ne sachant pas vraiment où mener la conversation, et surtout sans vouloir parler de choses qu'ils risqueraient de devoir répéter une fois Hikaru arrivé, il finit par poser une question qu'il pensait anodine, mais qui aurait très certainement un effet totalement indésiré chez la jeune fille.

"Tu... Tu as des yeux d'une couleur peu commune. A quoi est-ce dû?"

Comme toujours je suis debout au petit matin. Une vieille habitude du mont Hansei que j'ai gardé sur Onogoro. Un an déjà que je suis de plus en plus souvent ici. Un an que je dois me faire à ce corps, à croire que je serais toujours maladroit avec.

Pourquoi être venu ici ? Bonne question pour laquelle j'ai pas vraiment de réponse…  En grande partie pour voir et découvrir autre chose que ce à quoi j'ai toujours été restreint.
Ce n'est pas tous les jours évidents mais je commence vraiment à me plaire ici. Et puis je peux retourner à la maison quand je le veux.

Il fait plutôt calme à la maison. Trop calme même. Pour une fois j'entend pas la mauvaise humeur de Tak. Ça fait du bien mais en même temps ça me sort un peu trop de mes habitudes. J'ai toujours été habitué à avoir une vie dirigée par un train de vie ne se modifiant pratiquement jamais. Le changement n'est pas quelque chose qui me déplaît mais je lui trouve toujours quelque chose de bizarre. D'ailleurs aujourd'hui ça ne sera que ça.

Par contre ce qui ne changera jamais c'est la première partie de mon déjeuner. Un litre d'eau. Pas n'importe laquelle. Depuis que je suis ici elle est livrée tous les jours avant mon réveil. Dans une jarre scellée portant des symboles qui me sont plus que familiers. Préparée par mes pères et mères. Ma surveille dépend grandement d'elle. Et elle est également la raison de ma venue si tardive sur Onogoro.

Mon deuxième rituelle n'est rien d'autre que le traçage de symbole Fuinjutsu. Que ce soit les classiques ou non. Comme toujours depuis un an je suis obligé de les brûler. D'après père il vaut mieux que personne ne tombe dessus. Je crois qu'il a peur. Peur que l'on découvre ce que je sais faire, que mon savoir ne se limite pas au douze du zodiaque. A-t-il raison de s'en inquiéter ? Peut-être. Dans le doute je préfère suivre ses conseils.

Mon pinceau préféré à la main je trace en mangeant quelque chose de plus consistant que de l'eau. Ma survie en dépend oui mais elle ne peut pas subvenir à elle seul la tenue de mon corps. Pour une fois je profite du calme pour traîner un peu plus sur les exercices de la journée. C'est trop rare que pour ne pas en profiter.

Un bruit me sort de ma concentration. Je souffle, aucune envie d'aller ouvrir à la porte mais je ne peux pas non plus laisser quelqu'un sans réponse au pied de la demeure principale du clan Uchiwa. Je referme comme il faut mon peignoir et m'en vais accueillir cette visite matinale. L'envie de ne pas accueillir la personne me traverse l'esprit. Avant que je me résigne à tout de même faire preuve de politesse.

Bonjour Kiroko. Que puis-je faire pour toi ?

Salut Hikaru. Est-ce que Sham-sama est là ? J'aurais une affaire à traiter avec lui de toute urgence. S'il a le temps bien sûr !

Je toise l'homme de haut en bas. Je crois bien que c'est ce genre de réaction qui provoque un certain rejet de moi au sein de ce clan. N'ayant à leur yeux pas le sang de mon père il est impossible que j'hésite de ses capacités hors normes. Même avec celui-ci ils semblent avoir totalement raison. Je n'ai pas réellement mon âge mais de ce que j'ai entendu de lui il dépassait déjà de loin mes capacités. Bon il y avait un peu de triche dans l'air mais tout de même.

C'est le silence qui me fait remarquer que je n'avais encore rien dit. Cette façon de dialoguer m'est encore un peu étrangère.

Père n'est pas à la maison. Je peux lui passer un message si tu veux.

C'est gentil mais non. Je peux repasser un peu plus tard dans la journée.

Il s'incline légèrement pour me saluer. Je fait de même. Je pense bien que j'ai tendance à mettre mal à l'aise cet homme. Et d'ailleurs c'est pas la seule personne dans ce clan. En extérieur ça se passe un peu mieux. Surtout que je fais très souvent bonne première impression. Souvent jusqu'au moment de parler un peu trop. Qu'importe. Je referme la porte empêchant le froid de rentrer. Il a pas mal neigé cette nuit.

Au moins sa visite n'aura pas été sans intérêt. Je sais maintenant comment je vais m'habiller pour retrouver mes coéquipier. C'est mon père qui a insisté pour que j'organise une rencontre. Chose que j'aurai sûrement jamais fait de mon propre chef. Mais bon. Il est toujours avisé d'écouter les conseils d'une personne plus sage que soi. Même quand une partie de ses dires est dictés par les émotions. Il veut à tout prix que je m'intègre.

Je chiffonne les bouts de papier avant de les jeter dans une boîte avec une allumette. Quand père est là il préfère le faire au Katon. Je le soupçonne parfois de vouloir frimer devant moi.

Les heures s'étaient écoulées sans que je ne m'en rende vraiment compte. En partant maintenant je pouvais encore arriver un peu en avance au rendez-vous. Pourtant je n'enfile pas ma veste et mon écharpe pour autant. Ce n'est pas dans ma nature d'arriver en retard mais il y a quelque chose qui me fait hésiter. Mes yeux rivés sur mon téléphone, plus exactement sur la discussion de groupe que j'avais avec mes coéquipiers.

Père m'avait dit que l'équipe n'était pas la mieux vue. Ça c'était démontré par l'absence de mission. Contrairement aux autres. Et pourtant sur papier elle avait tout pour réussir.
Mikeru Aburame. Sa personne ne porte peut-être pas le même écho que celle d’Ihoko mais il ne reste pas moins un Aburame. Un fils de clan. Un des clans reculés de plus. Ceux-ci sont plutôt rare si je ne me trompe. Surtout en voir un gonfler les rangs de l'armée de l'Empire. Son prénom n'avait peut-être aucun écho dans mon esprit. Par contre son nom s'en était tout autre. Aussi connu que le clan Uchiwa. Pas pour les même raisons. Heureusement pour eux.
Certainement celle qui fait le plus de bruit. La touche féminine de l'équipe. Ihoko Ryuukey si. Je ne sais pas quoi penser d'elle. Je ne sais pas si je dois m'en méfier ou non. Elle reste tout de même la fille de Shura… Mais en même temps la fille d'un des plus grand ami de mon père. Il m'a bien dit de la traiter comme une personne tout ce qu'il y a de plus normal. De même faire des efforts pour être le plus gentil possible. Encore un point que je soupçonne chez mon père, je pense bien qu'il a gardé un œil sur cette fille quand la nouvelle est tombée. Fille de deux opposé. Fille d'un démon et d'une Impératrice. Je crois que ça sera plus fort que moi. On ne peut défier sa nature. On ne peut aller outre. Après tout j'en suis la preuve non ? En tout cas elle n'en reste pas moins la personne sur qui on pourrait avoir le plus d'attente. Fille de deux monstre de force. Après tout on ne met pas en échec Shura sans un minimum de force.
Et finalement il y a moi. Hikaru Ono. Pour ma part je ne porte que peu de regard. Après tout je ne suis officiellement qu'un adopté. Comment pourrais-je porter dans mon sang la force de Sham ? J'ai que le nom en gros. Sans parler de mes prouesse pour les arts ninjas officiellement au bord de l'échec pour l'examen genin. Je suis le seul à vraiment pouvoir faire tâche sur papier. Mais j'ai vent de certaines choses qui feraient pencher la balance.
Une équipe portant pas mal de secret.

Une nouvelle fois un bruit me sort de mes pensées. Un crac venant d'une des salles à l'étage. Je sais ce que ça veut dire. Père a demandé à un des mes frères de s'assurer de mon départ. Ça ne sert à rien d'attendre là qu'il descende. Autant se mettre en route avant qu'il ne descende les escaliers.

Je prend même pas le temps d'enfiler ma veste et mon écharpe à l'intérieur. Autant vite quitter les lieux avant que l'on me fasse la morale. Oui on allait savoir que mon départ était un peu tardif, la lourde porte de l'entrée fait toujours pas mal de bruit. Je la claque en me demandant ce qu'Oni pouvait bien avoir comme mission pour ne pas être avec moi.

Une fois le clan quitté je pouvais à nouveau porter mon masque. Celui-ci était depuis longtemps découvert par les membres du clan Uchiwa. A force je n'arrivais pas à paraître aussi normal que ce que père aurait voulu. Enfin l'un de mes pères. A force je m'y perd.

Une de mes mains au fond de l'une de mes poches cherche tout simplement à me rassurer. Je n'ai bel et bien pas oublié l'enveloppe que mon père avait préparé pour la rencontre de l'équipe. Se donner rendez-vous dans un tel restaurant n'est pas donné. Mais chez les Onos il y a quelques habitudes qui perdurent. Il faut pas croire qu'avec l'emprisonnement de mon grand-père la famille a perdu son pactole. Mon téléphone vibre en même temps. Simplement pour me prévenir qu'ils rentraient au chaud.

J'observe de l'intérieur du restaurant, en gardant mes distances avec l'avant du bâtiment. Ils sont pas bien difficile à repérer. Surtout elle… C'est étrange, je m'étais attendu à ce que quelque chose de féroce dégage d'elle… Pourquoi ? J'en sais absolument rien… Surtout avec ce que mon père a pu me raconter sur Shura… J'ai un peu deux échos sur cet homme, deux échos venant de deux personnes. L'un le considérait comme un ami, l'autre beaucoup moins. Tak était un peu jaloux à mon avis. Il faut dire que l'Aburame sort lui aussi du lot. Je suis le plus normal des trois apparemment. Après tout c'est le but.

Au bout de quelques minutes je décide de pousser la porte.

Bonjour et bienvenue Aux Petites Baguettes! Nous n’avons malheureusement plus de places disponibles, alors à moins que vous n’ayez réservé je vais vous demander de patienter pour avoir une table

La femme devant moi me donnait l'impression de répéter un texte. Quoi de plus normal dans ce genre de lieu. Elle se reprend tout de même en voyant mon visage que je viens de dégager de mon écharpe.

Monsieur Ono, je vous avais pas reconnu. Vos amis sont déjà arrivés je vais vous conduire jusqu'à leur table.

Je saluai la dame semblant un peu gênée d'un simple mouvement de tête. Voilà un des avantages d'être un Ono. A force de fréquenter ce genre de restaurant avec la famille, on finit bien par être connu.

Comme promis elle m'emmene jusqu'à mes coéquipiers.

Salut. Je m'appel Hikaru Ono comme vous devez vous en douter. je me tourne vers le garçon Mikeru je présume. J'ai entendu beaucoup de bien de ton clan. je lui ma main maladroitement et me trompe tourne ensuite vers la fille Ihoko si je m'abuse. J'ai beaucoup entendu parler de tes parents. Comme tout le monde je présume.

A elle aussi je lui tend la main toujours malhabile. Avec un sourire tout de même. Je suis conscient d'être pas au top avec le dialogue, j'en reste pas moins au fait des petits signes pouvant alléger des paroles. Après tout ma famille porte elle aussi un lourd passé. Pas aussi proche que le sien tout de même.

Vous avec déjà commandé ? sans attendre de réponse je me tourne vers la maîtresse d'hôtel Je vais prendre votre fameux cocktail des quatres saisons.

Avec un verre d'eau comme d'habitude monsieur Ono ?

Oui s'il vous plaît. apparemment eux ont déjà commandé. Je m'installe à la table. Ni à côté de Mikeru ni de Ihoko Désolé pour le retard. Empêchement de dernière minute.

Je sais, mon manque de pratique de discussion peut souvent passer pour autre chose. Heureusement que j'ai certain atout en poche.

[hrp]vu que j'ai pas encore fait ma fiche je vous le dis ici. Hikaru a un sceau qui augmente sa prestance. Ça reste le premier sceau mis au point du coup c'est pas non plus un truc hors norme mais ça s'ajoute à ses 10charisme : D
Déso si des mots sont pas top. Je suis sur tel et mon pouce en peu plus d'écrire xD[/hrp]

L’hôtesse avait l’air un peu surprise de nous voir ici, mais elle se radoucit aussitôt en entendant le nom de leur troisième équipier. Ono … Ce nom avait-il une signification particulière ? Difficile à savoir quand on a passé la plus grande partie de sa vie cachée, chez une nourrice ou dans une église, le monde extérieur réservait des imprévus que d’autres n’avaient pas.
En tous cas, Mikeru et elle faisaient un peu tâche dans la faune locale. Ca semblait être une clientèle plutôt huppée. Ihoko commençait à s’inquiéter un peu du prix du repas, d’ailleurs. Elle n’était pas sûre du tout de pouvoir assumer, maintenant qu’elle jetait un œil à l’intérieur. La façade c’était une chose, mais alors maintenant c’était très différent. Il y avait même un aquarium dont les poissons semblaient valoir plus que son appartement. Elle n’en avait en tous cas jamais vus de semblables.
Ce qui la mettait encore plus mal à l’aise, c’étaient les regards posés sur elle. Jamais elle ne s’habituerait à cette haine brûlante, qui hantait les yeux de ceux qui la voyait. Cette haine dont elle n’était pas l’objet, mais qui faute de mieux était quand même dirigée contre elle. Enfin, c’était plus facile de faire comme si de rien n’était, aujourd’hui. Ca n’avait pas toujours été le cas. Avec un peu de chance, Mikeru ne remarquerait rien …

Quand la serveuse vint leur demander ce qu’ils désiraient pour patienter, Ihoko manqua de lui répondre qu’une augmentation serait la bienvenue. Mais elle se ravisa, pour tenter d’être moins cynique et plus conventionnelle.

« Un soda. »

Elle aurait bien demandé du saké, mais contrairement à l’auberge il y avait de fortes chances qu’on lui demande de justifier son âge. Et elle était trop jeune pour que ce genre d’établissement lui serve de l’alcool. Et le thé et elle n’étaient pas très amis, de longue date. Fait amusant, le soda était indiqué sur la carte au même endroit que les menus enfants, ce qui en disait long sur ce que devaient boire les gens ici, d’habitude.
Une fois assis, Mikeru indiqua qu’il s’occupait d’envoyer le message à Hikaru, et elle put laisser son regard se balader autour d’elle pour constater que les regards à son encontre s’étaient estompés, et qu’on ne faisait plus du tout attention à eux. Elle se détendit un peu. Le fait qu’ils soient installés dans un coin plutôt tranquille de la salle était une aubaine, on les avait déjà oubliés.
La tension revint très vite, cependant. Alors qu’elle attrapait son soda et que celle qui lui avait amené s’en allait, Mikeru posa l’air de rien une question qu’elle aurait voulu garder pour plus tard … Cependant, la voie de Ihoko en tant que ninja, c’était de suivre un chemin pavé d’honnêteté et de sincérité. Elle ne pouvait pas lui mentir sans contrevenir à ses propres idéaux.

De plus, Mikeru avait posé la question sans aucune animosité, ni d’avantage de mauvaise intention. Ca ressemblait à de la simple et innocente curiosité. Pouvait-elle vraiment le lui reprocher ? Au contraire, il était direct. C’était même une bonne chose, tout bien réfléchi. Et puis, répondre poserait des bases de confiance, qui ne pouvait pas desservir à un travail d’équipe futur.

« Je ne sais pas vraiment. Mon grand-père était un Uchiwa, et j’ai éveillé le sharingan. Cependant, je suis quasiment sûre que les membres de ce clan n’ont pas cette teinte naturellement, sans avoir activé leur Dôjutsu. Moi, si. Et crois-moi, je m’en serais bien passé. »

La grimace qu’elle lui adressa était sincère, mais pas vraiment explicite. Ihoko ne lui avait pas tout à fait tout dit, puisqu’elle en savait un tout petit peu plus. Mais elle ne lui avait pas menti du tout : elle ignorait totalement le pourquoi de cette teinte, même si elle avait quelques hypothèses assez farfelues. Un ton plus bas, elle ajouta :

« Par contre, il n’y a pas beaucoup de personnes au courant. Et je ne suis pas membre du clan Uchiwa. Je préfèrerais que tu gardes pour toi l’existence de mon sharingan. »

Surtout qu’elle ne le maitrisait pas vraiment. Même lorsqu’elle essayait de l’activer, ça lui arrivait de ne pas vouloir. Ou de faire des choses étranges. Ce n’était pas qu’une question de maitrise pure et simple : elle comprenait le principe, en temps normal. C’était plutôt comme si sa pupille à elle était cassée, ou incomplète. Et parfois, qu’elle avait sa volonté propre. Et ceci, en revanche, elle ne l’avait dit à strictement personne. Même pas à Kyuryu. Et elle avait la désagréable impression que ça intéresserait un peu trop Jinji, et qu’il valait mieux qu’il ne le sache pas.

Avant que Ihoko n’ait pu trouver une question pour poursuivre la conversation, ou pour l’enterrer sur ce sujet, Hikaru fit son apparition. Il était beaucoup plus à l’aise qu’eux dans ce genre d’environnement, ça sautait aux yeux. Et … c’était un peu étrange. Elle ressentait son chakra, et il lui laissait une impression assez bizarre. Comme un puzzle terminé, mais qui ne représentait absolument rien qui puisse se reconnaître.
Par contre, son approche la fit sursauter. Elle manqua même de s’étrangler avec sa boisson. Que quelqu’un soit aussi direct avec elle à propos de ses parents, ça elle en avait l’habitude. Mais sa façon de parler ne lui envoyait aucun reproche. C’était un constat. Un pur et simple fait, évoqué comme si de rien n’était. Lui aussi était terriblement direct !
Ihoko serra sa main, encore un peu sonnée et ne sachant pas trop quoi répondre à ce genre d’entrée en matière.

« Ou-oui c'est moi ... Enchantée. »

Alors qu’il achevait de commander, la jeune fille resta de marbre tout du long. Elle semblait particulièrement ébahie, mais aussi un peu … mal à l’aise ? Non, ce n’était pas ça. Non, c’était simplement de la surprise, et beaucoup de réflexion.
Sans prévenir, elle éclata tout simplement de rire. Un vrai rire. Peut-être un peu grave pour une femme aussi jeune, il faisait un peu penser à ces chanteuses qui ont un coffre incroyable et une voix très masculine … Enfin ce n’était pas vraiment son cas. Et ça restait globalement féminin.
Tout en s’essuyant les larmes qui coulaient de ses yeux, elle commenta :

« Ah … Je crois que je commence à comprendre pourquoi ils considèrent notre équipe comme la moins bonne de toutes. J’ai même surpris le terme de poubelle, à vrai dire. »

Un sourire étrangement motivé fit son apparition de nulle part. C’était pourtant pas vraiment de bonnes nouvelles, qu’on avait là.

« La Poubelle. Je sais pas pour vous, mais moi ça ne me dérange pas. Par contre, il est possible qu’ils comprennent assez vite qu’ils ont fait une erreur monumentale. En fait ce nom est parfait, il illustrera merveilleusement bien cette erreur quand elle sera évidente. »

Comment l’avait-elle compris ? Parce que l’académie n’avait pas jugé uniquement leurs capacités de toute évidence. Mais vu ce qu’elle voyait, avait simplement réuni ceux dont elle ne savait pas quoi faire. Mikeru et Hikaru étaient étranges. Elle aussi, d’ailleurs. Mais leur attitude très franche lui plaisait. Et elle espérait vraiment qu’ils parviendraient à s’entendre.

La jeune fille qui lui faisait face était vraiment remplie de surprises. Elle apprit à Mikeru qu'il était possible d'être un utilisateur du Sharingan sans pour autant être membre du clan. C'était... Très peu commun. Voire même sans précédent, à sa connaissance. Il ne put qu'acquiescer lorsqu'elle lui demanda de garder cela secret. Ce n'était dans l'intérêt de personne de révéler ce genre de chose et quand bien même, en parler reviendrait à révéler des informations sur l'un des membres de son équipe. Et Mikeru ne le tolèrerait pas venant de sa part. Finalement il se contenta de hocher la tête en sirotant quelques gouttes de son thé. La sensation que lui procurait une boisson chaude lorsqu'il faisait aussi froid dehors était l'une des meilleures, selon lui. Il pouvait sentir le thé descendre lentement le long de son oesophage et se planter lentement dans son estomac, réchauffant l'intégralité de son buste en quelques secondes à peine.

Le regard de sa compatriote avait l'air d'être attiré par quelque chose qui se trouvait derrière l'Aburame, sans doute quelqu'un qui était entré et qui avait l'âge d'être l'instigateur de cette rencontre ? Au fur et à mesure que le nouveau protagoniste avançait vers la table, l'Aburame pouvait sentir une bonne quantité de chakra se diriger vers le petit groupe. Pas de toute, celui qui venait d'entrer était shinobi et avait à faire avec eux. Ces pensées se confirmèrent lorsqu'Hikaru finit sa course en s'asseyant sur la dernière chaise de libre, en face de la fenêtre. Ono... C'était un nom plutôt connu au sein de l'Empire, au même titre que Ryuuketsu. Mais ce-premier l'était pour des raisons plus ou moins nobles, ça dépendait un peu de quel prénom précédait le patronyme. Mikeru ne put que lui rendre la main qu'il lui était tendue. Il n'était de toute façon pas poli de laisser un compère attendre, main tendue, d'être salué, et ce dans quelque circonstance que ce soit. Il avait l'air de bien connaître l'endroit, et était vraiment à l'aise. A dire vrai il avait l'air tellement confortable en société que ça en devenait même étrange. Mais il ne s'agissait pas de le lui faire remarquer. Ils n'étaient là que pour faire connaissance après tout. Pas la peine de poser maintes et maintes questions qui pourraient froisser l'un ou l'autre, et il avait remarqué avoir quelque peu gaffé en posant une question tout à fait anodine à Ihoko. Il ne fallait surtout pas réitérer l'expérience.

La fille commença soudain à rire, sans raison apparente. Faisant travailler sa mémoire, Mikeru put comprendre qu'il ne s'agissait pas là d'une ivresse de sa part, à moins que les sodas ici soient alcoolisés – bien que ça expliquerait leur prix, ceci dit... 5 Drakes ! C'est énorme!

*Poubelle ? C'est donc tout ce qu'on est pour l'académie ?*

« Je trouve ça répugnant. Mais on peut tout faire pour leur prouver qu'ils ont tord. »

En réfléchissant un peu plus loin, Mikeru se surprit à sourire lui aussi, à l'idée de prouver à quel point les instances académiciennes s'étaient trompées. C'était un nom qu'il pensait pouvoir porter fièrement lorsqu'il deviendrait haut gradé de l'Empire, par exemple. Bien qu'il ne soit pas du genre revanchard, une injustice se doit d'être punie. Et ce serait une manière de rétablir l'ordre des choses. Il reprit une nouvelle lampée de thé en décidant que ses coéquipiers pourraient très bien conduire la conversation entre eux.

Je ne sais pas trop comment on en est arrivé à cet instant. Pourtant juste les présentations avaient été faite que ça partait déjà en un rire remplissant la salle, attirant les regards. La personne qui déposait mon verre était on ne peut plus professionnelle. Pas un mot sur ce rire.
Fait dire qu'il venait du cœur. En même temps, pour partir au quart de tour comme ça et pour avoir une telle teinte il ne pouvait sortir que de là.

Bien que je ne comprend pas le pourquoi du comment ça me fait sourire. Une aussi bonne humeur alors que l'on se connaît à peine ne peut être que bon signe. A moins que je n'ai mis les pieds dans le plat comme à mon habitude. Si c'est le cas Ihoko réagie vraiment bien. J'ai peut-être été trop direct dans mes premiers phrases. Je ne sais pas de trop j'ai encore un peu de mal à jauger. Surtout que je ne connais absolument pas mes coéquipiers. Ne sortant que rarement du clan Uchiwa et n'ayant pas fait l'académie je peux même pas me demander si je les ai croisé un jour.

Je sirote un peu de mon cocktail sans alcool. Un bon mélange de fruits. Rafraîchissant.
Mais en entendant les paroles de la fille de Shura je manque de m'étouffer à mon tour.

Machinalement mon poing se serre un peu sur la serviette, rien de grandiose. Comment peut-elle trouver amusant le fait que l'on soit nommé La Poubelle. Comment peut-on trouver amusant le fait d'être vu comme les moins que rien ? Je déglutis histoire de garder un maximum mon calme.
Faut dire que c'est bien le sujet qui fâche chez moi. J'en ai plus que marre d'être jugé à la va vite. D'être vu comme ne pouvant pas être à la hauteur de mon père par cette adoption officielle. N'ayant pas son sang je ne peux lui arriver à la cheville.
Le pire c'est que c'est vrai… Sans lui et ses contacts je ne suis même pas certain que j'aurais pu passer l'examen en montrant les connaissances limitée que je possède. Enfin, les connaissances que je pouvais montrer.
Peut-être qu'elle souffre du même soucis. Si oui, on réagit absolument pas de la même façon.

Je me tourne vers Mikeru. Cherchant à savoir ce que lui en pense. Apparemment il est du même avis que moi. Ou en tout cas c'est ce sur j'ai cru durant un instant. Jusqu'à ce que ce sourire pointe le bout de son nez. Tous deux semblent amusés par les circonstances. Pas de la même façon mais tout de même. Ces êtres sont vraiment pas normaux !

Il me faut un petit temps pour trouver la parole. Comme père dit il faut toujours éviter de parler au sang le plus chaud. Et là je vous assure qu'il m'a fallu un bon paquet de secondes pour que ça se refroidisse. Et dans une discussion ça peut être long. Je relâche quand même ma serviette.

Est-ce qu'on nous regarde encore ? Qu'importe.

Apparemment ça vous amuse d'être vu comme le fond du panier. Même comme les indésirable plutôt. Je comprend pas bien ce qui te fait rigoler Ihoko et ce qui te fait sourire Mikeru.

Je reste calme. Je bois une nouvelle lampée pour pas laisser les paroles couler d'elles mêmes.

Histoire qu'il n'y ai pas de mauvaise compréhension. C'est quoi qui te fait comprendre que l'on est vu comme la moins bonne équipe de toutes ?

Je serre la mâchoire, un rien. Je meur d'envie de lui demander si c'est le fait que ce soit la fille d'un traître et d'une femme ayant couvée un secret qui a coûté la vie à des innocents ? Ou encore le fait qu'elle comme moi n'arriverons jamais à la cheville de nos parents. Pour ce qui est de l'Aburame je ne peux pas m'avancer. Après tout mon père n'a certainement pas de lien avec ses parents.
Sans le savoir elle a quand même réussie à mettre le doigt là où il fallait pas. Et Mikeru a enfoncé la chose un peu plus loin avec son sourire.
Si seulement on me laissait évoluer autrement sur dans le secret je ne serais très certainement  pas dans l'équipe Poubelle en ce moment.

Une question me traverse l'esprit. Est-ce que cette équipe a vraiment été faite par hasard ? Des liens entre elle et moi on peut en faire pas mal. Mais avec Mikeru ? Sans vraiment m'en rendre compte cette réflexion me calme un peu. Faudrait que j'en sache plus. Mais comment ?

Qu'importe pour la poubelle. Si ça vous amuse c'est un plus a mon avis.

Large sourire. Comme mère disait, une belle expression peut cacher toute les pensées du monde. Je réfléchis rapidement. Comment tenter de découvrir au plus vite certaines informations sur un plausible lien entre nous trois ?
Ce qui a le plus de chance de toucher dans le mille c'est nos parents. Maintenant il faut surement éviter d'apporter ça trop brusquement. Quoi que… Je peux justement utiliser ce plausible froissement comme excuse.
Je pose mon verre. Fier de l'idée sur je viens d'avoir.

Ha oui j'oubliais ! Un truc important. Une équipe se base sur la confiance et le partage. Nous sommes tous sur le même pied ! Enfin pas totalement là. Ihoko. je me tourne vers elle, petit sourire amicale On ne peut pas nier en savoir beaucoup sur tes parents ce qui n'est pas juste pour toi. Après tout notre vie n'a pas été autant mise en avant. vers Mikeru cette fois, toujours sourire aux lèvres La mienne est peut-être un peu plus connue mais au cas où je me lance en premier. lampée Je suis le fils adoptif de Sham Ono, chef du clan des Uchiwa et ancien Anbun de l'empire. Du coup en tant que Ono je suis aussi par adoption descendant d'Oma Ono. Chef de pègre au sein de l'Empire. Ma tante Mihako trempe sûrement encore dans des affaires louches. Et à mon avis bien que le nom des Ono soit lavé il y aura encore un doute. je laisse un peu de silence pour que les infos s'impriment avant de reprendre Si jamais vous avez des questions ou des doutes sur ma famille je vous écoutes sinon je te laisse la parole Mikeru. Après tout c'est normal qu'Ihoko en sache un peu sur nous non ?

Avec un peu de chance je pourrai voir avec ce que nous dira Mikeru s'il y a un lien entre nous ou non. Et au pire j'aurais de quoi commencer mon enquête.

Ihoko s’était déjà calmée. Son rire était plutôt nerveux que réellement joyeux. Elle était plutôt ravie d’être mise dans le même panier que d’autres, à dire vrai. Ce n’est parce qu’on prend l’habitude d’être seule qu’on aime ça. Là était sa réelle source de satisfaction. En plus, elle tentait de nager à contre-courant depuis qu’elle était sortie de la protection de l’église de Suijin pour rentrer dans le monde de plein fouet. Alors autant dire que ce n’était pas être affectée à une équipe qui allait la freiner. Même pas si l’équipe était considérée comme le fond du panier.
Mikeru reçut sa motivation plutôt bien, et ils semblaient sur la même longueur d’onde. Hikaru, par contre, manifesta bien plus d’agacement. On aurait pu croire qu’Ihoko allait se renfermer, mais ce n’était pas son genre. Si elle paraissait timide d’habitude lorsqu’elle se faisait insulter, c’était parce qu’elle réprimait sa colère, et non sa honte. Ce n’était une personne timide qu’en apparence. Au contraire, elle adressa même un sourire plutôt carnivore à son équipier. Ou en tous cas, confiant et déterminé, à défaut d’être avide de chair fraiche.

« Ca me fait rire parce que ces ninjas soit disant supérieurs se sont trompés. Tout simplement. Nous ne répondons pas à leurs critères, mais cela ne veut pas dire que nous sommes des incapables. Et ça me motive d’autant plus : quand nous prouverons notre valeur et que nous deviendrons, aux yeux de tous, des ninjas accomplis … Alors nous ne devrons cela qu’à nous-mêmes. Et à aucune faveur qu’on nous a faite. On ne devient pas fort quand on nous trace une voie parfaite. C’est dans l’adversité que naissent les forts. Si je me réjouis, c’est parce qu’ils pensent nous jeter dans le caniveau, alors qu’en réalité ils ne font que nous ouvrir la voie de l’excellence. Savoir si on l’emprunte ou non, et si nous serons capables de la parcourir, tout est à voir avec notre volonté de vaincre, maintenant. »

C’était prétentieux, peut-être. Parce que ça paraissait facile, dit de cette manière, alors que ça ne l’était pas. Ils allaient en baver.
Elle fut quand même surprise quand elle lui demande comment elle pouvait le savoir.

« Ca ne sert à rien de nous mentir à nous-mêmes. Pour eux, nous sommes les plus faibles des Genins. Ca signifie simplement qu’on doit les détromper et construire notre route nous-mêmes. Mais pour ça, il faut commencer par avoir conscience d’où on part. Nous sommes tous les trois différents, mais si j’ai ris c’est parce que je suis rassurée : votre attitude à tous les deux est directe et sans langue de bois. Ca ne plait pas à tout le monde, mais à moi si. Si on peut se parler sans détours et se dire ce qui nous plait comme ce qui nous déplait, alors on pourra parvenir à quelque chose. »

Mine de rien, Ihoko parlait beaucoup. Mais cela aussi cela faisait partie de ses traits de caractère, quand elle se sentait en confiance. Et très clairement, pour le moment c’était le cas. Ses deux équipiers avaient beau être crus, surtout Hikaru, c’était bien mieux comme ça. Même s’il restait calme, il avait exprimé son désaccord. C’était sain, parce qu’ils pouvaient argumenter et discuter, savoir s’ils pouvaient tomber d’accord ou être sur la même longueur d’onde.

D’ailleurs, en parlant de dialogue, Hikaru sembla enfin abonder en son sens, puisqu’il décida de les mettre à égalité en parlant de leur patrimoine familial. Elle fit un peu la moue, renfrognée, quand il évoqua le fait que tout le monde devait savoir qui était ses parents. Alors que pour elle, s’était justement tout l’inverse … Enfin, sur ce sujet, inutile d’étaler sa vie privée pour le moment, ça ne mènerait à rien. Autant écouter poliment celles des autres. Surtout qu’elle était quand même curieuse d’en savoir un peu plus sur ces deux équipiers.

Ihoko sursauta en entendant le nom de Sham Ono de la bouche de son nouvel équipier, manquant même de faire tomber son soda, qu’elle rattrapa d’extrême justesse. Ce n’était pas très malin, ni très discret … Alors c’était son fils adoptif ? Elle avait tellement besoin de parler à son père ! Est-ce qu’il accepterait de lui arranger ça ? Difficile à dire pour l’instant. Et ce n’était pas le moment … Mais comment ne pas y penser, alors qu’elle avait peine à raccourcir la liste de noms de personnes auxquelles elle devait poser les mêmes éternelles questions … Par contre, dans un autre style, le patrimoine d’adoption de Hikaru, c’était quelque chose. Un père chef du clan Uchiwa, des générations de mafieux derrière tout ça …
La jeune femme n’était cependant pas suffisamment peu attentive pour ne pas remarquer que Hikaru n’avait pas évoqué sa mère. Il avait été élevé par un homme seul alors ? C’était plutôt courageux. Et en cela, elle se sentit proche de lui : après tout, elle aussi n’avait été élevée que par son père à la base. Avant que tous les événements n’arrivent, s’enchainant à un rythme cadencé et diabolique.

Ihoko se tourna vers Mikeru en même temps que Hikaru. C’était son tour maintenant. Elle trouvait l’intention un peu hasardeuse, mais ça partait d’une bonne, en tous cas. Du coup, elle laissait libre cours à sa curiosité et acceptait totalement d’en savoir plus sur ses équipiers. Surtout que si Mikeru avait eu une vie aussi mouvementée que devait avoir eu Hikaru, ce serait très intéressant !

Ses doutes avaient fini par se confirmer. D'après tous les sous-entendus d'Hikaru, Ihoko était donc bel et bien la fille de feu – ou magma – Shura Ryuuketsu et de l'ancienne impératrice. Cette équipe était réellement composée de personnages descendant de grandes lignées, du moins en ce qui concernait les deux autres étant donné qu'aussi loin qu'il s'en souvienne, les parents de Mikeru étaient des ninjas standards, qui n'ont pas fait énormément de vagues. Certes, Arufonsu était un vétéran de la guerre contre Shousan mais tout de même, cela ne faisait pas de lui pour autant l'un des shinobis les plus influents de l'Empire, même si il était extrêmement fort.

Hikaru n'avait pas l'air d'être du même avis que ses deux coéquipiers. Qu'importe. Ils n'étaient pas obligés de partager la même vision des choses pour tout, au final. Même si il était quand même important qu'ils aient la conception de ce qu'était une équipe. Et même si il avait l'air d'avoir pris la chose vraiment très mal, il se ravisa presqu'assitôt et commença à parler de sa famille. Ainsi, il était le fils de Sham Ono ? Certes, notre jeune héros pensait qu'il avait un lien avec le chef du clan Uchiwa mais il n'avait jamais imaginé qu'il était son fils. Décidément, cette équipe est d'un grand pédigrée. A peine eut-il finit de parler des Ono qu'il se tourner vers l'Aburame pour essayer d'en soutirer des informations sur ses parents. Il essayait sans doute de comprendre pourquoi l'académie les avait mis tous les trois ensemble. Il risquait d'être fortement déçu, hélas.

« Hé bien... Mon père est Aburame et ma mère non ninja. Enfin, de ce que je sais. J'habitais dans la forêt du Nord où j'ai appris l'informatique et l'électronique et puis j'ai suivi mon pépé Arufonsu Aburame à Taki pour devenir ninja. Je m'entraîne avec lui d'ailleurs. »

Mikeru décida de boire une nouvelle lampée de thé, le tout en regardant par la fenêtre. Les deux poivrots de tout à l'heure étaient enfin partis. L'idée de passer à côté de cette auberge pour aller nettoyer le souvenir laissé par ces deux énergumènes après avoir quitté ses équipiers commençait à être de plus en plus confortablement installée dans sa tête. Après tout, il avait besoin de se décharger de la pression que la discussion avec ses deux équipiers lui faisait subir ; il n'avait jamais autant parlé avant.

A l’autre bout de la pièce, il y a un homme qui ne dégage aucune émanation de chakra. Si bien que personne, vous y compris, n’a l’idée de le trouver suspect. Parfois, un regard s’arrête sur lui, à cause de son look plutôt original. Son chapeau, négligemment posé sur la table. Ses éperons, qu’il vient de retirer de la table parce que la serveuse l’a engueulé.
Cet homme atypique ne regarde pas vers la table où se trouvent les trois Genins. Il semble se contenter de fumer le cigare, et de siroter un cocktail bien mérité. Un Blue Lasso. Son cocktail favori, celui pour lequel il venait tous les soirs aux Petites Baguettes. De loin son restaurant de cœur.
Et pourtant, malgré son attitude, il n’a pas perdu une miette de ce qu’il s’y passe, à la table. Le petit groupe atypique qui s’y trouve retient toute son attention.
En face de lui, son compère du soir s’agite. Ce rustre semble tout excité par le rôle qu’il va avoir à jouer. Ah, les mauvais rôles. C’est toujours un grand moment de bonheur pour tout homme qui résiste chaque jour à l’appel des ténèbres !

Depuis le jour où l’homme a embrassé son nindô, celui de tirer ses shurikens plus vite que son ombre, il n’a jamais eu de cesse que de résister à l’appel de l’obscurité. Car il en faut dans les bottes pour rester sur le droit chemin de nos jours ! Il a même été tenté par l’Aile du phénix, et ses terroristes. Mais un homme, un vrai, venu de l’Ouest du monde comme lui, ne peut pas tolérer que des brigands s’en prennent aux femmes et aux enfants.
C’est ça, vivre en gars du grand Ouest.

« Dis, mon vieux, on s’y met bientôt ? Ca me démange, là. »

Un sourire du style le plus viril apparait sur les lèvres de l’homme, qui secoue la tête en émettant un petit bruit de langue. Niet.

« Je veux entendre la réponse du petit basané. Ca m’intéresse beaucoup, même. Mais tenez-vous prêts. Dès que j’en sais un peu plus, vous pourrez y aller. »

« Ah, pas trop tôt. Je commence à me sentir mal avec toutes ces têtes couronnées qui nous regardent de travers … »

Des gens de la haute, hein ? C’était vrai, ce restaurant était sacrément bien fréquenté. Mais, étrangement, ce soir il n’y avait pas de shinobis. Enfin, hormis ces trois Genins. L’homme y était évidemment pour quelque chose. Sans ça, ce serait bien trop compliqué. Etrangement, aussi, la Défense se trouvait très loin de cette zone. Et tous en même temps ! Quelle coïncidence, n’est-ce pas ?

Ces trois enfants étaient plutôt intéressants. Dans le fond, ils se ressemblaient un peu. Malmenés par la société, et pas reconnus à leur juste valeur. Enfin, il y avait de ça. Une petite partie de génétique, certes. Mais il ne fallait pas être dupe : leurs notes à l’académie n’étaient pas effroyables non plus. Sur tous les Genins qui avaient réussi leurs examens, ils cumulaient l’exploit d’avoir des proches mal considérés, et/ou des notes plutôt moyennes. Et, surtout, des problèmes d’insertion sociale d’une manière ou d’une autre. Et ça c’était valable pour tout le trio, chacun à sa manière. Le tout donnait une équipe poubelle …
Enfin, quelqu’un a dit un jour qu’un déchet ne peut pas battre un génie. L’homme était la preuve vivante que ce n’était pas vrai. On l’avait traité de boulet à de nombreuses reprises. Depuis, il n’y avait plus qu’une seule personne dans les rangs de l’Empire qui utilise aussi bien que lui les armes de lancer. Et ce n’était plus pour très longtemps ! Il était sur le chemin d’une technique permettant de devancer quiconque dans la célérité de ses shurikens. Plus vite que son ombre. Sa vie, son credo.

Et cette force qui lui avait permis de surpasser ceux qui l’avaient un jour traité de médiocre, il comptait bien à ce que ces enfants la possèdent eux aussi un jour. Bon par contre, ils partaient d’encore plus loin que lui. Ca allait être un sacré travail. Et en faire une équipe cohérente aussi, à vrai dire. Il avait déjà noté, pour les trois, quatre ou cinq défauts emmerdants, tirés de leur passé ou de leurs comportements du jour.

** Mama Mia. Quelle corvée ! **

Du coup elle assumrne totalement ce nom. Ce qui me fait dire ça c'est cette façon d'on elle a de me sourire. Aucun doute sur la signification de celui-ci.

Je comprend totalement son point de vue bien que je le trouve un peu faussé. Oui on a été jugé  comme étant apte à devenir des shinobis mais pas de ceux qui feront partie de l'élite. Ce qui me fait dire ça ? On a été jaugé par des personnes d'on c'est le boulot non ? Ils savent percevoir ce genre de choses.

Je dois avouer que cette année à m'entendre dire que je ne serais jamais à la hauteur de mon père avait pas mal revu à la baisse monnestipe de moi. Même en partant du principe que certaines capacités ne peuvent être dévoilées je n'arrive pas vraiment à me défaire de ces paroles. Même si je ne suis jamaud évalué à ma juste valeur.

En tout cas Ihoko est vraiment déterminée dans ses paroles. Si je n'étais pas autant réaliste face à mes capacités, et apparemment celles de l'équipie, elle aurait pratiquement pu me motiver. Elle l'a dit elle même, nous sommes vu comme les moins bons. Mais est-ce que ça se limite au fait d'être seulement vu comme tel ? Ou alors est-ce que c'est ce que l'on est ?

Je ne laisse rien paraître. Je ne veux pas que la première rencontre de cette équipe se solde par une demotivation.
Mikeru n'ajoute rien. J'en suppose donc qu'il est plutôt d'accord avec ce que raconte Ihoko.

Là où je rejoinds son avis c'est sur notre façon de parler. Sans détour. Même l'Aburame que je n'ai pas encore beaucoup entendu à été direct dans ses paroles. Pas de chippotages, on ne tourne apparemment pas autour du pot. Ça permet un bon dialogue si on s'écoute. Ce qui conduit toujours à au moins une entente professionnelle. On pourra savoir ce que l'on peut attendre des autres. Et ça c'est un bon point.

Il y a une des informations dans mes paroles qui fait tiquer Ihoko. C'est le bruit de ses mouvements qui attirent mon attention qui était plus portée sur Mikeru. Après tout c'est pour avoir des infos sur lui que j'aborde le sujet familiale.
Tout en continuant à parler je finis par détourner mon regard de ma coéquipière qui tien dans ses mains la bouteille de soda. L'idée d'essayer de savoir ce qui a exactement provoqué cette réaction me frôle, mais l'envie de découvrir si c'est notre sang qui nous a placé dans cette équipe ou alors si c'est vraiement notre incapacité l'emporte.
Bien que plus discret l'Aburame est bien plus intéressant en cet instant.

C'est court. Très court mais pourtant ça en fit déjà pas mal. De ce que j'en comprend Mikeru n'est vraiment pas du coin et ne connaît pas ses parents. Élève par son grand-père Arufonso, je prend note de ce prénom quelque part dans mon crâne. Apparemment le lien d'enfant de gens prodiges tombe un peu à l'eau. A moins que l'un de ses parents en fasse partie. Mais il l'aurait sû je suppose… Ou alors il n'en a pas parlé par secret… Trop de possibilité pour l'instant. Toute façon avec les infos sur son grand-père il y a déjà de quoi chercher.

Je préfère suivre son regard. Je comprend pas trop ce qu'il fixe. La devanture d'en face ? Les traces au sol ? Ou alors tout simplement les passants ? Ça me donne l'impression qu'il veut fuir ce genre de sujet. Serait-il Intelligent de creuser pas vraiment.

Comme quoi on est tous de grandes lignées. Que ce soit pas nos parents ou notre sang au sens plus large.

Le sujet est donc clos apparemment. Mikeru semblae toujours perdu dans le paysage. Je tourne donc vers la carte. Il était grand temps de choisir quoi manger.

En tout cas j'aime beaucoup ta façon de voir les choses Ihoko. Je sais pas pour vous mais je crois que je vais prendre du poisson.

Je parle tout en parcourant la carte. L'envie de poser mille et une questions me brûle les lèvres. Mais c'est pas le moment. Même moi curieux comme je suis je sais qu'il y a un moment pour tout. On va juste attendre les plats.

Un homme d’une taille impressionnante se leva de sa table, où il était assis seul à siroter un saké de marque, et se dirige vers le centre de la pièce. Il devait effleurer le mètre quatre-vingt-dix, avec des épaules disproportionnées par rapport au reste de son corps, et des bras presque anormalement épais tellement son épaisse veste de cuir dissimulait mal ses muscles incroyablement lourds. Avec un sourire confiant, il passe son regard sur l’assemblée. Et là, son sourire disparut. Sa grosse voix, grave et puissante, résonna alors dans toute la pièce comme un coup de tonnerre :

« Votre attention s’il vous plait ! »

En un instant, plusieurs actions se déroulèrent. Le tout était simultané, soigneusement préparé, et impossible à prévoir. Quatre autres individus se levèrent, rejoignant chacun un endroit précis de la pièce. Le premier, armé d’un poignard qu’il tenait bien en évidence, se posta au niveau de la porte d’entrée. Le second, sans aucune arme, plus fluet, les mains dans les poches, se positionna au niveau de la sortie de secours. A en juger par les nombreuses pochettes fixées à ses cuisses à sa ceinture, on en déduisait qu’il pouvait avoir un peu de quincaillerie sous la main, lui aussi. Un troisième descendit, le couteau sous la gorge d’un homme bien précis …

Hikaru, l'identifia facilement : il s’agissait de Haruza Konchusuke, le propriétaire des lieux.

Et le quatrième, lui, se glissa à la table des trois Genins, où il s’assit confortablement, posant une main armée d’un sabre sur la table. Il en profita pour leur glisser :

« Ninjas ou pas, ne jouez pas aux héros et tout se passera bien mieux pour tout le monde. »

Pendant ce temps, au centre de la pièce, l’homme continuait de s’adresser à l’assemblée des gens venus prendre un repas tranquillement, qui commençait doucement à paniquer :

« Si personne ne fait de bêtise, tout se passera très bien. Si quelqu’un tente de s’enfuir, on n’hésitera pas à lui trancher une jambe, alors réfléchissez-y à deux fois. Bien, toi, là, la serveuse. Vas me chercher tout le fric que tu peux trouver dans la caisse du restaurant. Tout de suite. »

La jeune femme, toute penaude et effrayée, s’éclipse vers la cuisine, apparemment pour obéir au preneur d’otages.

Dans la pièce, il y a au total quatorze personnes à part vous, tous restent à leur table, apparemment apeurées. A part votre groupe, personne ne porte de bandeau de ninja. Et que ce soit pour les bandits, ou pour les civils, aucun de vous trois ne repère la moindre réserve de chakra. Donc soit ils n’y sont pas éveillés, soit ils le cachent avec habileté.

Bien que le curriculum familial de Mikeru semblait au premier abord moins impressionnant que celui de ses équipiers, la pensée n’effleura qu’à peine Ihoko. Pour le coup, rien que la mention du clan Aburame était diablement intéressante. Leurs techniques faisaient partie des plus secrètes parmi les différentes familles de ninja ! Et les années avaient révélés celles de bien des clans, alors que les leurs restaient partiellement inconnues. Tant de mystères … En plus, il venait aussi de leur avouer avoir des compétences informatiques et électroniques. Vu que c’étaient des domaines en plein expansion et très utiles, c’était plutôt choquant. Et même un peu révoltant. Pour elle, elle voulait bien à cause des actions de ses parents mais … Comment quelqu’un comme Mikeru, avec des compétences si utiles, et un lignage plus qu’honorable, avait pu être considéré comme l’un des moins bons élèves de sa promotion ? Même des notes catastrophiques n’enlevaient rien à ses qualités.
La vérité était sans doute ailleurs. Ils n’étaient pas de mauvais ninjas, mais des ninjas imparfaits. Chacun avait des faiblesses. Mais c’était ainsi qu’on concevait une équipe, non ? Les forces des uns palliaient les défauts des autres. Une équipe constituée de ninjas tous déjà complets et parfaitement formés psychologiquement devait être bien ennuyeuse ! Elle ne dévierait pas des paroles qu’elle avait prononcés quelques instants plus tôt : cette équipe lui convenait décidément parfaitement. Qu’elle soit sous-estimée était parfait. Ils auraient l’occasion de montrer ce qu’ils valaient, et s’ils n’y arrivaient pas individuellement, alors il faudrait passer par le collectif.
En plus, les doutes de Hikaru semblaient s’être tus. Ce qui fit sourire d’autant plus la jeune fille aux yeux rouges. Ils avaient tous un terrain d’entente, finalement.

Commander. Alors que la jeune femme baissait les yeux vers le menu pour y réfléchir à son tour, un homme se plaça au centre de la pièce et lui fit relever les yeux. Grand, et baraqué, il appelait l’attention de tout le monde. Tout fut organisé en un éclair. Un homme à leur table leur dit de ne pas bouger, même s’ils étaient des ninjas. Deux autres bouchaient les sorties. Tandis que l’homme au centre et un dernier acolyte tenaient en respect un homme richement habillé, et visiblement paniqué. Une prise d’otage ?! Maintenant ?
Le problème, c’était qu’avec les sorties interdites, difficile d’appeler les patrouilles de la ville. Par contre, ça devait être des criminels locaux : pas possible qu’ils aient pu rentrer si facilement dans la capitale du pays de la cascade, l’endroit dans tout l’Empire où il y avait le plus de ninja.
Discrètement, Ihoko prit la peine d’inspecter la salle. Ils étaient les seuls ninjas. Ses sens chakratiques comme ses yeux le lui révélaient. Pas de bandeaux, pas de signes de personnes ayant éveillés le chakra. Bon. Ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes, alors.
Ihoko avait plutôt confiance en ses capacités de détection. Et aucun d’entre les bandits ne semblait prédisposé aux techniques d’esprit. Alors ils ne devaient réellement pas posséder de réserves de chakra, elle les voyait mal la lui dissimuler. La possibilité existait, mais elle était improbable. Ce qui rendait d’autant plus surprenante que ces hommes aient passés la sécurité d’un tel endroit, qui devait quand même être sévèrement protégé. Après, en se glissant parmi les invités et en utilisant des otages, ils avaient très bien pu neutraliser les videurs et les enfermer quelque part … Après tout ce genre d’incidents devait être tellement rare au pays de la cascade ! Il y avait pu y avoir du relâchement.

** Nous sommes des ninjas. On ne peut pas les laisser faire comme si de rien n’était. D’un autre côté, on ne peut pas non plus mettre la vie de tous ces gens en danger. **

Coup d’œil vers ses équipiers. Impossible de parler entre eux, mais agiraient-ils ? Mikeru semblait être un peu sur les nerfs … Mais difficile à dire, il était si difficile à sonder.
Elle devait tenter quelque chose, en espérant que ça fonctionnerait et qu’elle serait suivie immédiatement par ses équipiers en cas de raté, ou de problème. Parce que c’était bien la raison pour laquelle Ihoko était aussi mal notée à l’académie, et la vraie raison de sa présence dans cette équipe : elle ne connaissait aucune technique offensive, et elle ne savait pas se battre au corps à corps. Elle n’avait même pas une arme sur elle ! Tout simplement parce que jusqu’ici elle n’en avait jamais eu besoin. Et peut-être un petit peu parce qu’elle voulait utiliser des méthodes différentes de celles de son père … En tous cas, pour les entrainements au combat, ça la rendait très mauvaise, puisqu’elle ne pouvait pas vraiment gagner les un contre un. Surtout qu’elle ne se s’était jamais vue employer de violents genjutsus sur ses opposants ! Elle était suffisamment haïe comme ça pour ne pas avoir intérêt à utiliser un Shikumi, qui était violent psychologiquement, sur un autre étudiant. Elle n’avait aucune envie d’avoir des problèmes qui la suivraient jusqu’au dehors des cours.
Cependant, son père lui avait appris plusieurs choses importantes : à avoir des nerfs en acier trempé, déjà. Ne jamais se laisser déborder par les émotions dans une situation de crise, parce que sinon on prend de mauvaises décisions. Et ensuite, que les forts devaient protéger les faibles. Ces civils étaient innocents. Elle, elle faisait partie de l’armée de Taki. Si elle restait sans rien faire, elle ne se le pardonnerait jamais.
Et puisqu’elle ne pouvait pas foncer dans le tas sans rien faire …

AD sous la table : compose des signes pour préparer une technique … -70 chakra

Elle espérait que le type à l’épée à côté d’eux n’ait rien vu. De toute façon, maintenant c’était trop tard, sa technique était déclenchée.
Quelques exclamations surprises retentirent : une pluie de plumes blanches était en train de tomber … du plafond ? Ou de nulle part, pour être exact : elles apparaissaient à mi-hauteur de la pièce, et personne ne les lançait.
Ihoko profita que tout le monde les voyait, envoyant une décharge de chakra dans chacune des plumes, pour envoyer la technique sur le grand et ses quatre acolytes.

Nehan Shoja. Aussi méconnue sous le nom de 'Temple du Nirvana'. Une technique quasiment oubliée du genjutsu, que même les spécialistes ne possédaient souvent même pas. Et pourtant, cette technique permettant d'endormir une personne ou même une assemblée, ou encore plusieurs personnes sélectionnées dans une assemblée ! Et c’était aussi la technique préférée d’Ihoko.

** J’ai des équipiers qui veulent travailler avec moi. Hors de question d’être un boulet inutile ! Je ne peux pas me battre en première ligne, mais je ne serais jamais un fardeau ! **

____________________

Si la technique fonctionne :

Spoiler:

Si la technique ne fonctionne pas :

Spoiler:

[Les preneurs d'otage situés aux deux portes, celui à votre table, et celui qui menaçait le propriétaire s'écroulent, endormis. Par contre, celui qui est au centre de la pièce, même s'il est extrêmement surpris de la situation et n'a pas encore réagi, reste bel et bien debout, en pleine forme.
Mikeru, Hikaru, vous avez encore le temps de réagir, il est pris par surprise.]

L’équipe dans laquelle il était tombé lui semblait de plus en plus impressionnante, non seulement de par leurs origines mais aussi et surtout pour leur capacité à échanger entre eux. Quelques minutes auparavant, Hikaru ne pouvait pas envisager le fait que ses coéquipiers soient amusés de leur état de rebuts de l’académie, et il se retrouvait dorénavant à avoir l’air d’être de leur avis. De plus, tous trois étaient les descendants de grande lignées, certains de pédigrée plus prestigieux que d’autres mais cela restait tout de même vrai pour eux trois: ils avaient un certain héritage qu’ils pouvaient faire entrer en jeu de bien des manières.

Encore une lampée de thé. Mikeru pouvait encore le sentir s’écouler dans son corps et, en se concentrant un peu plus, il avait même l’impression qu’il s’éparpillait jusque dans chaque recoin de son corps. Hélas, toutes les bonnes choses avaient une fin, et cette tasse de thé en faisait partie. N’ayant pas pour habitude de laisser des choses traîner, Mikeru finit son verre jusqu’au bout, en avalant même le dépôt de thé que l’on laisse en général dans le fond du récipient car trop amer, trop farineux, ou tout simplement trop dégoûtant; une grimace dûe à l’amertume de celui-ci s’échappa de son visage qui était pourtant d’habitude si impassible, mais c’était du coup avec le plus grand plaisir qu’il posa les yeux sur le menu pour voir ce qu’il allait commander à manger suite à la suggestion d’Hikaru.

Enfin, si seulement le destin en avait voulu ainsi, cela aurait été tellement plus simple pour les trois jeune shinobis. Alors que ses yeux étaient arrivés au niveau des plats consistants, un appel au silence retentit dans l’entièreté de la salle. La personne avait l’air plutôt sûre d’elle et même plutôt directive. Mikeru déposa son menu sur la table, pensant qu’il s’agissait d’une annonce officielle du restaurant, mais il déchanta bien vite lorsqu’il aperçut des hommes présumablement armés s’approcher des entrées afin de ne laisser personne en sortir. Et, comme si cela ne suffisait pas, un nouveau protagoniste apparut au centre de la pièce, otage au bras et couteau à la main, dans le même temps qu’un épéiste prit place à la table des Genin, sabre à la main.

*Bordel! La journée avait si bien commencé...*

Alors que celui qui avait l’air d’être le chef de la bande donnait des ordres à ses sbires, aux serveuses, ainsi qu’aux gens présents dans la salle, les genins commençaient à s’affairer. Ihoko avait l’air d’être plutôt réactive et cherchait le regard de ses coéquipiers, elle put s’apercevoir que Mikeru ne faisait qu’observer la salle de long en large et de haut en bas, cherchant un moyen de désamorcer la situation tout en faisant en sorte que tout le monde y trouve son compte – c’est à dire que les voleurs soient convaincus que la prise d’otage mêlé au vol n’était pas une bonne solution – et pour se faire, il ne savait pas trop comment entamer son discours. Leur dire que s’attaquer à des ninjas était une mauvaise idée? Peut-être. *Tue-le* Leur rappeler que même si ils récupéraient l’argent, ils seraient de toute façon chassés dans chaque recoin de l’Empire comme étant de vulgaires chiens jusqu’à ce qu’ils finissent leurs jours en taule? C’était également un angle d’attaque pour un discours qui les dissuaderait de continuer l’attaque, ou du moins qui permettrait aux shinobis de gagner du temps pour trouver un vrai plan d’attaque. *TUE-LE!*

Pendant qu’il continuait à tergiverser avec lui-même sur comment parlementer avec ces scélérats, Mikeru vit une plume tomber devant lui. Par réflexe il releva la tête afin d’en voir la source, mais rien ne fit. Elle était comme apparue de nulle part, comme par magie! D’un coup, l’homme au sabre se laissa tomber sur la table, ainsi que tous ses autres comparses. Restait uniquement le chef qui était toujours debout, l’air un peu pataud. Il semblerait que celui-ci ne s’attendait pas à pareil retournement de situation comme personne d’autre dans la pièce d’ailleurs au vu du silence religieux qui y faisait place, qui finit par être rompu par Ihoko, appelant à ses comparses de se bouger le fion. Ni une ni deux, Mikeru s’élança vers la dernière personne debout afin de le mettre hors d’état de nuire. Il se tourna vers Hikaru tout en lui faisant un signe de tête comme pour lui demander de se ruer dessus à ses côtés tout simplement dans le but de maîtriser le colosse.

Il décolla donc de sa chaise et, après avoir boosté un peu la puissance présente dans ses bras grâce à son Ki, Mikeru tenta de prendre l’un des bras de Zakaru et de le lui mettre dans son dos, le tout en espérant que Hikaru arrive à en faire de même de son côté.

Toute mon attention est portée sur la carte. A la recherche de ce que j'allais manger. J'ai déjà testé quelques plats dans ce restaurant. Me laissant très souvent tenter par le bœuf de foudre. Si j'ai bien compris c'est un animal pseudo sauvage vivant au nord-ouest d'Onogoro. De foudre il en que de nom, ça lui vient juste du lieu où il vit. Sa viande elle est par contre délicieuse.
J'hésite entre me laisser tenter finalement plus par le plat à base de cet animal ou alors me tourner vers quelque chose d'un peu plus nouveau. Rester dans sa zone de confort ou non. Là était la question. Pour le moment c'est ce plat qui battait les autres mais je ne les avais pas encore tous parcourus.
La curiosité l'emporte. Retournant à mon premier avis. Le poisson. L'avantage c'est que vu que ce n'est pas ce que l'on mange le plus dans le coin le nombre de plats composé de poiscailles est restreint. Déjà que comme tout bon restaurant la carte n'est pas des plus fournie, ça me laisse donc qu'un choix restreint.
C'est donc décidé ça sera de la daurade royale. Je sais pas ce que ça goûte mais le nom en dit long !
Heureux d'avoir enfin tranché. Je replie ma carte et la pause. Pour le dessert ça on verra après et pour boire comme toujours une eau aromatisée naturellement. Je sais pas vraiment ce que ça veut dire mais je la trouve extra.

Il ne reste plus qu'à attendre le feu vert des deux autres pour passer commande. J'en profite pour laisser mes yeux un peu parcourir la salle. Ça ne dure pas bien longtemps. Une drôle d'impression me prend les tripes en voyant cette montagne aller vers le centre du resto d'un pas assuré. Pourquoi un effet aussi tenace pour une si petit chose ? Déjà son accoutrement, c'est pas spécialement le type de vêtements qui se porte ici. Pas que le port du trente et un est obligatoire mais de là à venir dans cette tenue… S’il n'y avait eu que ça je crois pas que mon corps réagirait de cette façon. Ce sourire et ce regard balayant les lieux.

C'est quand il a parlé que j'ai compris que c'était vraiment pas pour féliciter le chef qu'il s'était levé. D'ailleurs pour ça il devrait y avoir autre chose qu'un peu d'alcool sur sa table. Ce repas n'allait donc pas se passer aussi bien que je ne l'avais espéré.

Je suis avec attention ce qui se passe. Il n'est donc pas seul et ils semblent connaître un peu l'endroit. Après tout c'est le propriétaire des lieux qu'il a sous son couteau. Comment des criminels peuvent se glisser au cœur de l'armée de l'Empire ? Mise à part Shi no kuni c'est endroit doit être le plus sûr d'Onogoro mais surtout l'endroit avec le plus de shinobis au centimètre carré. C'est pas logique.

C'est le cinquième des types qui attire mon attention en dernier. Il s'installe avec nous, menaçant. Profitant du port de son arme pour nous prévenir. Si personne ne fait rien il n'y aura pas de casse. A vrai dire je suis tout ce qu'il y a de plus d'accord avec lui. Ce ne serait au pire qu'une perte matérielle et rien de plus. Ils en veulent à la caisse et rien d'autre… Ou alors ils vont aussi essayer de repartir avec quelques objets de valeurs. Rien de bien méchant quoi.

Tout aurait pu bien se passer. Ils auraient volé et se seraient fait prendre cent mètres plus loin par des autres shinobis. Il n'y aurait eu aucun blessé et l'affaire aurait été pliée. Mais non, il faut que mon équipe soit composée de deux héros.

Je comprends pas bien ce qui ce passe. D'où sortent ces plumes et surtout pourquoi les quatres hommes de main tombent comme des rocs ? Ce n'est que quand Ihoko parle que la pièce tombe. En toute logique ça vient de elle. Nouvelles infos. Elle est vraiment douée. Perso je suis incapable de faire quelque chose dans ce genre. Enfin douée pour ça. Elle vient tout simplement de tout compliquer. Qu'est-ce qu'elle espère en agissant comme ça et en poussant les gens à quitter les lieux ? Ça va juste foutre un bordel pas possible. Sans parler que Mikeru s'y met aussi en me demandant de l'aide. Que peut-il bien espère faire contre une montagne de muscle comme ce type ? Si je bouge ? Puis quoi encore. Je tiens à ma peau et je préfère éviter toute casse.

Je me lève tout simplement. Cette histoire me semble vraiment pas nette. Pour que ces cinqs types se retrouve ici en plein cœur de la formation de l'armée c'est qu'ils doivent pas être des plus doués, surtout pour qu'une bonne partie soit déjouée de cette façon par une personne fraîchement genin. Était-il sérieux en menaçant de blesser des gens ? Peut-être. Bien que maintenant seul ça ne veut pas dire qu'il ne peut pas faire de mal. Le mieux à faire c'est de s'en débarrasser le plus vite et pour ça je n'ai que deux arme.

Je plonge ma main dans ma poche, doucement en levant l'autre histoire de tenter de montrer que je ne veux pas attaquer. C'est l'enveloppe que mon père m'a donné que je sors, l'envoyant balader au plus près de l'homme. Je vise pas super bien du coup c'est un peu loupé mais bon.

Est-ce que Mikeru a réussi à l'immobiliser ? Bonne question.

Si Mikeru n'arrive pas à immobiliser l'homme :

Dans cette enveloppe y a de quoi passer quelques temps au soleil. C'est la meilleure option qui s'offre à toi vu les circonstances. Tu es seul et tu as pas masse de temps devant toi avant que des patrouilles n'arrivent. Plus tu traînes ici et plus tes chances de te tirer de cette journée en tant qu'homme libre sont minces. Tu nous mettras sûrement à terre tous les trois mais ça te prendra un peu de temps. Il y aura bien quelqu'un qui sortira demander de l'aide. Du coup tu as le choix. Tu prends cette enveloppe et tu files sans demander ton reste et tu as encore une chance de quitter la ville ou alors tu t'occupes de notre cas en attendant la caisse mais tu finiras ta journée en prison pour un long moment. A toi de voir.

Avec l'aide de mon chakra je trace en même temps que je fini de parler un symbole très rapide sur la table. N'oubliant pas d'en dépenser inutilement pour faire croire sur j'utilise vraiment du fuinjutsu.

D'ailleurs ils sont déjà prévenu. C'est pratique les balises.

De toute façon y a ses hommes de main qui parleront bien. Qu'il fuit ou non, sa journée se terminera en prison.

-30 Chakra pour la simulation de fuinjutsu

Si Mikeru arrive à immobiliser l'homme :

Je me dirige vers la sortie en enjambant l'homme. Faut vite trouver de l'aide avant que ça ne parte vraiment en vrille.

Pendant que les civils se ruent vers la sortie, sans plus aucune menace pour les retenir et vu que l'homme est occupé, l'action fait rage ...

Surpris, l'homme est percuté par Mikeru et semble ployer, dans un premier temps. Mais il se ressaisit, et commence à lutter à force égale ... puis à retourner contre lui la prise de l'Aburame, qui se retrouve pris dans une clé de bras. Son articulation est totalement immobilisée, et elle est tendue au maximum. Il peut sentir que la force de l'homme avec lequel il est aux prises est au moins aussi grande que sa carrure !
Alors que Zakaru raffermit sa prise et semble vouloir aller à l'étape suivante, Hikaru l'interrompt, prononçant un discours d'avertissement et proposant une enveloppe pleine de billets.
Le bandit reste quelques secondes interloqué, puis est pris d'un grand rire, Il relâche Mikeru, non sans le pousser un peu plus loin, et regarde quelques instants le jeune ninja à la peau mate.

« On sait bien toi comme moi qu'à partir du moment où tu as appelé les renforts, ou que les civils sont sortis, je ne peux plus m'échapper seul ! Et vous trois êtes mes seuls otages possibles désormais. Vous n'avez pas l'air si forts que ça ... Vous pensez pouvoir m'empêcher de me servir de vous pour sortir d'ici vivant ? »

Il regarde autour de lui, ses compères endormis.

« Quand même, j'arrive pas bien à comprendre ce bordel ... C'est que vous y êtes pas allés de main morte ! Bon, je fais quoi patron ?»

Cette dernière question est posée par-dessus son épaule, au seul 'civil' qui ne s'est pas jeté vers la sortie.


« Ca ira pour le moment, Zakaru. J'ai vu et entendu tout ce dont j'avais besoin. Je vous aurais laissé vous battre en temps normal, pour en voir un peu plus ... Mais ce ne sera pas nécessaire. Inutile de tous vous rouer mutuellement de coups. »

Tout en parlant, l'homme se lève, dévoilant sa tenue pour le moins insolite, mais montrant également son bandeau en guise de preuve de son rang. Il pose son cigare sur le cendrier, posé au centre de la table, et remet son chapeau, qui trône fièrement au sommet de son crâne.

« Il me semble que je vous dois quelques explications. Je me nomme Genkido Jisoku. Jounin de l'Empire, et désormais, je suis en charge de l'équipe Genin numéro trois. Ce serait donc mieux que désormais je sois 'Genki-senseï'. On m'a présenté vos dossiers de manière plutôt singulière. Aussi, j'avais besoin d'en savoir un peu plus, et j'ai organisé un petit test de mise en situation. »

Il se tourne brièvement vers le chef du restaurant.

« Je vous remercie d'ailleurs de votre aimable participation. Votre personnel aussi a été très convaincant dans les rôles des clients terrifiés. Je n'oublierais pas. »

Puis vers Zakaru, qui commençait à partir :

« A toi aussi, merci pour ton service. Et désolé pour le shuriken dans le mollet. C'était le seul moyen de t'empêcher de t'endormir ... »

Le colosse part, non sans grommeler. Genkido s'en retourne vers les trois Genins.

« C'était une façon un peu brutale d'aborder les choses, mais j'avais besoin de voir un peu comment vous réagissiez dans une situation imprévue et compliquée. Le cuisinier a préparé votre commande et même un peu plus pendant ce temps, donc on devrait pouvoir en discuter tout en vous laissant finir ce repas qui vous tendait les bras ... Et sans piège cette fois ! »

Il s'assied, invitant les Genins à faire de même.

« J'ai noté des choses encourageantes. Mais en connaissance de cause, également des approximations inquiétantes. Il est vrai que le devoir du shinobi est de défendre les civils, c'est même notre devoir le plus important de tous. En cela, le fait de vouloir intervenir, Ihoko, Mikeru, était la bonne décision. Mais vous avez mal évalué le problème malgré tout. Vous ne connaissiez que vos propres capacités. Ihoko, il est spécifié dans ton dossier que tu ne possèdes aucune aptitude offensive. C'est bien d'avoir endormi les gardes, mais si tes alliés n'en avaient pas non plus, comment tu aurais fait par la suite ? Et si ta technique n'avait pas marché, il aurait pu y avoir des retombées sur les civils ... Mikeru, toi, tu as foncé tête baissée sur une armoire à glace en espérant pouvoir le maîtriser. C'est vraiment courageux ! C'est même héroïque, d'un certain point de vue. Mais toi non plus tu ne connaissais pas assez de choses sur tes partenaires pour être certain d'être bien couvert. Ca aurait pu mal tourner pour toi si ça avait été une situation réelle. »

Il désigne Hikaru :

« C'était lâche d'un certain point de vue, mais pas pour moi. Ta réaction à toi Hikaru, est plus logique. Tu as tenté d'amadouer le voleur et de lui proposer une alternative à une bagarre qui avait de fortes chances de mal tourner, en connaissant tes propres capacités. C'est intelligent. Et ça a le mérite d'épargner les pertes civils en cas de réel problème. Ce faisant cependant, tu as quand même négligé les capacités possibles de tes partenaires. J'espère que c'est uniquement parce que tu ne les connaissais pas. Il faudra quand même apprendre à se faire confiance, sur la durée. »

Il a beaucoup parlé, sans laisser le temps aux Genins d'en placer une pour le moment. Mais comme une serveuse amène la nourriture, et les boissons, ils vont pouvoir le faire maintenant.

« Eh bien, je crois qu'il est temps pour moi de vous écouter. Que ce soit sur moi, sur cette équipe, ou même entre vous. Je répondrais à ce que vous me posez en termes de questions, si j'ai la réponse. Ah, et j'aimerais aussi savoir ce que sont vos objectifs en tant que ninjas. Connaître le but de chacun, c'est le nerf d'une meilleure compréhension mutuelle. Travail d'équipe oblige ! Si vous pouviez me dire ce que vous retirez de ce petit test, aussi, ce serait pas mal. »

Ce n'est pas gagné. Mikeru s'est retrouvé en mauvaise posture en deux deux, se retrouvant immobilisé. Heureusement que je n'avais pas foncé moi aussi dans le tas. Ça aurait peut-être retourné la balance mais il y avait bien plus de chance pour que je me sois retrouvé dans le décore. Non c'était bien comme ça, et au moins l'homme avait été un minimum distrait par l'enveloppe. Est-ce qu'il a relâché mon coéquipier pour ça ? Bonne question. En tout cas il semble pas vraiment intéressé par le marché. Il me parle directement et je dois avouer que mon cœur a pas besoin de beaucoup plus plus battre plus rapidement. Cette situation me fait peur, j'en laisse le moins transparaître mais c'est la réalité. L'idée de ne pas être fait pour être un shinobi me traverse l'esprit. Ou tout du moins pas du tout prêt pour être genin. Que ce soit Mikeru ou Ihoko, ils ont tous les deux agit de façon utile et courageuse. C'est ça la différence quand on fait l'académie ? Elle prépare à ce genre de cas ? Si oui, peut-être qu'un passage par celle-ci aurait été plus qu'utile finalement.

Le pire c'est qu'il a raison. Il devrait très bien pouvoir se débarrasser de nous sans soucis. Ou tout du moins en avoir un en otage. Peut-être qu'essayer de jouer sur le fait qu'un peine pour un vol loupé est bien moins grande que pour une prise d'otage pourrait jouer en notre faveur. Quoi que j'en doute quand même.

Mais la question ne se pose pas. Avant que l'on puisse faire quoi que ce soit la solution tombe du ciel. Au début je comprend que dale. Patron ? C'est donc pas la tête du groupe ? Il y a donc un type sûrement plus fort que lui ? Si oui, on est foutu. Je regarde dans la direction de ce type. Son look pourrait trees bien coller au banditisme. Mais heureusement on est bien loin de ça. Mon corps se détend en voyant cette situation se désamorcer comme par magie. Un coup fourré de la part de notre senseï. Je ne l'avais pas remarqué jusque là. Trop pris dans l'idée d'avoir plus d'info au départ et puis par le combat. Il n'avait pas duré bien longtemps mais suffisamment pour que lui se fasse une meilleure idée sur nous.

Je suis du regard Genki-senseï. D'abord avec un peu de mal à croire en ce qui vient de se passer. Mon corps se decripse et mon cœur reprend petit à petit un battement normal. Il me faut un petit moment pour reprendre totalement mes esprits. On s'est fait dupé et en beauté. En même temps comment aurions nous pu savoir que tout ca n'était qu'un test. Même le restaurent était de la partie pour que le tout semble le plus vrai possible.

Je profite de ces remerciement pour récupérer mon enveloppe et la fourrer dans l'une de mes poches. Si j'ai menti sur le montant ? Bien sûr, oui ce restaurant est coûteux mais pas au point de vraiement pouvoir vivre sur cette somme pendant quelques mois au soleil. C'est d'ailleur un point qui aurait pu poser soucis dans le pla’ que j'avais monté. Et puis je m'installe avec le reste de l'équipe. Au complet cette fois-ci. Il nous rassure sur le fait que l'on aura bel et bien notre repas. A vrai dire, je ne pensais plus du tout à lui.

On a droit à un debriefing en attendant nos plats. Apparemment je suis celui qui avait le meilleur plan, bien qu'un peu lâche apparemment, fin par pour lui. Personnellement ça ne me posé aucun soucis que d'un point de vue ça n'avait rien de courageux. Je me voyais juste tellement pas agire comme mes coéquipiers. Même si je l'avais voulu ça aurait été tout simplement impossible. J'ai pas les capacités pour.

Ce qui m'amuse c'est qu'importe ce qui a été fait par nous tous, la finalité reste la même, on a pas pris en compte les capacités de nous tous. Je comprend totalement ce qu'il veut entendre par là mais ça n'en reste pas moins comique.

Alors que l'on nous sert Genki-senseï commence à nous posser des questions. Sûrement la suite de son test pour en savoir encore plus sur nous. Mais aussi pour que l'on en sache un peu plus les uns des autres à mon avis.

On dépose mon assiette devant moi. Je me rend compte que j'ai bien moins faim que prévu avec tout ce remue ménage. Je bois quand même un coup de ma boisson.

Moi de ce test je tire surtout le fait qu'on a été trop vite. On a pas cherché à comprendre ce qui se passait vraiment. Ni à agir au mieux. Pour moi il m'a montré qu'on aurait dû prendre un peu de temps pour savoir ce qu'on allait faire au lieu d'agir chacun de son côté. Mais en même temps on n'avait pas vraiment le choix. En gros il montre qu'une fois dans le feu de l'action on peut pas vraiment communiquer. D'où l'importance de bien connaître do  équipe.

Mes objectifs? Très bonne question. Qu'est ce que je peux dire sans vendre la mèche. Il m'avait pourtant prévenu que cette question tomberait et pourtant j'ai rien à répondre. Faut pas que ce soit trop bateau ni trop profond. Quoi que j'en ai tout de même un que je peux donner sans soucis.

Moi tout ce que je veux c'est être reconnu pour qui je suis et non pour ce qui plane autour de moi.

C'est vague mais tout ce qu'il y a de plus vrai. ‘Fin pour la vérité faut vraiment ajouter pas mal de nuance mais ça colle tout de même bien. Comme quoi j'avais pas réellement besoin de prévoir.

Genki-senseï, je me demande. Pourquoi on a été tout les trois mis ensemble ? On est apparemment quand même vu comme le fond du pannier. Vous devez sûrement en savoir un peu sur le pourquoi du comment.

Il était temps de reboire un petit coup en attendant que les autres prennent aussi la parole.

Génial! La première intervention qu’il avait effectué devant son équipe avait l’air de bien se dérouler. Enfin, c’était du moins ce qu’on aurait pu dire lorsque l’on vit Zakaru plier sous l’effet de surprise que provoqua la charge de l’Aburame. Il se redressa hélas bien vite, et Mikeru se retrouva ni une ni deux dans la position dans laquelle il aurait aimé se retrouver quelques secondes auparavant, mais pas dans le rôle qu’il avait imaginé. Il aurait bien sûr préféré être derrière, être devant dans ce genre de posture ne laissant présager rien de bon. Et encore moins dans ces circonstances.

Heureseument pour lui Hikaru avait l’air d’être prêt à payer pour le corps du jeune Aburame et c’était sans doute ce qui fit sourciller le géant de muscles. Un rire plus tard Mikeru se fit pousser vers l’endroit d’où il était arrivé de la même manière que l’on jette un jouet dont on se lassait. Mais qui était-il pour s’en formaliser? Il était finalement sorti des griffes de l’agresseur au final, et c’est en massant son épaule qu’il écoutait parler celui-ci.

Ce qu’il racontait faisait d’ailleurs sens, jusqu’à ce qu’il appelle son patron. Un type qui était parvenu à dissimuler sa présence tellement bien qu’aucun des trois Genins ne remarqua qu’il était resté dans un coin à observer l’entièreté de la scène. Qui était-il? Que voulait-il aux Genins? Il avait l’air clairement plus puissant que Zakaru malgré sa dégaine de cow-boy intrépide et si il était là pour se battre, il aurait clairement un énorme avantage sur eux.

Il n’en était rien, au grand soulagement de Mikeru qui pouvait sentir son palpitant se calmer après s’être emballé comme jamais. Il prit les remarques de celui qui se présentait comme leur sensei très au sérieux. Après tout, il savait pertinamment bien que s’ils se retrouvaient tous là, c’était parce qu’ils avaient encore énormément de choses à apprendre pour pouvoir évoluer et detvenir de bons shinobis – bien que les deux autres avaient déjà fait preuve d’énormément de talent, chacun à sa manière.

La serveuse déposa un râmen au miso tout ce qu’il y a de plus classique devant Mikeru, qui ne se fit pas attendre pour entamer le repas. Ce pic de stress l’avait mis en appétit et surtout, manger lui permettait de gagner un peu de temps avant de devoir répondre, laissant ainsi le temps à Hikaru de prendre la parole.

Ce qu’il disait était sensé, ça ne faisait aucun doute, même si Mikeru n’était pas tout à fait d’accord sur certains points par rapport à son discours, il ne pouvait que le rejoindre. Quant à ses objectifs, c’était intéressant. Il ne voulait sans doute plus qu’on l’associe à son père, voire à sa famille. C’était donc là ce qui reliait la poubelle. Le désir d’être reconnu. Rien à voir – ou pas tout à fait – avec leurs origines ou quoi que ce soit d’autre. Ils partagent juste tous les trois le même objectif, et c’est sans doute ça qui les rendrait plus forts en tant qu’équipe. Enfin, encore fallait-il qu’Ihoko réponde elle aussi, mais Mikeru était presque persuadé que c’était ce qu’elle répondrait aussi.

“Je pense avoir fait ce qu’il fallait. Ca aurait pu dégénérer, mais je ne pouvais pas utiliser de Taijutsu contre quelqu’un qui ne se montre pas apte à utiliser le chakra. Et une fois qu’Ihoko a lancé sa technique elle s’est exposée. Je devais faire quelque chose. Et ça m’a semblé juste. Je rejoins Hikaru sur le reste. On avait pas d’autre choix que de foncer sans se connaître. Ou de tout simplement laisser couler. Mais ça ne m’a même pas traversé l’esprit avant maintenant.” Mikeru mange un peu et reboit un nouveau coup de son super thé “Quant à mes objectifs… Je veux pouvoir  être au moins aussi fort que mon grand-père, Arufonsu. Je veux montrer à mes parents que j’ai choisi la bonne voie en le suivant ici.”

Mikeru restait silencieux, comme si il s’était subitement éteint après avoir fini de réciter sa phrase pré-enregistrée tout en attendant que les autres reprennent la parole. Il ne fit même pas attention à leur réaction et se replongea dans son bol. Enfin, à vrai dire il n’avait presque pas levé les yeux de celui-ci pendant qu’il parlait. Il était trop difficile pour lui de soutenir le regard des autres alors qu’il  sentait qu’il avait fait un très mauvais choix lors de l’exercice et rien que le fait de prendre la parole fit prendre des couleurs à ses joues.

Alors, finalement, tout ceci n’était qu’un test. Ihoko, qui s’apprêtait à lancer un genjutsu pour appuyer Mikeru, décroisa les doigts, tâchant de calmer son esprit et son cœur qui avaient tirés la sonnette d’alarme. L’adrénaline refluait petit à petit.
Pensive et silencieuse, elle se rassit tout simplement, sans perdre des yeux le Jounin qui venait de faire son apparition. Il avait un look atypique, mais ses paroles sonnaient cruellement justes. D’eux trois, seul Hikaru avait pu approcher un résultat satisfaisant. Même si la technique de la jeune femme avait eu un résultat efficace, elle n’avait fait que réagir impulsivement, tout comme Mikeru. Et pourtant, elle était plutôt celle qui prônait une autre solution que la violence aveugle, d’habitude. Difficile de s’empêcher de penser aux dernières paroles que lui avait adressées sa mère. Pour éviter de trop se focaliser sur cet échec, Ihoko se mordit les lèvres. Et par la même occasion, laissa ses équipiers répondre en premier. Elle s’en voulait vraiment d’avoir agi aussi vite, pensant faire ce qui était juste alors qu’en situation réelle, elle aurait mis en danger ses équipiers comme les civils, en lançant un assaut sans savoir de quoi étaient capables ses compagnons.

Curieusement, ce furent les voix posées de ses équipiers qui la sortirent de sa tempête émotionnelle. Mikeru ne regrettait rien. Hikaru en tirait des enseignements. C’était leur attitude qui était la bonne : la remise en question. Se flageller pour un échec ne rimait à rien, si derrière on en tirait pas les enseignements nécessaires pour rebondir. Après tout, ils n’étaient  tous les trois que des Genins, et ils débutaient leur longue carrière de ninjas. C’était justement lors des entrainements qu’il fallait commettre les impairs. Ainsi, ils n’en feraient pas une fois au cœur de l’action.

Quand les regards des trois autres se tournèrent vers elle, Ihoko sursauta. Elle était la seule à ne pas avoir donné son ressenti sur ce qu’il venait de se passer. Un instant, la jeune femme hésita à simplement dire qu’elle pensait comme eux, mais … Pour elle, pour construire de solides piliers à quoi que ce soit, un Empire comme une simple équipe, l’honnêteté était la qualité la plus importante. C’était son nindô, sa façon de faire les choses. Si elle mentait maintenant, pour avoir l’air plus intelligent ou plus sage, c’était sa propre voie qu’elle transgressait.

« Ce que moi j’en retire, c’est une profonde frustration. Ce n’était peut-être qu’un test, et comme vous l’avez dit tous les deux, nous avons appris quelque chose aujourd’hui. Mais quand nous serons en mission, ou que nos concitoyens seront réellement attaqués, nous n’aurons pas le droit d’échouer. Je m’en veux énormément, surtout. »

« Quoi d’autre … ? Ce n’est pas grand-chose, mais en quelque sorte nous avons appris à mieux nous connaitre quand même. Maintenant, je sais que je peux compter sur Mikeru pour réagir si jamais je dois réitérer ce genre de tentative. Et nous savons aussi que si nous nous apprêtons à faire une erreur, Hikaru aura une vision plus pragmatique des évènements et saura nous aider à les éviter. Je pense que même si nous avons échoué aujourd’hui, nous possédons les qualités nécessaires pour former une bonne équipe. »

Ihoko ne savait pas comment ils prendraient ses paroles, mais c’était tout simplement ce qu’elle pensait, sans aucun détour.
Avec un regard plus affirmé, presque un air de défi, elle ajouta :

« Et moi non plus je ne regrette pas d’être intervenue. On a beau ne pas s’y être pris de la bonne manière, rester sans rien faire aurait été pire que tout. »

Et ce n’était pas une question d’héroïsme, mais plutôt de devoir. S’ils étaient devenus ninjas, ce n’était pas que pour être forts. Cette force entrainait des responsabilités. Et notamment, celle de protéger ceux qui ne la possèdent pas.

La question suivante ne tarde pas, puisque Genki veut savoir ce qui motive les trois jeunes Genins à avancer en tant que ninjas. Leur leitmotiv en somme. Ihoko resta de marbre, mais elle accusait un peu le coup. Elle n’aimait pas trop se livrer. Toute sa vie, elle avait gardé pour elle ses véritables intentions, se contentant de répondre qu’elle n’était pas ses parents mais bien une personne à part entière. Mais elle-même ne savait pas très bien si elle voulait être comme eux, ou bien faire mieux qu’eux. Elle voulait juste donner un sens à tout ce qu’elle savait et se construire en cherchant cette vérité. Hikaru et Mikeru n’ignoraient pas qui elle était, ils le lui avaient fait comprendre, et pourtant ils ne l’avaient pas encore rejetée. Même s’ils n’étaient pas encore en termes réellement amicaux, c’était le mieux qu’elle avait eu pour le moment.
En plus, Genki avait raison. S’ils voulaient travailler en équipe, il fallait se faire confiance. Et pour ça, il fallait apprendre à se comprendre.
D’ailleurs, Mikeru et Hikaru ne se firent pas prier pour répondre.
Les sourcils d’Ihoko tressautèrent quand elle entendit la réponse de Hikaru. Être reconnu pour ce qu’il était lui-même, ça ressemblait à quelque chose qu’elle aurait pu dire. C’est vrai qu’il était le fils d’un chef de clan, et pas n’importe lequel : Sham Ono était un héros pour un grand nombre de personnes dans l’Empire. La forme en était très différente, mais il portait le même genre de poids qu’elle sur les épaules. Au fond, sur ce point, ils se ressemblaient.
La réponse de Mikeru, elle, était plus modeste en apparence. Il voulait ressembler à son grand-père, qu’il avait donc pris pour modèle. Encore quelque chose qu’elle aurait pu dire, mais cette fois plutôt à elle-même. Seulement, ces deux réponses se contredisaient, alors songer qu’elle aurait pu répondre de ces deux manières était un peu paradoxal. Elle aussi, son nindô avait à voir avec ses parents, seulement elle n’arrivait pas à se positionner comme eux.
Comment pouvait-elle dire tout ça en quelques mots ? Encore une fois, elle était la dernière à répondre. Ils allaient finir par croire qu’elle était timide, ou qu’elle attendait de voir ce que répondaient ses équipiers pour s’aligner, ou quelque chose d’autre du même genre.
Bon, quand il faut se lancer …

« Je souhaite découvrir la vérité sur une personne en particulier. Et aussi, je pense que l’Empire est un colosse aux pieds d’argile. Je veux protéger l’idéal qu’il représente, contre ses ennemis, mais aussi contre lui-même. Des fondations qui le maintiennent jusqu’à l’avenir de la guerre qui se déroule en ce moment, je veux tout savoir. Déterrer tous les secrets pour mieux comprendre comment l’améliorer. »

Est-ce qu’elle réalisait à quel point ce qu’elle pouvait dire était aussi bien fondé, que prétentieux et ambitieux ? Pas vraiment. Malgré tout, le rouge lui monta aux joues en sentant que les trois autres l’écoutaient, et elle sortit une pirouette pour se justifier, alors qu’ils avaient probablement déjà compris ce qu’elle voulait dire :

« Il y a ce conte pour enfant, je ne sais pas si vous connaissez … ‘Le Roi Dragon’. A la toute fin, il dit cette phrase : c’est le mensonge qui a détruit mon royaume. Je ne veux pas que ça arrive à celui dans lequel je vis. »

Finalement, quand on commence à parler, les mots viennent sans avoir besoin de se pomponner pendant une demi-heure.
Alors qu’elle détournait le regard, persuadée d’en avoir trop dit, Hikaru posa soudainement une question. C’était le genre de question qui semblait être dans ses habitudes. Directes, sans détours, et en appuyant sur les points sensibles sans se soucier de mettre des gants en velours. Ihoko sentait que sa façon de faire la dérangerait à de nombreuses reprises. Et pourtant, elle aimait déjà ce trait de caractère chez lui.

Des questions, elle en avait aussi, évidemment. Mais celle qu’avait posée Hikaru était importante. Alors pour le moment, cette réponse-là suffirait. Leur senseï devait évidemment savoir de qui il avait la charge, et comment ils étaient considérés par leurs pairs et leurs supérieurs. Les questions de savoir s’ils pouvaient le considérer comme un senseï autrement que par son simple rang, ou de comprendre pourquoi c’était lui qui les avait en charge, tout se résumait en une seule, et elle venait d’être posée.

Après avoir commandé un solide whisky-tabasco, une spécialité locale dont il était particulièrement friand, et avoir choisi de l’accompagner avec un loup de mer des plus savoureux (et au moins aussi cher, d’ailleurs, il ne referait pas ça tous les jours), l’homme au chapeau se tassa confortablement au fond de sa chaise, les jambes croisées pour mettre en valeur ses bottes à éperons. Il écouta tour à tour ce que chacun de ses nouveaux élèves avait pu apprendre lors de ce petit test qu’il leur avait improvisé. Chacun avait quelque chose à dire de différent, mais il y avait aussi une base commune. C’était très intéressant, ils se remettaient plutôt bien malgré l’entorse au cerveau qu’il venait de leur faire faire, et ce qu’on pouvait définir comme un échec.
Que pouvait-il rajouter à tout cela ? Ils avaient tous les trois donner leur ressenti, mais aussi ce qu’ils avaient appris, et l’objectif que Genki avait fixé en montant cette petite entourloupe était atteint. Il voulait leur montrer l’importance du travail d’équipe, et pour cela mieux valait les actes que les mots. Ils avaient eu une démonstration de ce qui se passait quand des ninjas n’étaient pas coordonnés, et ils n’auraient pas que ses belles paroles sur lesquelles s’appuyer pour se motiver. C’était le plus important. De plus, ils assumaient très clairement leurs erreurs, et étaient presque d’accord sur le fait qu’il fallait agir. Seul Hikaru était un peu plus en retrait sur ce point, mais il n’avait pas non plus désapprouvé ou donner d’avis clair sur le sujet.

Genki but une grande gorgée de whisky, pour s’hydrater le palais avant de leur répondre sur le sujet. Il ne pouvait pas non plus rester sans rien dire, les jeunes attendaient sans doute de lui qu’il réagisse à leurs paroles.

« Vous avez parfaitement compris le but de cette mise à l’épreuve, qui était de vous montrer de façon, abrupte certes, mais réaliste, ce que peut causer un mauvais travail d’équipe. Je ne vous blâme pas : vous ne pouviez pas réussir ce test. Ce qui est important, c’est ce que vous me dites là, maintenant. Cette frustration dont tu parles Ihoko, c’est ça qui est intéressant. Elle vous aidera à progresser. »

Mine de rien, même si Genki était atypique et avait l’air relaxé, ce n’était pas un débutant non plus. Il était un poil trop jeune pour avoir vécu la guerre, il n’était que Genin à l’époque et n’avait pas le niveau d’être envoyé au front. Mais il avait quand même livré bataille contre l’Aile du phénix et Suna, alors il ne déconnait pas avec la vie de shinobi. Pour lui, c’était à la fois le métier le plus passionnant, mais aussi le plus dangereux du monde. Il comptait bien à ce que ces jeunes ne deviennent pas de la chair à canon. Il les connaissait à peine, seulement à travers les litres de pages qui remplissaient les dossiers scolaires. Mais pourtant, il était du genre à vite s’attacher.

En tous cas, chacun d’eux avait un objectif très clair. Genki ferma les yeux un instant, et les rouvrit pour leur adresser un sourire enchanté. Il leva le pouce en l’air.

« Être reconnu, devenir fort, et protéger l’Empire. Je pense que ce sont de beaux objectifs que vous avez, jeunes gens. Oh ! J’y pense, comme je serais votre senseï, il me semble important de vous dire le mien, sinon ce n’est pas très équitable. Autrefois, tout ce que je souhaitais, c’était de réussir à lancer un shuriken plus vite que mon ombre. Depuis que j’ai réussi, je trouve que ça n’avait pas grand sens et que je n’avais pas de but. Eh bien, moi, mon objectif est très simple : je veux accomplir quelque chose de mon vivant, et contribuer à rendre le monde meilleur. »

Ce n’était peut-être pas très excentrique contrairement à ce que son apparence laissait penser, mais pourtant c’était ce que Genki était. Un ninja qui avait failli virer dépressif, rongé par l’ennui, et qui avait finalement décidé de se bouger les miches. Ni plus ni moins que ça.
Alors que la nourriture arrivait, succédant enfin à l’arrivée des boissons, Hikaru posa soudainement une question délicate. Pourquoi avaient-ils été choisis pour former une équipe ? Le Jounin, qui avait déjà dégainé ses couverts, les déposa posément sur la table, s’essuyant la bouche là où un petit filet de bave venait de s’installer (il avait bien la dalle, quand même, après avoir trimé toute la journée pour préparer son épreuve). Cette question était importante, et la vérité ne leur ferait peut-être pas plaisir. C’était même primordial. Parce que leur réaction déterminerait sans doute à quel point leur motivation était élevée pour devenir de bons ninjas.

« Est-ce que vous savez comment est formé une équipe ? »

Evidemment, ils ne pouvaient pas le savoir. Juste le supposer. Enfin, peu importe, c’était une question rhétorique.

« Lorsqu’un Jounin est désigné pour devenir senseï, il a à sa disposition les dossiers de tous les Genins disponibles, et il doit alors sélectionner ceux qu’il aimerait avoir sous sa tutelle. Il soumet sa requête au conseil de l’académie, et alors elle est approuvée, ou non et il doit recommencer sa sélection. Tout récemment, il a été décidé par l’académie qu’il y avait trop de Genins sans équipe, alors cinq nouveaux senseïs ont été nommés, afin qu’ils forment leurs équipes. Moi j’étais en mission à ce moment-là. Les quatre autres senseïs se sont disputés tous les autres Genins, mais aussi les renforts de l’Eglise. Aucun d’entre eux n’a voulu de vous, tout simplement. »

Il baissa son chapeau sur ses yeux.

« Quand je suis revenu, on m’a dit qu’il n’y avait plus de Genin disponible. J’ai été un peu surpris, et j’ai réussi à savoir par un ami pour quelle raison on m’avait fait revenir de mission, dans ce cas. En voyant que même les Jounins ne souhaitaient pas vous intégrer à leurs équipes … Chacun de vous pour une raison différente, évidemment. Hikaru, ils ne croyaient pas en ton potentiel. Ihoko, ils t’ont rejetée à cause de ce que représente ton nom. Et Mikeru, à cause de ton ancien maître et ta difficulté à te sortir de l’ombre. Eh bien, je suis désolé de vous le dire comme ça : ils ont pensés à vous retirer votre bandeau et à vous demander de ne pas être ninjas. Je sais que c’est dur, et peut-être cruel, de vous le dire comme ça. Mais c’est la vérité, et je pense que vous avez le droit de la connaitre. »

Genki laissa passer un moment de silence afin qu’ils digèrent la nouvelle. Puis il les regarda tour à tour, avec une intensité certaine dans le regard.

« Je ne suis pas d'accord avec eux. C’est pour ça que j’ai fait jouer une relation, mon ultime atout, afin de parler directement à l’Empereur pour qu’il s’en mêle, et pour vous obtenir une chance. J’ai jusqu’au prochain examen Genin avec vous trois. A ce moment-là, je ne serais plus votre senseï. Si vous réussissez à montrer au monde ce que vous valez, alors vous deviendrez de fiers et vaillants shinobis. Si vous échouez … Alors nous serons tous les quatre à la retraite. »

Il retira son chapeau, cette fois, le déposant sur la table, loin des assiettes pour ne pas le tâcher.

« Je sais quels sont vos objectifs maintenant. Et je pense que vous pouvez réellement réussir. Je vais être honnête avec vous : je n’ai jamais été senseï. Je ne sais pas si je serais bon, ou pas. Mais je suis prêt à mettre mon grade en jeu si ça peut vous donner votre chance. Maintenant, je veux savoir si vous êtes vraiment prêts, malgré tout ce qu’ils pensent de vous en haut-lieu. Si vous êtes déterminés, alors je ferais tout mon possible. »

Comme leur équipe avait eu le sobriquet dégradant de ‘poubelle’, Ihoko s’attendait à ce que leur senseï soit du même acabit. Mais étonnement, Genki semblait savoir ce qu’il faisait et tout ce qu’il disait sonnait juste. Son test, même s’il avait atteint l’orgueil de la jeune femme, était tout de même une très bonne idée, et son résultat était impossible à nier. Sa démarche semblait assez pédagogue. Et plus intriguant encore : le seul ‘piège’ dans l’attitude de ce senseï, c’était son style vestimentaire un peu loufoque. Si ce n’était que ça, ce n’était pas bien méchant … Enfin, il fallait encore qu’il fasse ses preuves au cours des entraînements et des missions à venir. Ce n’était pas bon d’accorder trop vite sa confiance.
Son objectif en tant que ninja était simple mais tout aussi louable que les trois leurs. En revanche, ce qui rendait Ihoko sceptique, c’était cette histoire de shuriken. Etait-ce vraiment possible d’en lancer un plus vite que son ombre ne le faisait ? Logiquement, c’était impossible. Mais les techniques ninjas pouvaient donner des résultats assez étranges, alors … peut-être qu’il y arrivait vraiment. Elle demandait à voir pour le croire. Mais s’il y arrivait, ça devait quand même être un Jounin plutôt fort, non ? C’était de plus en plus difficile de comprendre pourquoi c’était lui qui avait la charge de leur équipe.
Enfin, ils seraient vite fixés. Hikaru venait de lui poser la question, justement. Pourquoi ? A quoi rimait leur équipe, s’ils étaient vraiment bons à jeter comme le pensait l’académie ?

La réponse tomba. Comme un couperet. Violente, tranchante, sans aucune pitié. L’orgueil, la confiance en soi, la confiance dans leurs supérieurs shinobis … Tout vola en éclats en quelques secondes. Être rejetée, Ihoko en avait l’habitude, mais ce n’était pas pareil. Là c’était différent. Ce n’était pas des personnes qui avaient failli être mises sur le bas-côté. Mais aussi des ninjas. Leurs compétences étaient jugées insuffisantes à ce point, alors ?
Le cerveau d’Ihoko menaçait d’abandonner, de flancher. Ce n’était plus frustrant, mais c’était désespérant. Comment avancer dans un monde qui ne voulait pas d’elle ? Et ce n’était même pas qu’elle ! Hikaru et Mikeru aussi ! Et ils n’étaient pas incompétents non plus. Elle le sentait. Elle pouvait jauger leur chakra. Ce n’étaient peut-être pas des as. Mais ils avaient ce quelque chose qui lui donnait l’impression qu’ils étaient semblables en beaucoup de points.
Mais là où l’esprit de la jeune femme allait se laisser embourber, son sang n’en fit pas autant. Ce fut comme une vague de feu parcourant tout son corps. Du magma en fusion, prêt à exploser. De la colère. Une colère sourde, et irrépressible, qui s’empara de tout son être.
Un seul torrent de pensées se déversait en elle à cet instant. Comment osaient-ils ? Ils n’avaient pas le droit ! Quelle bande de crétins ! C’étaient eux les incapables ! Mais ça ne se passerait pas comme ça. Si elle voulait devenir ninja, et redorer son nom, personne ne pourrait se mettre sur son chemin.
Furieuse, elle ne bouillait cependant qu’intérieurement. Son expression était encore plutôt neutre, et son attitude ne présageait pas ce qui allait arriver. Mis à part un léger tremblement des lèvres, et ses poings serrés.

Brusquement, avec très peu de messages préalables, elle se dressa d’un bond, et frappa de toutes ses forces sur la table, du poing. Ses jointures écorchées, elle recula d’un pas, un peu effarée par son propre geste, mais ne pouvait pas non plus réprimer sa colère. Elle était entre l’attitude désolée, et celle qui aurait bien voulu remettre un coup pour se défouler. Fulminante, elle cracha :

« Imbéciles ! Ils le regretteront ! A l’examen, on les prendra tous ! Les autres Genins, et même leurs senseïs s’ils ne sont toujours pas capables de voir notre valeur ! »

Ihoko réalisa finalement qu’elle avait été un peu violente, et se rassit aussi soudainement qu’elle s’était levée, confuse. Sous l'influence de sa rage, le sceau de l'empereur s'était activé tout seul, et une aura de chakra rouge sang commençait à disparaître, après avoir fait son apparition tout autour d'elle. Elle sentait sur son bras, le sceau du dragon se résorber petit à petit, tandis qu'elle mettait un terme, plus volontairement cette fois, à sa technique.

« Je … Désolée … Pour la table … »

Le serveur qui s’apprêtait à leur amener les plats s’était figé en voyant son brusque accès de fureur. Il sembla hésiter un peu, avant de déposer discrètement les assiettes devant eux, comme s’il avait juste envie que personne ne le remarque, et de partir le plus vite possible.

« Genki-senseï. Je ne sais pas pourquoi vous avez fait tout ça, mais … Je me fiche de votre expérience, ou des autres senseïs, ou même des autres équipes. A partir du moment où vous avez décidés de vous battre pour moi, je vous considère comme mon senseï et je ne vous ferais pas faux bond. Je vous jure que je donnerais le maximum pour leur faire mordre la poussière à l’examen. A tous. »

Il était hors de question qu’il perde son grade, ou même qu’elle le laisse tomber, avec tout ce qu’il avait fait pour eux. Les personnes qui avaient fait autant pour elle se comptaient sur les doigts d’une main. Et il venait d’en dépasser la plupart en quelques phrases. Ihoko était quelqu’un de fondamentalement gentil, mais elle était également assez prompte à accorder sa confiance. Autant dire qu’il venait de gagner la sienne. Elle le suivrait, avec ses deux équipiers ou même seule s’il le fallait et qu’ils reculaient devant l’ampleur de la tâche.
Si elle était prête ? Elle ne l’avait jamais autant été.

« Même s’ils revenaient sur leur décision, moi j’ai pris la mienne. Je ne veux pas d’autre senseï. Je ne veux pas d'autres équipiers. Cette équipe est parfaite comme elle est. »